Test Dynastar Pr-Oto Factory 2019

Préambule

J’effectue ce test dans le cadre des « tests privés ». Je remercie donc Skipass pour la confiance et Dynastar pour la mise à disposition du matos.

Même si ce test est "sponsorisé"  j’essaierai d’être le plus juste dans mon jugement et ma note.

Evaluer un ski, ce n’est pas si facile et forcement subjectif, surtout pour un ski si typé que ce proto.

Donc tout ce qui va être dit ici va être dit de mon point de vue, basé sur mon profil de skieur. A savoir que j’apprécie plutôt les skis « classiques » avec rocker peu prononcés ; titanal et chants droits – sans pour autant aller sur les barres à mire ultimes- . Pour moi des bons skis ce sont : les gammes enforcer de chez nordica (100 et 110) par exemple. Rien de bien original en somme.

Mon style de ski est plus « alpin » appui languette toussa toussa. Je ne suis pas un freerideur du FWT, mais mon niveau de ski est correct je pense. Ma pratique du freestyle est assez basique.

Je peux me qualifier de sportif, et si vous voulez savoir mes mensurations bande de coquinous c’est 185 pour 73 kg.

Voilà maintenant que l’on a fait connaissance on peut commencer à parler du ski !

Présentation du Proto :

145-118-135, 189 cm, made in France. Ces skis font partis de la gamme factory, et sont le model Permin Richard pour la saison 18-19. "Les PR-oTo ont été développés par, avec et pour Richard Permin. C'est un ski à son image, orienté freeride avec un zeste de backcountry" nous dit Dynastar. On part bien !

Ils sont apparemment préparés par le service course de la marque (les skis me sont parvenus fartés, mais je n’ai pas eu plus d’infos de dynastar sur ce point malheureusement).

La construction est chants droits et noyaux bois sans renfort titanal ou autre carbonne. Ils sont ici fixés avec une P14 de toute beauté. Le tout donne un poids de 6.4 kg la paire ce que je trouve raisonnable pour de tels skis.

Les deux rockers sont bien là et assez prononcés (surtout le rocker AR). Il y a du cambre ce qui me plait. Il y a eu un débat sur le forum entre cambre vs plat, mais perso j’ai toujours préféré les skis avec du cambre.

Le flex est vraiment homégène . Ce n’est pas un ski hyper rigide, mais on est bien loin des skis tout mous que l’on peut trouver dans cette gamme.

189 cm doit être la taille en déroulé, en hauteur j’ai mesuré 186 cm en hauteur.

Le top sheet est sympa en noir mat avec sa déco sobre mais je trouve que cela s’abime plus vite qu’une finition satinée. A voir dans le temps.

La question du point de montage des fixations :

Quand j’ai été sélectionné pour ce test, j’ai tout de suite pensé « faudra les monter à -2 » puis je me suis dit que dans un premier temps il fallait surement mieux les tester au point recommandé. Je n’ai donc donné aucune indication sur ce point, laissant la Dynastar faire son office.

Le point recommandé n’est pas totalement centré (Du point de montage recommandé au talon: 84 cm / Du point de montage à la spatule : 102 cm), mais beaucoup plus avancé que ce que j’ai l’habitude de skier (sauf pour un ancienne paire d’amplid c7).

C’est donc un ski monté au point recommandé que j’ai skié ces skis.

Premières sensations : un ski sain et plus accessible que je que je pensais.

Avant de la première descente, un peu circonspect avec de tels paquebots aux pieds, (entendu dans la benne un gars qui parlait des skis « ca sert à rien des machins aussi larges !) je me demande comment cela va réagir.

Et là je suis agréablement surpris. Le ski réagit parfaitement, et il est presque vif pour un tel gabarit ! On n’a clairement pas le côté puissant des skis avec du titanal, ce n’est pas un ski avec lequel il faudra se bagarrer toute la journée, mais c’est vivant et fun ! Ça doit être cela le zeste de backcountry made in Permin.

