Test autres/pas de marque SNOOC Touring 2019

1 test autres/pas de marque SNOOC Touring.

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Titi66420

Un ski de rando pour les nuls...en ski!

Avis sélectionné
Profil du testeur : 45 ans | 1,79m | 74kg | Avancé | Perpignan
Taille testée : 134
Acheté : 499€ en ligne
Conditions du test : Une vingtaine de jours de sorties à toutes les altitudes par beau et mauvais temps avec tout type de neige qui m'ont permis de skier dans à peu près toutes les conditions, glaces et soupes au menu :-)

Points forts

Un matériel ultra accessible, très ludique et léger, avec de très bonnes sensations dans une large palette de conditions de neige.
Une fixation avec un déroulé très confortable à la montée.
Une bonne portance et un mouvement de glisse agréable à la montée.
Matériel ultra compact dans le sac à la descente.
Un prix raisonnable pour un équipement de rando complet : paire de ski, de fixation, de peaux + une assise et une suspension.

Points faibles

Demande une pente certaine dès qu’il y a plus de 30 cm de poudre.
Un fixation souple qui rend difficile les traversées sur une pente déversante et neige dure.
Mériterait un système de cale et de couteaux pour les itinéraires engagés.

J’ai pas mal hésité avant de mettre cet article dans la catégorie ski… On monte debout, mais on descend assis !

Après moultes réflexions, je me suis dit que ça permettait de faire à peu près la même chose qu’une paire de ski. On parle bien de ski assis :-)

Au vu du nombre de personnes que je croise ou à qui j’en parle et qui aimeraient tester, je me suis dit qu’il était temps que je fasse un retour d'expérience.

Arrivé sur le tard en montagne, je fais beaucoup de vélo et pas mal d’alpi. Par contre, sur les pistes, je n’ai pas vraiment accroché avec la glisse sur deux planches. Pas envie de me boiter tous les 20 mètres pendant des années pour accéder à des espaces qui me plaisent. Bref, j’avais un peu abandonné l’idée jusqu’à ce que je tombe sur le SNOOC. Un des rares moyens de glisser en rando quand on n'a pas un gros niveau en ski voir même aucun niveau ou qu’on ne peut plus skier! Et franchement ça me va bien et ça représente quand même une grosse partie de mes compatriotes !

Alors vous me direz que ce n'est pas le cas des visiteurs de Skipass… C’est vrai! mais peut être de leurs amis ;-)

Bref, puisque ça existe et qu’on a le droit d’avoir un avis sur tout, tant que ça fait de mal à personne, je me lance donc dans ce retour de test technique du SNOOC.


La marque & le test :


SNOOC est une jeune entreprise de Chambéry créée en 2015 pour lancer un paret de randonnée.

En 2018, je suis tombé dessus par hasard en cherchant comment redescendre de mes sorties d’alpi. J’ai acquis un SNOOC Touring et j’ai écumé quelques itinéraires en Maurienne pour tester l’engin sur pistes et hors pistes. Rapidement convaincu que le SNOOC me donnait accès à un large éventail de terrains, j’ai monté mon projet de la première ascension du volcan l’Elbrouz (Russie) en SNOOC, le plus haut sommet d’Europe avec ces 5642m. On peut dire que je commence à bien connaître le matériel après plus de 80000m de dénivelés positifs et négatifs à mon actif.

Mettre ici quelques exemples de conditions rencontrées sur l’Elbrouz

J’ai également pas mal discuté à cette époque avec l‘équipe R&D de chez SNOOC pour leur faire un retour d'expérience (très apprécié) avant et après l’expé, une équipe à l’écoute de tous les retours pour améliorer le matériel, ce qui me permet d’avoir une vision un peu plus globale du matériel que juste pour une utilisation “extrême”.


