Test Rossignol Radical RS Slant Nose Worldcup Ibox 2010

Sortant de mes RS WC FIS de l'année passée, j'ai basculé sur les nouveaux Slant Nose cette année.

Je les ai eu aux pieds 3 journées entières et puis quelques heures par-ci par là en entrainement, toujours par beau temps froid, sur une neige froide et fraiche, parfois préparée (=mélangée à de la neige à canon), une neige toujours dure en ce début février, jamais glace sauf à certains passages lustrés.

Préparation des skis : 88° et un tombé de carre de -0.5, une prépa très sage (pour une première utilisation de dégrossissage) pour un ski de SL utilisé en course à 87 et-0.5 en général.
Pas de modification de la structure avec laquelle il sort de l'atelier course Rossignol, car par expérience j'ai toujours eu un bon feeling avec eux.
Fartage soigné (détails sur demande !).

Le test : ce qui surprend dès les premiers virages tranquilles, c'est la facilité de prise en main. On le tourne, on le met en dérapé, on passe de carre à carre avec aisance (pour celui qui est habitué à un rayon court et à des skis plutôt rigides, c'est une formalité).
Ensuite on envoie. Et là on retrouve ce qui faisait le côté génial du RS de 2009, à savoir donner l'impression qu'il vous rend le virage court très facile. Rigidité en torsion implacable, travail de flexion très bien réparti (sans excès au talon) et poids conséquent en font un ski stable, sans surprise, mais qu'on sent d'emblée très nerveux, et enfin capacité de filtration et d'amortissement assez impressionnants, qui vous donnent immédiatement confiance.

Alors forcément... on monte d'un cran. On se dit qu'on va finir par être dépassé. Mais c'est pas dit finalement : le ski autorise des appuis courts, il aide (je trouve) à ne pas trainer sous la porte. J'ai eu l'impression d'avoir immédiatement progressé avec ces Slant Nose, là où je me pensais un peu au taquet avec mes anciens RS, pourtant déjà super performants.

Ne me demandez pas d'où ça vient. La saptule à faible inertie du slant nose ? Peut-être, oui. En tout cas l'entrée en virage m'a parue plus immédiate et finalement plus gérable qu'avec le RS : surtout, elle jette les bases d'un appui court, là où le RS avait (très relativement) plus de mal dans cette transition.

La fin de virage est identique au RS m'a-t-il semblé : un talon nerveux mais bien plus gérable qu'avec le Fischer, qui vous envoie à cul à tous les coups même quand vous croyez être parfaitement placé...

L'accroche du nouveau RS Slant Nose, par contre, a énormément progressé. Ce n'était à mon goût pas le point fort du RS de 2009, qui ne sortait pas du lot (le volkl et le fischer étaient meilleurs).
Mais cette année, j'ai trouvé en ce Slant Nose un ski fait pour la glace vive ! Je n'avais jamais eu de telles armes aux pieds. C'est simple : à niveau technique identique et prépa des skis identique, les copains auront l'impression de ne pas faire le même tracé que vous.
Les changements de neige, les transitions sur les mouvements de terrain deviennent plus faciles à skier.

Enfin et surtout, ne croyez surtout pas que c'est un ski inaccessible. Faut voir pour un skieur ou une skieuse légers et pas puissants, certes. Mais à partir de 70 kg c'est utilisable. Suffit, à la rigueur, de passer un coup de gomme sur les carres en spatule et au talon pour adoucir encore plus le comportement déjà très policé de ce ski pur race, mais bien élevé et qui donne l'impression d'être meilleur.

Petite remarque : penser à affûter tous les deux jours au minimum. Le ski restera accrocheur mais aura perdu de son incroyable accroche. Donc, en utilisation racing, à mon avis sa durée de vie est assez limitée, probablement 1 saison grand maximum. Ce qui ne surprendra pas ceux qui ont l'habitude.