Je skie pas mal de temps de la saison à La Clusaz, terre de freeride mais surtout, chez Candide. Et depuis un bon bout de temps, qui dit Candide dit Faction. Alors personne ne sera surpris de voir toute la gamme des Candide de chez Faction sur les pistes des Aravis. N’étant pas forcément familier de la marque, je me devais de tester les skis de celui qui fait désormais la réputation du massif de Balme et me voila donc parti pour 4 jours de test de ces belles planches.
technique
Petit point technique oblige, on est sur un beau ski, bleu et blanc, avec de belles lignes de cotes (134/118/140) qui donnent déjà le ton de ce ski. Au niveau de la construction, le noyau est en balsa, un plaque titanal est présente sous le pied pour plus de rigidité.
Mais fini de se prendre pour un ingénieur, parlons ressenti et expérience.
Première fois en main et déjà surpris
La première fois que j’ai tenu le ski, je n’étais pas allé voir la fiche technique. Je m’attendais à beaucoup plus de poids au vue des cuisses de son shaper. Le ski est finalement assez léger avec ses 1875g. Alors dans l’utilisation, je ne suis pas dépaysé car j’utilise surtout les qst 118 comme fats.
Et une fois chaussé, c’est vraiment différent de ce à quoi je suis habitué. En effet, le qst 118 est vraiment un ski de poudreuse pur, assez exclusif, réservé aux grosses conditions et au backcountry. (cf mon test dessus pour plus d’info). Le Candide est déjà beaucoup plus rigide. Ça se sent dès la première piste, le ski ne bronche pas, la spatule ne tape pas et on arrive a carver plutôt correctement pour un ski de cette taille.
à l’utilisation
Le ski est le ski plus performant que j’ai pu skier en trafolle. Allez à Balme, chaussez ces lattes et éclatez vous ! C’est ce que j’ai fait et croyez moi, en back country, c’est juste génial. Le ski est facile à pivoter, léger, les réceptions se font toutes seules grâce à la largeur du ski. Dans les bosses, soit vous essayez de suivre Candide en straight et le ski tient parfaitement, c’est impressionnant de stabilité et de mise en confiance du skieur, soit vous y allez plus doucement et là, le ski est très maniable et très réactif. Un vrai ski de derby !
C’est en poudreuse que j’ai été déçu. Sur de la neige un peu croutée, ça passe, la rigidité du ski fait le travail. Mais dès que la neige est profonde et légère, je trouve le ski bien moins agréable que les qst 118. En effet, on a pas cette sensation de flottaison et de jouabilité que le qst offre. L’effet rebond est bien moins présent, ce qui doit se jouer au niveau du shape. Le qst 118 a des rockers avant et arrière bien plus progressifs et importants que ce Candide. Attention, ça reste évidemment un ski de poudreuse qui se débrouille parfaitement, mais il est moins joueur que d’autres modèles. La portance reste très bonne et le ski s’enfonce peu. En même temps, le patin reste de 118mm. Je préfère un ski avec un rocker légèrement plus progressif comme le QST 118 dans de bonnes conditions de neige.
Alors si vous devez choisir un ski pour le Japon ou les conditions dantesques, prenez le qst, sinon pour un ski très typé freestyle BC, choisissez le Faction. Le sentiment lorsque l’on ski est vraiment celui d’un ski puissant et qui s’adapte à toutes les neiges. Le Faction est moins exclusif que le QST plus réservé aux grosses conditions. C’est finalement un ski assez polyvalent dans son utilisation (par rapport à la catégorie de skis fats à laquelle il appartient et qui restent des skis exclusifs).
C’est vraiment sur des secteurs vallonés offrant de multiples possibilité de jouer, de sauter que le ski excelle. Je reprend l’exemple de Balme, ce secteur est juste parfait pour ce ski avec ses différentes bosses et sa multiplicité de reliefs.
Sur piste, le ski carve bien (plutôt rigide avec une plaque titanal et un noyau en balsa) mais ce n’est pas génial non plus. On est tout de suite attiré vers le bord de piste. C’est un ski pour jouer et s’amuser plus que pour rechercher la performance, ce que l’on retrouve plus en trafolle.
On reste néanmoins sur du 23m de rayon, donc on oublie vite les petites courbes. Skier entre les sapins se fait mais on lui préfèrera une utilisation sur des pentes ouvertes où l’on peut privilégier les grandes courbes.
Je suis sceptique quant à un montage rando pour ce ski. Je le vois plus comme un ski de derby donc à monter avec des fixations alpines bien costauds comme des look pivot. Les miens étaient montés avec des marker jester 16, donc autant dire que niveau solidité, je ne me faisait pas de souci. Un bon montage pour envoyer dans toutes les conditions.
Pour qui ?
Le ski reste très exigeant, il vaut mieux avoir les cuissots bien préparés avant de se les mettre au pied. Ceux qui aiment se bruler les cuisses en fin de journée raffoleront de ce ski !
Je conseille vraiment ce ski aux skieurs désirant un ski pour s’amuser partout quelles que soit les conditions (tant qu’elles restent correct). Amoureux de freeride, de freestyle, ce ski a été conçu pour vous. Si en revanche, vous cherchez un ski de poudreuse, dirigez vous vers un modèle ayant des rockers plus prononcé comme le QST 118.
Il est en revanche assez onéreux donc le modèle de 2017 suffit, pas obligé d’avoir toujours le dernier. Les modèles précédant le 2017 sont en revanche assez différent, ne serait-ce que le patin qui est de 122mm.
Au niveau de la taille, prenez le plus grand que vous pour plus de performance.
Pour qui ?
Pour tous les skieurs avides de haut vol et de freeride
6 Commentaires
On va se marrer