Les skis :


Niveau : Débutant / Moyen

Programme : Piste / Rando

Taille : 134

Cotes : 117/100/117

Rayon : 17 m

Construction : sandwich - Synflex / fibre

Poids : 2770 g la paire

Prix public : 499€


Matériel


Assise (+ pied et manche): poids 1860g

Polymères renforcés / Aluminium 5050

Suspension: poids 200g

Composite / carbone

Fixation: 500g la paire

Composite haute densité

Peaux: Mixtes POMOCA


Pour résumer : 


C’est un ski assis à tout faire dans (presque) toutes les neiges. Dans un premier temps, j’ai beaucoup aimé son design simple et épuré, sa simplicité de conception. Aujourd’hui, ce que je retiens ce sont les sensations, et la diversité des terrains accessibles.


Mes tests :


La première montée était un pur plaisir, le système de sangle est rudimentaire mais efficace à condition d’être correctement serrée. Après quelques sorties, j’ai trouvé un moyen de valider le serrage: je vérifie que je ne peux pas passer un doigt entre la sangle et la chaussure.

Par sécurité, après une centaine de mètres, la chaussure est calée dans la fixation et je resserre à nouveau la sangle (comme pour les chaînes de voiture). À partir de là, la fixation fera son travail jusqu’au sommet.

La fixation est souple et offre un confort incroyable, on marche normalement ! Le ski est relativement léger et offre une bonne portance, il suffit de faire glisser le ski pour le voir sortir de la neige.

Tant que la semelle du ski ou plus précisément la peau est à plat sur la neige (latéralement), on grimpe aux arbres! Je remonte des pentes de type piste bleu voir rouge avec une très bonne accroche (même sur neige dure). Ça va très bien pour des itinéraires faciles à moyens ou quand la neige est fraiche et permet de faire une trace à plat. Par contre, hors de question de traverser une pente prononcée et dure. La souplesse de la chaussure et de la fixation ne permettent pas de prendre de la carre à la montée. Pour ces passages je m’équipe maintenant de petits crampons pour passer à pied (et je tanne l'équipe de chez SNOOC pour qu’ils me fassent une version rigide :-)).

Bon la montée c’est bien mais je connaissais, même si le ski du Snooc offre un confort et une portance bien supérieure aux ski d’approche Salomon que j’utilisais d’habitude. La partie qui m'intéressait au départ, c’est la descente! Il s’agissait de voir si j’allais être capable de faire au moins un virage avant d’arriver en bas.. et d’arriver entier :-))

La transformation est relativement simple à condition d’avoir répété 2 ou 3 fois, au chaud dans la salon. La première sortie, ça m’a pris 8 minutes. Avec un peu d'expérience, je fais la transformation en 3-4 minutes aujourd’hui.

Dès que je me suis assis, j’ai découvert le confort d’un siège rigide… mais dont l’ergonomie est particulièrement réussie, de manière surprenante il est très confortable.

Pour les virages et l’arrêt, le ski est suffisamment court et bien que le centre de gravité soit reculé, l’arrière du ski décroche facilement et permet un arrêt immédiat en dérapage.

La technique pour tourner et s'arrêter est assez simple à condition de faire les premiers pas sur une neige damée et les pieds au sol, pour garder l’équilibre et prendre ces marques (j’ai essayé par la suite d’emmener des débutants direct dans la poudre… ça marche mais l’apprentissage est plus long!).

Sur la 3ème sortie, j’attaque le hors-piste avec 20-30cm de poudre non sans appréhension, c’est qu’il faut lever les pieds en poudre! Alors moi qui m’attendait à prendre une crampe au bout de 5mn à l’équerre, j’ai été bluffé par la facilité de garder la position pieds levés sans tirer sur les abdominaux. L’angle de l’assise et sa largeur permettent de reposer les cuisses sur l’assise avec un angle qui favorise la reprise des efforts par les quadriceps (généralement beaucoup plus puissant que les abdos :-)).

Pour le ski, j’aurais du mal à juger la rigidité et les lignes de cote parce que je ne sais pas à quoi le comparer.

La capacité de carving est étonnante, il est possible comme en ski et en snowboard de carver jusqu'à remonter dans la pente! Une sensation intense probablement liée à la conception qui permet au ski d’épouser la neige et de se déformer sur tout sa longueur en carving (le ski n’est rigide que sur 8cm au niveau du pied).

