Test Völkl Katana 108 2022

Je skie le Katana 108 en 191 (il fait 192 en déroulé alors que avec des géométries semblables, le Blaze 106 en 186 fait 188 en déroulé et le M6 184 fait 184 en déroulé où est la cohérence?). Il est monté en P15 Silver ce qui va bien avec la déco noire bien sobre du ski et son côté chargeur, pour être skié en Mach 1 130 au point recommandé qui est très classique ( c’est à dire en arrière) et qui me convient à merveille. J’ai la même équilibration sur le Vokl à la marque que sur un Sender ti à -4 ou un Cochise à -1. Chaque marque à ses points de montage parfois très différents de l’une à l’autre pour des géométries proches, et on trouve parfois au sein d’une même marque de gros écarts pour des skis à géométries similaires, ça manque de cohérence pour s’y retrouver d’autant plus que la morphologie, la technique et les appuis du skieur peuvent induire des positions légitimement différentes. Toujours est-il que chez Volkl, dans les séries des Mantras, Katana et des Blazes le point de montage préconisé est cohérent et me va comme un gant, tout commence bien :). La série des Mantras à Katana est plus souple avec une spatule plus large que les séries des Sender ti (94/106) pour Ross et plus encore comparé aux Blizzards 97 et 106.

Donc pour commence sur pistes bien que ce ne soit pas son domaine de prédilection, le ski fonctionne plutôt bien à condition d’avoir de l’espace en mode « carving » mais il pivote court assez facilement avec il faut en convenir un peu d’inertie. Il est très stable avec une excellente conduite de courbe, qui est cependant en retrait sur de la neige gelée comparée à ses concurrents de chez Rossignol et Blizzard plus solides sur ce point, les Salomon Qst 106 étant comparable en terme d’accroche. Dans les tas de soupe, il est moins bulldozers que ses concurrents, mais plus doux. Sur piste je l’aime beaucoup mais j’ai une préférence pour le Rossignol.

En dehors des pistes : Tout d’abord en poudre, le ski déjauge très bien, un cran au-dessus du Sender ti et plus encore du Cochise de par sa plus grande souplesse et plus large spatule. Je déjauge aussi bien qu’avec un Rustler 11 192 (monté à -2) mais le ski est plus chargeur et donc moins joueur. On retrouve les mêmes qualités en neige de printemps bien pourrie et il passe bien sur le dur, avec cependant une certaine inertie.

A vitesse modérée, il est assez maniable (pour son gabarit), mais quand on prend de la vitesse il devient un vrai chargeur facile à piloter en mettant de l’angle, mais réduire la vitesse ainsi que les courbes, nécessite anticipation cuissot et technique. Il est très stable et très rapide, mais il faut être vigilent à la spatule, un peu large qui pourrait ancrer dans une poudre légèrement matée ou neige de printemps profonde, voire croûtée. Ce défaut est symptomatique de bien des skis d’il y a une quinzaine d’années (Cochise excepté) mais là, c’est moins traître et tout à fait gérable. Sur ce point les Sender ti et Cochise sont plus homogènes en dérive. On a là un chargeur pour zones ouvertes, plus difficile à gérer quand le terrain devient plus varié ou serré. En forets un poil denses, ça devient physique, pas joueur pour un sous, le contraire du Blaze 106 plus léger plus souple et un peu plus court, les Sender ti et Cochise ne faisant pas mieux dans les tailles équivalentes. Quand le terrain est miné, sa souplesse lui apporte un peu de douceur, on n’est pas sur un bulldozer comme sur le Cochise, le juste milieu se trouvant à mon goût chez Rossignol...

En conclusion : un ski assez exclusif (dans cette taille) en terme de terrains et assez polyvalent en terme de neiges. Un bon chargeur très stable avec la vitesse, assez doux et filtre mais pas là pour tout défoncer quand la neige est chablattée (Cochise et Sender ti sont plus stables dans cet exercice). Il a un côté oldschool rajeuni, très stable, attention, on se méfiera des dérives, ça slide mais en dosant. En grosse poudre, un vieux Spur 189 2016 est presque aussi stable en terrain large, mais plus sain dans les dérives et changements de rythmes et il sera bien meilleur en terrain étriqué et plus reposant quand la visibilité tombe. Sur les passages gelés, le Volkl sera moins bon que les 106 de chez Blizzards et Rossignols. Il n'est pas le meilleur partout, mais il l'est à mon goût dans sa globalité en tant que chargeur.