Test Rossignol Bandit Pro RC 112 2010

J'ai ces skis en 198 avec une FKS 185, centrée 1,5cm en arrière.

avant de les skier, j'ai tombé le plat de la carre de 0,5°, j ai affuté les champs à 89°, j'ai prit le point de contact du ski aux spatules et les ai désaffuté jusqu'au bout (ca fait une belle longueur désaffutée avec le rocker!). avec ca, je pense que cette grande spatule mènera moins le ski, surtout les rockers qui ont tendance a survirer; bref, voila le set-up de base.

sur piste: 1m98, 40m de rayon pour cette taille, 112 au patin, les changements de carres sont lents mais avec le set-up que j'ai fait, je crois que j'y ai gagné; on s'y fait vite.
mettre le ski sur la carre, on oublie sauf si l'on ski à mach12 avec de la place...
le RC112 se skie en pivotement, un peu comme nos skis d'époque (nos frites de 2m), c'est à dire plus à plat et plus en travers. il faut appuyer fort mais c'est interessant, ca change des skis d'aujourd'hui hyper facile a rider.
pour la godille, même bilan, tout en travers et on appuie (fort).

trafolle: et là le ski s'exprime. un moment pour le prendre en main, mais dès que c'est fait, j'ai trouvé ma limite avant lui... jusqu'à tout poser!
le flex du ski est incroyablement bien répartit, ski rigide sur toute sa longueur mais néanmoins plus souple que l'ancien SC108 195 (dit "la poutre").
le rocker est super efficace, donnant au ski plus de facilité à rentrer en courbe, tolérant grâce au désafuttage je pense et surtout permettant de skier plus en avant sur le ski sans se péter les tibias quand je met des droites dans les bosses. C'est un véritable amortisseur de relief et ca fait toute la différence avec nos anciens skis de freeride! Il se conduit de l'avant.

en poudreuse: "what else?" La longueur et le 112 au patin lui donnent une portance digne du porte avion Clémenceau et je reste en surface en permanence.
Le rocker fait encore une fois toute la différence en profonde où carrément, je skie avec les tibias sur les languettes sans me mettre sur les talons pour déjauger! hallucinant.
ca peut aller vite, très vite: le rayon m'aide à tirer droit sans broncher, le rocker avale la déniv', le flex rigide fait le reste.
Difficile d'avoir un rayon moyen sur ce ski en poudreuse par contre: soit long, soit court mais peu de compromis.
Je m'y fait, pour raccourcir le rayon, encore une fois il faut skier tout en pivotement et mettre du jeu vertical. c'est physique, c'est fin (surtout en poudreuse) mais dès que c'est trouvé, ca fait.

On ne parlera pas de freestyle bien sûr, si ce n'est qu'en l'air mettre des rotations est réservé aux Américains... en même temps, pour ça, y'a son cousin le S7.

Bilan global: j'ai mis du temps à tout comprendre sur ce ski. Il faut être patient pour tirer du RC112 tout son potentiel, un peu comme un pilote de F1 avec son nouveau bolide.Ce n'est pas en une demi-journée que l'on peut donner un avis global de ses qualités.
Le rocker est définitivement le plus par rapport à l'ancien SC108 qui lui donne ce qu'il n'avait pas: du confort et de la tolérance.
le RC112 en 198 est incontestablement un vrai ski de freeride. Il demande soit une grande maîtrise technique si l'on a pas les cuisses, soit l'inverse, soit les deux et c'est mieux!
Il est donc très sélectif, c'est ce qui fait ses qualités et ceux qui ne l'aiment pas l'ont soit pas assez skié, soit n'ont pas le potentiel pour l'exploiter.

Les moins: ski physique, ski technique dans certaines conditions, pas pour tout public

Les plus: le rocker (incontestablement!), la répartition du flex, le comportement exclusif, le temps de prise en main (les filles disent que plus c'est long, plus c'est bon...)

Info: pour le set-up des carres, je pense avoir vu juste sur l'affutage, mais oubliez le montage en arrière comme j'ai fait. Le centre du ski indiqué d'origine est le bon, soyez-en sûr.

Lolo