Il passe bien dans de la neige poudreuse jusqu'à 30 cm. Au delà, la neige vient bourrer sous le siège et là il faut une sacré pente et une sacré vitesse pour sortir la spatule. Dans une neige un peu plus profonde mais trafolée, ça passe mieux. Bref vous l’aurez compris, ça passe quasi partout mais c’est pas avec cette portance qu’on va profiter des 50 cm de poudre fraîche.

Sur neige dure, l’accroche du patin est surprenante. Bon en même temps, il y a tout mon poids sur une carre d’un peu plus d’un mètre de long. Plutôt logique que la pression exercée permette d’accrocher (principe du patin à glace). La neige dure du matin, les plaques de neige soufflée passe plutôt très bien. Par contre, j’ai eu l’occasion de faire une fois un arrêt sur de la glace vive, bleue… je me suis arrêté...mais après la plaque ;-) !

Bref question matos, rien à redire.... ou presque!

La fixation est top tant qu’on est sur des itinéraires bien tracés, de ski ou de raquette et qu’on peut mettre le pied à plat. Elle offre un confort de déroulé du pied qui est exceptionnel. On se croirait en baskets! D’ailleurs, il m’arrive d’en faire en baskets avec des guêtres intégrales : du bonheur de légèreté ! Et rien à dire sur un itinéraire de balade à ski.

Le soucis c’est quand on aborde une traversée, la fixation souple ajoutée à la tige de la chaussure souple font qu’il n’est pas possible de traverser une pente en neige dure sans glisser sur le côté. Si la neige est dure, c’est qu’elle porte, généralement, je déchausse et j’utilise des petits crampons pour chaussure. J'espère que SNOOC fera évoluer cette fixation pour ceux qui souhaiterais avoir un programme de rando un peu plus large.

De la même manière, la fixation s’adapte à TOUTES les chaussures (sauf peut être les Moonboots et les chaussures de ski de fond qui n’ont pas de rebord à l'arrière pour bloquer le talon sur la fixation). Petite précision: si vous chaussez moins de 38 et que vous voulez être bien tenus, il va vous falloir retirer la sangle à l'arrière pour l’avancer d’un cran. Le tutoriel vidéo de la marque est très bien fait mais prévoyez de le faire au chaud, la veille avec bien 30 minutes de marge!! C’est simple mais il faut suivre pas à pas sinon on est perdu!

À la descente, j’ai bien essayé de descendre debout mais impossible (bon je suis pas bon en ski non plus :-) mais je ne recommande à personne de descendre avec les skis aux pieds, la souplesse de la fixation ne permet pas de prendre de carre pour freiner. Par contre, j’ai pris plusieurs fois des téléskis pour gagner du dénivelé et ça passe très bien.

La première version de fixation (celles que j’ai pesait 500g la paire) les peaux et les bâtons dans le sac font environ un kilo.

J’ai vu qu’il existe une nouvelle version plus intuitive de la fixation mais que je n’ai pas encore testé.

Je vous recommande fortement de mettre tout ce matériel à l'intérieur du sac à la descente. Il n’y a rien de plus rageant que d’arriver en bas après une bonne glissade et de remonter chercher un bâton ou une fixation échappée des poches latérales du sac.

Bref le Snooc est prévu pour tous les pieds mais il faut prévoir un temps de réglage avant la sortie si vous chaussez moins de 38 ou plus de 46. Prévoyez de le faire autour d’un apéro… sans alcool :-))

À la montée, le siège pèse environ 1,9kg soit 100g de plus que ce que promet le constructeur. Ça reste léger d’autant plus que le siège est prévu pour être positionné au plus proche du dos (il suit la courbure de la colonne vertébrale) et il sait se faire oublier sur une sortie à la journée. Lors de la première descente, on aimerait ajouter un peu de “grip” au siège. Mais dès la 3eme descente, en étant bien centré et en faisant corps avec le Snooc, on s'aperçoit que le “grip” est largement suffisant et on apprécie vraiment le confort.

