Profil du testeur :
40 ans | 1,90m | 84kg | Expert | Gélos Acheté :
520€ en ligne Conditions du test :
Itinéraires de rando avec 1000 à 1500 D+, sur neige poudreuse, gelée, transformée, trafolée, un peu de pistes.
Points forts
Look sobre, passage mode montée/descente, sécurité de chaussage et de verrouillage, manipulations des cales, transmission des mouvements, système de fixations des couteaux sûr
Points faibles
Prix, chaussage avant qui demande un peu d’habitude, peintures des pièces fragiles, couteaux qui sont dure à insérer d’une main et sans déchausser
Jusqu’en 2018, c’est les fixations Diamir Freeride qui accompagnaient mes skis de randonnée mais avec un poids conséquent et une position surélevée par rapport aux skis pour la descente. C’est en début de saison que j’ai fait le pas d’investir dans une paire de fixations actuelles et bien plus légères… Mon cahier des charges exigeait un DIN de 12 afin de pouvoir envoyer autant qu’en mode freeride et avec les conseils éclairés par un ami bien connaisseur, j’ai choisi d’opter pour ce modèle. Après un montage sur mes Atomic Charter (100mm au patin) et une bonne petite série de sorties en rando avec des chaussures Scarpa Maestrale RS, voilà mon retour sur les ST Rotation 12 de Dynafit.
Caractéristiques/spécifications
Ce modèle est présenté comme une évolution de la Radical ST 2.0 avec le rajout d’une plaque carbone afin d’améliorer la stabilité et une mâchoire avant désormais rotative censée réduire les déclenchements intempestifs.
Ce modèle à inserts dispose d’un réglage en longueur de 22,5mm dans les deux directions et de valeurs de déclenchement DIN 5-12.
La pression longitudinale de la fixation, avec débattement de 10mm, permet de maintenir la stabilité de déclenchement même lorsque le ski est fortement fléchi.
Ce modèle est disponible dans 4 tailles : 90-105-120-135, avec 4 largeurs de freins possibles (90 / 105 / 120 / 135) et 6 largeurs de couteaux (80 / 90 / 100 / 110 / 120 / 135).
Pour la montée, on dispose de 2 positions pour les cales.
Les matériaux utilisés sont de l’aluminium forgé, du carbone, de l’acier inoxydable, du chromoly et du plastique haute résistance. Ils permettent ainsi un poids contenu de 625 gr pour la paire de fixations !
Mon expérience
Look et finitions
A l’ouverture du colis, j’ai apprécié la qualité des matériaux utilisés avec ce design très sobre et assez minimaliste. On est loin des fixations alpines qui se déclinent en différentes couleurs pour un même modèle. Chez Dynafit comme pour les concurrents spécialistes rando, on commence à voir de la couleur mais pour ce modèle c’est du gris et du noir qui a l’avantage de bien passer partout. Contrairement à d’autres passionnés, le « color match » entre fixs et skis, ce n’est pas un besoin pour moi !
Avant et pendant l’ascension
La mise en position montée consiste à faire pivoter l’arrière de la fixation pour que les inserts soient perpendiculaires à l’axe du ski. Il suffit alors d’appuyer sur la plaque des freins pour qu’elle s’enclenche à plat sur la plaque. Le passage en mode montée est donc facile. La première prise en pied m’a demandé un peu de patience pour aligner correctement les inserts avant des chaussures et appuyer sur l’avant du pied pour enclencher la mâchoire. Il ne reste plus qu’à remonter la languette avant pour verrouiller le tout. Le chaussage est donc facile mais il faut un petit entrainement pour éviter de recommencer plusieurs fois l’opération !
Il serait utile de pouvoir pivoter la fixation arrière avec une mise à plat des freins automatique. De même que pour le positionnement de la chaussure avant, une petite butée permettant d’aligner mâchoire et inserts beaucoup plus rapidement pourrait être une bonne évolution. Une fois l’avant verrouillé, on a le talon à plat sur le stop-ski et puis dès que la pente devient moyenne, on rabat très facilement la première cale de montée en la soulevant avec la rondelle du bâton (cf photo).
Pour du pentu plus soutenu, on répète l’opération avec le bâton pour rabattre la deuxième cale et là on est bien mieux pour atteindre le sommet. Les cales de montées sont donc bien pensées et facile à manipuler avec un bâton. Sur les courses où l’on doit souvent alterner entre les deux cales, l’encoche latérale de la seconde cale est bien pratique pour la soulever avec la pointe du bâton.
