Test Black Crows Mirus Cor 2022

18 tests Black Crows Mirus Cor.

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Note moyenne : 8,5/10
derdide

Janus Cor

Black Crows Mirus Cor
Avis sélectionné
Profil du testeur : 49 ans | 1,73m | 85kg | Confirmé / expert
Taille testée : 178
Acheté : 250€ d'occasion
Conditions du test : De tout

Points forts

Grisant, très grisant
Permet de s'éclater sur les bleues et les rouges sans (trop) mettre en danger la population

Points faibles

Cas d'usage très spécifiques
Potentiellement, temps d'apprentissage

Conditions du test

J'ai fait 6 journées dessus. En termes de conditions, neige fraîche, neige à canon, pistes damées, bords de piste tracés ou avec 15-20cm de fraîche, neige dure voire verglacée - bref, à peu près tout sauf grosse poudreuse.


Contexte

Je skie 40 à 50 jours par saison, et j'ai un certain nombre de skis, que je change régulièrement - les joies de l'occasion et du troc skipass. Ces skis m'intriguaient depuis leur sortie mais je souhaitais absolument les essayer avant de les acheter (neufs, ils ne sont pas donnés) mais là où je vis, ils sont introuvables en magasin. J'ai eu la chance de pouvoir les acheter d'occasion fin 2023.


Pourquoi Janus cor?

Parce que Janus, le Dieu aux deux visages, ça leur correspond bien. Ces skis sont particuliers. Le look, le shape, le rayon, la queue de pie, le montage, tout ça crie "je ne suis pas un ski comme les autres". Du coup, selon votre façon de skier, vous allez adorer, ou détester. Et soit vous les acceptez pour ce qu'ils sont et adaptez votre style, et ça va être franchement l'éclate, soit ce n'est pas votre truc et vous pouvez passer votre chemin. Ces skis sont tout sauf fades, ils ont un caractère bien trempé.

Ils ne sont pas faits pour tout le monde, et certainement pas pour n'importe qui. Ceux qui ont l'habitude de skier plutôt centré devraient avoir un temps d'adaptation plus court que ceux qui skient à fond dans les languettes. En fait, ceux qui ont l'habitude de varier leur position sur les skis, d'être dynamique dans leur positionnement avant-arrière, seront les mieux servis par les Mirus.


Sur la neige

Outre le skieur, malgré leurs dimensions, ces skis ne sont pas faits non plus pour être skié n'importe où. Quand les conditions leur sont défavorables, ils sont franchement désagréables, ou du moins vraiment décevants.


Pistes

Les conditions idéales sont les pistes parfaitement damées, idéalement sans trop de pente, genre bleues et rouges. Pour des skieurs un peu avancés, ce sont des conditions parfois ennuyeuses, mais extrêmement répandues dans les grands domaines skiables, et les Mirus sont les skis parfaits pour se redonner la banane là-dessus: ils tournent facilement, le rayon peut varier facilement, ils tiennent bien la courbe même sur neige dure (type neige à canon) et on se surprend à accélérer le rythme tant en vitesse qu'en angle jusqu'à poser la main (ou les fesses) par terre. Et la moindre rupture de pente, la moindre petite bosse donne envie de tenter un petit saut, voire plus, tant le pop de ces skis incite à vouloir mettre les jambes en l'air. Vraiment grisant.

Le park, ce n'est que partiellement son domaine, mais les lignes de kickers S & M sont clairement accessibles, plaisantes, amusantes et le comportement très sain à la fois en l'air et à la réception ne font que pousser à recommencer même pour quelqu'un comme moi qui a passé l'âge.

Enfin, en conditions printanières, quand ça tourne au gros sel, la largeur accrue et le rocker et le rebond dans le relief se formant en fait des jouets redoutables. Physiques, car ils incitent à vraiment virer et sauter partout et même si les cuisses chauffent beaucoup, c'est tellement rigolo qu'on ne veut pas s'arrêter!

Certains lui reprochent un manque de stabilité à haute vitesse, moi je n'ai rien remarqué de tel. Ca reste des skis avec un rayon très court, mais je les trouve plutôt stables et les vibrations restent contenues. Ce ne sont pas des skis de descente ni même de géant, mais ça reste correct et les éventuelles fautes de carre sur un schuss sont plus faciles à rattraper qu'avec un slalom dans les mêmes conditions par exemple.  

