Test Atomic Masque de Ski Atomic Four Pro Hd Photo 2024

Informations générales concernant le test :

Ce masque a essentiellement été comparé aux masques Oakley airbrake et airbrake XL qui ne sont malheureusement plus commercialisés, sur lesquels je possède 4 écrans : HI yellow, HI pink, red et fire iridium. il a également été comparé au Giro Contour pour lequel je possède 3 écrans et dans une moindre mesure à d'autres masques de collègues skieurs des marques Julbo et sweet protection (pas de ref).

Il a été testé avec un casque Giro (modèle Ledge), et pour tester d'autres compatibilités avec un casque sweet protection et un cairn.

Toutes les conditions météo ont été rencontrées ainsi que les conditions de visibilité. Testé dans plusieurs massifs, exposés nord, sud, est et ouest.

Le test s'est déroulé sur près d'une vingtaine de jours de ski sur 3 mois (de fin novembre 2023 à début mars 2024), piste, HP, rando, et dans le jardin pour comparer différents écrans sur différents masques en regardant le ciel et essayant de distinguer les différence de contraste sur les nuages.

Le masque a été prêté à trois amis skieurs qui l'ont rapidement testé et m'ont partagé leur avis. Ceux-ci font également partie des informations diffusées dans ce test privé.

Le testeur : 46 ans, je ne porte pas de lunettes de vue pour skier. Mon dernier contrôle est à 11/10eme mais l'astigmatisme augmente et bien évidement depuis deux ans, j'éloigne le smartphone pour lire les SMS... Aucun impact en pratique du ski me direz vous? Pas vraiment, quand on est habitué à voir bien voir très très bien (12/10eme) la perte d'un dixième et les autres facteurs impactent votre pratique notamment autour des notions de contraste des volumes perçus et de l'anticipation à grande vitesse... J'ai un visage fin et étroit et un périmètre crânien fort 61cm. ce qui explique ce sobriqué du primaire : tête d'ampoule. Au delà du charme martien inégalable que cela peut procurer, il convient de préciser que l'ensemble est parfois difficile à "chausser". Allier un casque de géant à un masque pédiatrique, not so easy...

L'unboxing : C'est propre, c'est bien rangé, c'est clair net et sans bavure, ca respire l'Autriche. 

Fan de la marque Atomic pour les skis et chaussures (j'en possède plusieurs paires) je n'avais jamais testé leurs autres produits, c'est chose faite. 

Commercialisé par Atomic au tarif public de 219€, vous le trouverez neuf en VPC en fin de saison à 119€. Le tarif public est dans la tranche haute de ce qui se fait de mieux chez les concurrents et forcément de plus cher. Le tarif soldé est déjà bien plus accessible.

Le masque est donc livré avec deux écrans cylindriques, un gold et un clear. Personnellement je ne note aucune différence majeure en pratique ski entre le cylindrique et le sphérique (j'en ai eu deux). Les deux écrans sont traités antibuée et hydrophobe, en polycarbonate (sensé offrir une meilleure résistance aux impacts, mais cela reste du non minéral donc certes pour les casser il faut vraiment y mettre beaucoup de mauvaise volonté, en revanche, le rayer reste un jeu d’enfant comme chez les concurrents) protection 100 % UV. Le masque est compatible avec le port de lunettes (OTG). L’écran clear est destiné aux jours blancs ou l’utilisation nocturne (catégorie 0) et l’écran gold photochromique est sensé couvrir la plage 1 à 3. L’écran gold est équipé de la technologie HD qui augmente les contrastes et les couleurs. La couleur de l'écran rappelle celle d'une feuille d'or, c'est envoutant !

90-60-90 Les mensurations : Le masque mesure 10cm de haut pour 21cm de largeur.

Le strap 5cm de haut. Chacun des deux côtés du strap (reliés par un clip) mesure de 19 cm à 29cm ce qui laisse la possibilité à une utilisation bonnet comme casque de plus de 80cm de périmètre total (très grand casque).

Sur les deux premières photos comparatives, ont peu constater que le Atomic est le plus grand. Le Oakley est trompeur car l'écran est petit et un montant de chaque coté l'élargit. Le Giro est le modèle médian en largeur et hauteur, il est annoncé comme celui ayant la vision la plus large. Impossible à mesurer pour moi... 