Durant l’ascension, c’est déjà la révolution en termes de poids par rapport à mon précédent équipement, j’ai gagné plus d’un kilo par pied ! Ce n’est pas les fixations les plus légères du marché mais comme je ne suis pas cafiste-collant-pipette, je privilégie la sécurité et la solidité pour enchainer de grosses courbes et droites ! Les cales sont parfaites pour s’adapter à l’inclinaison de la pente. Lors de ma dernière rando., j’ai eu une petite montée d’adrénaline quand j’ai vu que la languette avant s’était rabaissée et que mon ski s’est déchaussé juste avant l’endroit adéquat pour mettre les skis sur le sac à dos et gravir les derniers mètres. Il faut donc être bien vigilant dans les pentes sévères quand on est novice avec ce type de fixations !
Concernant les couteaux (en 110mm), ils se mettent en place en insérant la tige chromée du couteau dans la glissière prévue sur la butée avant (cf photo). Une fois en place, il me semble difficile de les perdre mais l’insertion du couteau est un peu dure à mon goût et du coup pas aisée sans déchausser. Je ne les ai peut-être pas encore assez utilisé pour que cela coulisse mieux, à voir dans le temps…
Avant et durant la descente
Après un bon D+ et une pause bien méritée, il est temps de préparer la descente en mettant les fixations dans la position adéquate. On pivote le bloc arrière afin d’avoir les 2 inserts dans l’axe du ski. On enclenche l’avant du pied dans la mâchoire et on met un bon coup de talon pour verrouiller l’arrière de la chaussure. Il ne reste plus qu’à relever la languette sur la position ski. Pour les passages exposés/pentes raides, on peut verrouiller totalement et là aucune chance de déchausser (en même temps la chute n’est pas permise !). Le fait d’avoir chaque chaussure quasiment sur le patin du ski modifie sensiblement le toucher de neige par rapport à des fixations alpines : il faut un petit temps d’adaptation. J’ai bien testé à Mach 12 avec un avec un DIN à 10-11 : rien ne bouge et la conduite des skis est précise. Je suis désormais en pleine confiance et les ST Rotation 12 assure un excellent transfert des mouvements du rider. Je n’ai encore jamais déchaussé en sautant des petits reliefs. En terrain sûr, je testerai la résistance à la réception de drops plus importants même si ce n’est pas forcément leur programme.
Les réglages
La dureté du déclenchement est réglable avec la vis derrière la fixation arrière est à l’aide du témoin gradué présent sur le côté. Il faut avoir quand même une bonne poigne car je trouve la vis un peu dure à tourner. La dureté de la rotation est ajustable avec la fine vis étoilée mais je n’y ai jamais touché.
Durabilité et rapport qualité/prix
Il est encore trop tôt pour me prononcer sur la solidité de ces fixations et c’est le temps qui dira si les matériaux utilisés tiennent le coup avec un grand barbu qui ne les ménage pas dans ses descentes. Le prix de vente public à plus de 500 euros sans les couteaux, ça facilite un peu le transit intestinal alors j’espère que la durabilité sera au rendez-vous ! Cela dit les pièces métal composant les fixations ont été peintes en gris ou noir et on voit clairement que la peinture part dans la nature rapidement (cf photo macro de la languette avant). C’est un peu dommage que la finition esthétique soit fragile, du métal brossé brut serait mieux pour l’environnement !
Verdict !?
La qualité de fabrication est excellente mais Il faut un peu de temps pour s’habituer au chaussage et à la manipulation des cales de montées. La qualité de finition est perfectible vis-à-vis des peintures qui partent rapidement. L’ensemble est très agréable à la montée même s’il faut un certain coup de main pour mettre les couteaux sans déchausser. J’apprécie beaucoup ce modèle à la descente qui assure une bonne transmission des mouvements et procure de belles sensations de glisse quand on s’est adapté au toucher de neige différent du mode alpin. Je conseille donc ces fixations de randonnée à tous les passionnés qui veulent renouveler ou faire évoluer leur matériel pour gravir les sommets et prendre du plaisir pour les runs bien gagnés !
Pour qui ?
Pour les passionnés de randonnée ne recherchant pas les fixations les plus légères.
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