En revanche, là où ils sont vraiment en retrait, c'est d'abord sur la glace. Je n'ai pas eu de souci particulier d'accroche, en tout cas rien de particulièrement différent de mes autres skis "libres", mais on est loin de skis de type "course" - peut-être une différence de préparation aussi, j'avoue. Mais du coup, je ne les force pas et je skie plutôt tranquille et dans ces conditions, les avantages de ces skis (joueurs, vireurs, etc.) sont inutiles et les skis sont même un peu fades. C'est un peu la même chose quand je skie plus "tranquille". Si j'osais une comparaison, les Mirus ont ce côté GTI des années 80, des petites bombes amusantes notamment sur des routes de campagne/montagne, mais pas forcément confortables ni même agréables en ville.

Enfin, un peu pour les mêmes raisons, je les trouve sans intérêt dans les murs des pistes noires - quand elles sont damées. Mais en général, ils sont plus à l'aise quand la pente n'est pas trop soutenue.


Hors-piste

Dans les bosses, tous les aspects dynamiques du ski sont plutôt très agréables, mais là aussi, il faut un skieur particulièrement dynamique et sachant bien jouer avec le positionnement avant-arrière - en particulier, le talon assez fort peut vite faire partir à la faute. Malgré leur rayon court, il est très facile de passer du coupé au dérapé - utile dans les bosses mais pas seulement - à condition de ne pas trop appuyer sur le talon ou sur la spatule.

Là où il m'a déçu en bien, c'est en bords de piste après une "petite" chute (15-20cm de fraîche). J'avais mésestimé la chute, sinon j'aurais pris plus large, mais ça ne m'a pas empêché d'aller tâter la neige fraîche et c'était vraiment bien. La couche reposait sur un fond dur, et les Mirus étaient pile dans ce "sweet spot" leur permettant de s'amuser avec la poudreuse tout en profitant d'une base en-dessous les empêchant de sombrer. C'était vraiment parfait. Et du coup, le pop du ski faisait des merveilles pour virevolter dans ces conditions.

En revanche, sur de la neige croûtée ou autres conditions en carton, ils sont affreux, le rayon court et le talon bizarre créée de nombreux coins et angles qui ancrent le ski partout, le rendant très difficilement maniable.

Enfin, dans la poudre sans fond, c'est sans intérêt. Et plus généralement, ça ne me viendrait pas à l'idée de les emmener pour des voyages à vocation "freeride" - la Grave, Verbier, Engelberg, Chamonix, etc.


Conclusion

Moi, j'adore ces skis. Ils correspondent idéalement à ma façon de skier mais aussi à ce que je recherchais, c'est-à-dire des skis pour les journées sur piste, qui sont dynamiques, filent la banane, incitent à jouer avec les petits reliefs, poussent à essayer des tricks "comme les djeunz", permettent de faire un tour dans les bosses ou les tas de fraîche de l'entre-pistes, pardonnent une technique approximative, peuvent se skier en mode tranquille sans être ni punitifs ni ennuyeux.

Mais à côté de ça, j'ai des skis de géant quand je veux descendre les pistes vides à Mach 2, j'ai des skis de télémark quand je veux me faire mal aux cuisses, j'ai des skis de freeride pour quand je veux envoyer en hors-piste, j'ai des skis de poudreuse pour quand il est tombé gros. Bref, je prends les Mirus quand j'ai envie et que les conditions s'y prêtent, donc je ne subis pas leurs défauts ou leur spécialisation. 

Si je devais n'avoir qu'une paire, ce ne serait pas les Mirus- à cause du hors-pistes - mais si je devais réduire à 2 paires, j'envisagerais bien plus sérieusement de les garder. Dieu merci, la question d'avoir aussi peu de skis ne se pose pas!


TL-DR: le principe de bon sens disant qu'il est préférable de tester des skis avant de les acheter est une nécessité avec ces skis. Et de toute façon, ils ne vous accompagneront pas partout.

Pour qui ?

Skieur dynamique, avec une bonne base technique et physique, et qui a d'autres paires si les conditions ne sont pas adaptées

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