La suspension est astucieuse, en essayant de la tordre à la force des bras, on se dit que ça ne doit pas amortir grand chose. Force est de constater à la pratique qu’elle absorbe très bien les accidents de terrain, les compressions et même des sauts non voulus :-). Un point très positif, c’est que la suspension est progressivement de plus en plus “dure” et n’arrive jamais en “butée”.

Les peaux sont les mêmes que celles utilisées en ski de rando. Pensez à bien sécher vos semelles avant d’appliquer les peaux, surtout si les skis sont soumis à un écart de température (skis dans un espace chauffé que l’on sort au froid avant de peauter…). La condensation sur le ski suffira à limiter l'accroche de votre peau sur le ski. Prenez soin de vos peaux en les stockant dans un endroit sec.


Le terrains de prédilection pour cette pratique


Je conseille toujours aux débutants de commencer par quelques pistes bleues la première demi-journée. Quand on est à l’aise on peut passer aux rouges.

Pour les terrains de pratique en rando, sachez que le terrain idéal est différent du terrain idéal du ski de rando. Même si on est pas contre un peu de neige fraîche (https://youtu.be/JH8acwqOVMw), on ne va pas chercher la ”grosse poudre”, “les espaces vierges”, mais au contraire, parfois des espaces qui sont inadaptés, trop étroits pour des skieurs de rando. Les petits sentiers qui serpentent dans les bois, les retours de rando bien fréquentés et plein de bosses. On prendra du plaisir à partager entre amis des itinéraires qui demandent du pilotage et qui parfois permettent de doubler ;-).

Vous trouverez des itinéraires adaptés à la pratique sur le site SNOOC. Vous pouvez également consulter la collection des “balades à ski” de votre secteur édité par Glénat.


Mes ressentis :


Au ras du sol, avec un pilotage très précis et la possibilité de faire du carving, les sensations sont excellentes.

Un autre des avantages d'être au ras du sol, c’est la faible hauteur de chute. À plusieurs on se prend rapidement au jeu pour arriver “au contact” comme dans Mario Kart sans se faire mal.


Mes conseils pour démarrer:


Les premiers 100 mètres de pratique, commencez sur une piste damée et faites moi confiance: “ne touchez pas au manche pour prendre les bons réflexes.”

Equipez vous de guêtres, d’un masque et d’un buff pour protéger le bas du visage du froid. Vous verrez avec l'expérience que l’angle des pieds permet de laisser passer la neige sous le siège au lieu de la soulever.

Pour débuter, je conseille des chaussures souples qui permettent de garder les pieds à plat dans la neige. Plus les crampons de la semelle seront petits et non agressifs, meilleure sera la glisse et l'expérience. Les chaussures de ski sont à proscrire et les chaussures de snowboard rendent la pratique inconfortable.


Qualité de fabrication :


Je ne suis pas suffisamment expert pour évaluer la qualité de fabrication, mais après avoir pratiqué sur des dizaines de milliers de mètres de dénivelé et dans des conditions relativement extrêmes en haute altitude, je n’ai rien eu à redire sur le matériel en lui-même.


En conclusion :


Après avoir pratiqué le SNOOC de manière intensive et extrême pendant plusieurs années, dans de nombreuses conditions, je pense avoir cette expérience assez large de la pratique qui me permet de vous partager mon vécu et mes conseils.

Suite à mes aventures et avec une volonté de participer plus activement au développement de cette pratique qui m’a réconcilié avec la glisse en montagne, l'équipe SNOOC m’a accepté comme associé au sein de l'équipe en 2018. Basé dans les Pyrénées il m’arrive de participer bénévolement à des événements pour faire découvrir la pratique.

Pour qui ?

Les débutants Les personnes qui ont mal aux genoux Ceux qui veulent découvrir les espaces vierges sans avoir le niveau de faire du ski de randonnée en descente. Ceux qui sont en recherche d'une activité fun.

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