Le prix des accessoires :

Les écrans additionnels, que vous souhaitiez cumuler d’autres teintes à votre masque ou tout simplement changer un écran rayé, il vous faudra débourser 80€ chez Atomic (le prix d’un masque entrée moyen de gamme chez la concurrence).

https://www.atomic.com/fr-fr/shop-emea/product/four-pro-hd-lens-an0507.html#color=35408

A ce sujet je félicite Ato d’offrir à leurs clients la possibilité de changer les écrans car Giro que j’ai contacté à plusieurs reprises est totalement incompétent pour permettre la même chose à ses clients. Même si en faisant des recherches sur la toile vous trouverez des écrans, le service com Giro reste totalement incapable de vous répondre. Bravo Ato !

Généralité sur les masques ski : 

Fabriquer un masque beau temps n'est pas des plus technique. Polymachin, quelques filtres et hop on y voit bien quand le soleil cogne. En revanche, obtenir une bonne qualité visuelle et d'excellents contrastes en conditions météo couvertes dégradées voir en jour blanc, voir de nuit, alors là c'est différent...

Photochromie / polarisation / système HI / moultes techniques pour un résultat différent.

Les tests sur piste et en dehors :

Skiant trop souvent avec un petit sac à dos (children oblige), j'ai volontairement jonglé d'un masque à l'autre (Giro contour et Oakley airbarke) pour comparer in vivo les différents écrans et masques afin d'être le plus précis possible dans mes commentaires.

C'est un masque d'excellente facture, dans les standards supérieurs à ceux de la concurrence, ce qui explique le tarif qui en freinera certains.

J'ai eu l'occasion de tester l'écran clair par jour blanc, blizzard givrant, et de nuit à Masella (une station pyrénéennes qui ouvre certains jours les pistes en nocturne). C'est bluffant ! Les contrastes sont bons, la luminosité exceptionnelle, le rendu parfait, en revanche dès que la luminosité augmente, vos yeux vont souffrir... Cet écran possède une plage d'utilisation très limitée, mais selon moi hyper appréciable, pour les idiots comme moi qui skient la nuit et par jour blanc.

Les mousses sont d'excellente qualité. Les aérations sont nombreuses pour éviter la buée. Le traitement anti buée fait le job mais atteint toutefois c'est limites quand on remonte le buff et que la respiration vient frôler le masque... Idem chez la concurrence. Le confort est maximal sur le visage rien ne gratte ou ne dérange. Et rien ne se décolle (du vécu).

Le strap : j’ai rarement vu et utilisé un strap aussi large et aussi adhérent. Il mesure 5cm de large. Il est tellement large qu'il ne rentre pas dans le support du casque. J'ai testé sur trois autres casques, idem. Il est équipé dans son centre d’un clip très large d’excellente facture qui ne connait aucun déclenchement intempestif. Les deux bandes anti décapante sur le coté intérieur du bandeau sont d'une efficacité redoutable. Le masque est vissé au casque, il fait corps avec celui-ci.

Le panorama : c'est difficile de vraiment comparer précisément le champ de vision qu'offre ce masque par rapport à la concurrence. Ce qui est certain c'est qu'il offre un champ plus large que le Oakley Airbrake (non XL).

Le look : j'avais un peu peur en signalant que j'acceptais n'importe quelle couleur pour le test. L'orange ca passe ou ca casse! et bien franchement, avec un casque orange, ca passe très bien! même si c'est un élément que je regarde peu dans mes achats (je sais ca se voit) et bien je suis conquis par son look.

La techno photochromique :

J’ai découvert la technologie photochromique il y a près de 20 ans dans un autre contexte outdoor : la pêche. Si la polarisation était déjà très en vogue à l’époque, celle de la photochromie était naissante. Puis je l’ai testé en vélo une demi-douzaine d’années après. Si de réelles évolutions ont eu lieu sur ces deux pratiques (lunettes) je trouve personnellement que la techno photochromique a longtemps été défaillante pour les masques de ski snow. C’est un sport où l’ont peut se déplacer vite voire très vite et où les conditions d’ensoleillement peuvent de fait connaitre de très fortes fluctuations dans un temps réduit. La techno photochromique a besoin de temps pour se teinter ou se déteinter. Ce temps est longtemps resté très long sur les masques, probablement dû à des contraintes technologiques que je ne connais pas. 