Je trouve également le ski sain. Ca ne vibre pas à toutes les extrémités. On se sent en confiance. Lors des rares passages sur pistes, ca reste même étonnant agréable à skier (ma copine m'a même dit quelle pensait pas que je pourrais enchainer les courbes ainsi avec ces gros fats) ! Même un shuss bien lancé ne le fait pas broncher ! Attention, on est pas sur un 50/50 pour autant, mais pour moi le fait que ce ski soit capable de bien prendre la carre et de tenir la courbe sur une piste (neige relativement souple de fin de saison tout de même) montre qu’il est sain, voire presque « alpin ».

Dans la poudreuse, le Proto est bien développé pour jouer avec le terrain .

La fin de saison fut riche en bonne neige. En poudreuse, le ski est juste parfait. Bon vu de telles mensurations l’inverse aurait été inquiétant mais il faut le dire. Le déjaugeage est rapide, on monte vite sur la neige.

Là encore on retrouve ce côté sympa et vif. Y a du rebond, on peut accélérer mais le ski n’est pas fait pour tailler des grandes droites à fond les ballons. Le ski a un côté sur vireur, ce qui n’est pas pour me déplaire et ouvre les portes du slash. A vous les photos avec la poudre qui vole pour votre compte instagram.

C’est maniable et parfait entre les arbres pour sûr !

La bonne surprise c’est que le talon reste bien présent malgrè le rocker. A aucun moment je ne me suis senti pris à défaut de ce côté-là du ski. On parlera plus bas de partie avant.

En l’air, le ski se fait oublier. Ici le centrage est un atout et donne confiance.

En neige transformée, tout est histoire de position.

Mais, car il y a un mais, c’est que j’ai parfois eu la sensation de freiner de l’avant du ski, voire même de partir en avant (cela ne m’est pas arrivé) quand j’essayais de plus allonger la courbe et de prendre beaucoup vitesse, notamment dans les neiges lourdes et transformées de printemps.

Concrètement, il fallait que je me concentre pour ne pas skier tout le temps comme à mon habitude, mais je devais me « recentrer » un peu sur le ski. C’est une autre manière de skier. Ce n’est pas déplaisant mais je ne retrouvais pas le côté plus direct de certains skis. Sans parler de mach 2 et autre, à mes allures en tout cas, je pense que le ski ne donne pas tout son potentiel dans les neiges transformée en mode attaque.

Cela ne vient pas d’un manque de rigidité du ski en spatule, loin de là je pense, car comme je l’ai dit, rien ne bronche de ce côté-là. Mais plus d’un style de ski qui me fait dire que pour moi et ma pratique, un montage à moins deux serait surement plus adapté.

Malgré une petite dizaine de sorties, et ayant compris le fonctionnement du ski, je pense faire ce changement de montage l’an prochain (ce qui me fera peut-être perdre le petit côté sur vireur sympa et l’équilibre dans les sauts on verra).

Pour conclure

C’est un ski bien né que ce Proto : sain comme un freeride, rigide ce qu’il faut, avec un talon qui reste présent et un petit côté sur vireur sympa issu du FSBC. Il est vif et fun à skier. Dans la catégorie il n’est pas le plus puissant mais il faudra tout de même un peu de physique et de technique pour le skier.

C’est un ski pour la belle neige, celle de cette saison, celle de l’Alaska que kiffe Permin.

Monté à la marque, il reste parfois une sensation de manque de longueur avant pour qui aime skier languette et attaquer à fond notamment dans la trafolle en mode barbu. Cela se corrige facilement sur les skis en se recentrant, mais je ferai un essai l’an prochain avec les fixations reculées – 2 car cela correspond plus à ma vision d’un ski.

Explication de mes notes

Elles sont à comprendre dans la catégorie (notamment aptitude piste hein on est d'accord). Pour la grande courbe et trafolle le ski a tout en rigidité pour être excellent, à revoir l'an prochain monté plus reculé. La note reste basse par rapport à mes attentes dans ce domaine.