Profil du testeur :
33 ans | 1,76m | 68kg | Avancé | Albertville Taille testée :
188 Acheté :
d'occasion Conditions du test :
Pour le moment 5 sorties toutes conditions HP
Rappel construction : 188 (mesuré 187 en déroulé spatule), 108 au patin, rayon de 32m. Pas de plaque métal mais le noyau est épais et pas en bois de cagette ! Résultat on a un flex bien raide et homogène, la construction est solide et de qualité.
Le point de montage recommandé est à 79.8cm du talon soit 42.7%. Au vu du relevé de talon de 10cm, je décide d’avancer le point de montage d’1 cm (sur la photo du milieu le serre-joint est positionné sur la marque Kästle donc 1 cm en arrière de mon montage final).
Terrain lisse et dur :
A la première descente on comprend immédiatement que c’est un ski relativement moderne mais avec lequel il faut s’activer. Si on est passif ou approximatif c’est « tout droit » avec le dérapage pour seule alternative.
Au vu du flex, du point de montage, (de mon poids léger ?) la conduite se fait en appui languette et semble très saine : pas de flottement ni à plat ni sur la carre. Le talon est bien présent et relance avec une sorte de puissance linéaire sans pour autant faire office de catapulte (la faute au petit relevé de talon ?), normal c’est pas un pistard non plus.
La glisse est agréable, le ski tient la courbe sans décrocher et on peut facilement raccourcir le rayon en virage dérapé ; par contre attention aux grosses mises en travers à haute vitesse : la rigidité en torsion et la largeur au patin rappellent leurs présences et ça secoue dans les genoux.
Bref, rien à craindre pour les transitions sur le damé, il peut parfaitement faire le travail pour descendre sur pistes et bords de piste même si la largeur va tirer sur les articulations.
Hors-piste :
C’est en terrain tracé, lourd et défoncé que le ski se révèle, on est bien sur un gros freeride 4x4 !
Le terrain s’avale et on prend vite de la vitesse sans jamais se faire peur ni secouer. L’accélération n’est pas fantastique mais l’atout principal c’est sa capacité à permettre de maintenir un rythme élevé.
Ils absorbent les paquets sans chahuter et on peut suivre sa ligne sans que les spatules se fasse attraper par d’autres traces, pour autant qu’on garde une certaine vitesse.
Ça découpe, ça défonce et ça survole le terrain en filtrant et en épargnant les cuisses !
Par contre le rayon de 32m ne s’oublie pas : le ski n’est pas si léger sous le pied et il y a une certaine inertie sans être « pataud ». Il faut descendre vite et en grande courbe. Dès que l’on tricote ça fatigue et c’est encombrant. Je n’ai pas testé dans les sapins mais je ne m’y risquerai pas.
La mise en pivot n’est pas difficile mais ce n’est pas instinctif non-plus. Attention là encore au gabarit et au talon bien présent en cas de mise en travers dans les paquets : ils ne glissent pas, ils défoncent donc il faut être présent au niveau des cuisses.
En poudreuse :
Sans être un sous-marin, la flottaison immédiate et à basse vitesse n’est pas son fort. C’est la vitesse qui le fera jaillir mais une fois lancé il se maintient au-dessus du manteau même en poudre froide et on peut choisir une conduite relativement alpine ou le faire slider en surface (ce n’est pas un jouet FSBC non-plus …). Tant que l’on garde du speed le ski n’enfourne pas même avec une conduite relativement « sur la carre » et en appui languette.
Ça confirme qu’une fois encore on recherchera les pentes ouverte et raides plutôt que la forêt.
A titre de comparaison, dans la poudre froide mes Down SD115M accélèrent vraiment plus fort dès les premiers mètres et volent littéralement en surface mais seront beaucoup moins filtrant dès que le terrain devient chahuté et durci (normal, on est sur un cambre presque plat et des relevés beaucoup plus longs).
Sur les quelques petits sauts auxquels je me suis risqué (petites barres et mouvement de terrains) le ski est hyper-fiable et le talon donne confiance en réception. Je pense que les gros « chargeur » pourront se mettre des tirs d’une longueur indécente sans sourciller.
En conclusion :
Un ski freeride solide et puissant qui sera l’arme parfaite à J+2, dès que c’est tracé, chauffé, croûté, lourd et épais. Peut-être un peu large au patin pour être un vrai 50/50 mais il compense par un super confort de conduite à grande vitesse..
C’est fait pour aller vite en toute confiance et sur toute la montagne en terrain naturel.
Pas un ski « new-school » dans l’âme mais pas limitant non-plus et plutôt abordable physiquement et techniquement dans son programme. Dans la lignée d’un Cochise mais en plus accessible de mon point de vue (=> Cochise testé rapidement sur quelques descentes et dans une taille inférieure donc mon avis est à prendre avec des pincettes).
Pour qui ?
Skieur un minimum technique qui cherche un freeride fiable et puissant en toute circonstance
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