J'ai essayé de me lancer dans des tests chronomètre en main pour tester la réactivité du masque (photochromique) mais ils n'ont pas été concluants... Je fais parti de ceux qui considèrent que le photochromique sur les masques de ski (bien qu'il y ait eu des progrès de réalisés) n'est pas aussi performante que sur des lunettes solaires photochromiques. Cette sensation est réduite, mais encore perceptible pour moi. J'ai fait deux passages sur une longue piste, où à deux reprises on passe d'une piste totalement dégagée plein sud, à un canyon qui vous plonge dans la pénombre marquée. Et bien même si la réactivité de ce masque est supérieure à ceux déjà testés, je la trouve encore trop lente par rapport à la pratique ski...

Pour imager mon propos sur les écrans : comparaisons entre les écrans et les différentes technologies

• Je dirais que l'écran clear est très exclusif, uniquement la nuit ou les jours blancs. Dès qu'il y a un rayon lumineux, les yeux cuisent.
• Les écrans HI pink, Hi yellow (oakley) et Vivid infrared (Giro) sont moins clair que le précédent et de fait moins performants dans les conditions précédentes. En revanche, ils permettent une utilisation de toute fin de journée en plein hiver à des jours ou le plafond nuageux touche les sourcils du skieur. Sa plage d'utilisation est donc plus large.
• Le gold HD est un vrai cat 1 3. En revanche si le soleil est très très présent (4) alors vos yeux vont se plisser, cela parait tout à fait cohérent il n'est pas fait pour. Cet écran jaune donne une légère teinte de couleur violette quand on regarde à travers dans le masque. C'est très agréable !
• Un Fire Iridium par exemple chez oakley permettra cette utilisation en catégorie 4.
• Lors d'une matinée jour blanc dans un froid polaire, l'écran clear s'est frizée ce qui m'est déjà arrivé avec d'autres masques. Ni mieux ni moins bien donc.

Changement d’écran difficile (on ne fait bien, que ce que l’on fait souvent)!

Cet adage que je répète souvent à mes enfants afin de leur instiller certaines cognitions ne se vérifie pas vraiment avec l’opération difficile du changement d’écran. Mon premier test a eu lieu à mon domicile sur mes genoux devant la téloche. J’ai vite compris que cette position ne serait pas des plus adéquate… J’ai donc migré sur mon bureau et ai tenté de comprendre comment faire ce changement dans des conditions difficiles (luminosité, vent violent, pluie ou neige, froid qui vous prive d’une partie de votre dextérité). Selon moi, c’est quasi impossible. J’ai donc cherché par hasard un tuto sur le web, afin d’améliorer mes connaissances et ainsi être plus efficace. Et bien la chaine youtube de Atomic, si elle héberge un bon nombre de tutos n’a pas encore mis en ligne celui-ci. Ayant échangé à plusieurs reprises avec Julien de Atomic (que je salue et remercie au passage pour l'envoie du masque), je me suis permis de lui glisser la mise en ligne d'une petite vidéo sur la chaine youtube de la marque pour le changement d'écran car il n'est pas des plus aisé... Je dirais même qu'il est vraiment difficile. Pour avoir eu plusieurs maques à écrans interchangeables, je dois avouer qu'il est probablement le plus difficile à changer. 

Ce système est (de ce que j'en ai compris) le système retenu par la majorité des industriels. En clair vous insérez l'écran dans une fente située tout autour du montant souple composant le masque.

Le système sur l'airbrake est très différent. L'écran comporte deux fentes sur les côtés qui viennent se positionner sur le montant, c'est beaucoup plus facile à changer.

Le système Giro contour est selon moi le plus simple de tous, quatre ergots aux extrémités accouplés à des aimants sur plusieurs parties du tour de l'écran. Un jeu d'enfant !

Une fois le changement d'écran réalisé, je vous signe que votre écran sera criblé de traces de doigt même si vous avez réalisé un lavage chirurgical avant l'opération. La manipulation implique de toucher l'écran. Vous pouvez prévoir une chiffonnette XXL pour cette opération.

La jonction masque casque : une donnée souvent négligée par les skieurs, elle est pourtant primordiale. L'un peut gêner l'autre et les superpositions ne sont pas possibles... Les scienpistes ici noteront en zoomant sur les photos que J'ai découpé mon casque au niveau du front. Oui, rien ne rentrait et tous les masques venaient glisser sur mon tarin. Erreur de commande en VPC de ce casque. Du coup je l'ai tunné à la mode Jacky boum boum pour l'utiliser. Maintenant que j'ai enfin trouvé le masque qui me convient le mieux, je vais pouvoir me lancer dans la recherche d'un casque digne de ce nom.

A grande vitesse, au delà des 45km/h (on se détend les descendeurs, chacun son repère) j'ai une méchante fuite d'air, pas si forte mais qui me fait pleurer, je me retrouve à ne plus rien y voir. Dommage... Le masque même serré, ne plaque pas sur la partie basse du visage. D'où la fuite...

A mon humble avis, le masque ne conviendra pas à des personnes qui ont un visage fin, ou qui ont un casque qui descend sur le front (style casquette). Ce masque est très grand en hauteur et largeur. Il sera donc plus adapté aux visages larges et aux personnes possédant un casque qui ne vient pas recouvrir le front dans sa totalité.

Merci à Atomic et Skipass pour ce premier TP. 17 photos (j'en avais un wagon mais c'est toujours la même frimousse dessus, une courte vidéo, 14 000 mots sur un retour TP. La preuve de mon implication et application dans ce test, qui je l'espère, donnera un maximum d'informations aux possibles acheteurs...

Lien vers une petite vidéo test : https://youtube.com/shorts/tZYdmB3bggk?si=UVgY0MUassr6Y7Bs

impossible de trouver la possibilité d'incorporer un lien cliquable, il faut donc le copier coller...

Conflit d’intérêt : j’achète l’intégralité de mon matériel outdoor, la plupart du temps d’occasion neuf sur LBC ou Vintud. J’ai un budget réduit depuis le divorce (plumé comme un poulet). Je ne fais aucune pub, quand c’est nul je le dis et j’explique pourquoi et quand c’est top, pareil…

C'est le premier accessoire qui m'est offert pour un test.

Infos sur le testeur : Pratique occasionnelle du ski de 4 à 20 ans. Depuis 10 ans je skie 30 à 40 jours par saisons (ce qui pour un mec de la ville est déjà beaucoup) dans plusieurs massifs (toute la chaîne pyrénéenne France Espagne Andorre) et une partie des alpes (Vercors, tarantaise, beldonne, chartreuse) 6h/jour, jamais moins, je ne skie pas au bar… Je skie essentiellement en semaine (60% du temps sur des pistes dégagées), 25% du temps avec mes enfants (WE et vacances) et le reste en club. Je sors les master quand il n’y a personne, les fats quand il y a beaucoup de poudre, les skis de rando trop rarement, les slaloms avec les pots qui bombardent et les vantage l’essentiel des sorties. Gabarit moyen, 178cm pour 77kg, plutôt athlétique pour mon âge, prof lib donc croisés impossible, préparation physique générale hebdomadaire, un peu de vélo et de course à pied. Pas le meilleur skieur du monde, pas le plus technique, pas non plus le plus puissant (des compas plutôt secs) mais un excellent feeling avec le matos et très observateur. Comme j’ai étudié le marketing, ce n’est pas très compliqué de déceler les failles des industriels dans leur volonté de vendre un produit, même peu convainquant. Je n’entame aucun débat technique ou scientifique sur la toile. Les interlocuteurs étant le plus souvent convaincus, peu convainquants, avec un discours idéologique qui colle le plus souvent à la doxa du support. Je donne un avis, rien de plus. Savoir qui écrit quoi est tout aussi important dans le processus décisionnel d’achat (puisque les lecteurs lisent les avis dans le but de s’informer) que l’avis en lui-même…

Mon fagot skis :

Atomic Vantage 90 177 de 2017 65% de mes sorties, de la journée avec les enfants à la déconnade avec des pots, skier dans la fraîche il sait tout faire. Associés à mes atomic redster pro 110 le combo est parfait.

Volkl racetiger SL 13 en 170cm 10% de mes sorties, c’est mon ski pour tailler avec les copains qui envoient, c’est un ski magique qui vire court et moins exigeant qu’un FIS. Associés à des R motions et mes atomic redster club 110 le combo est parfait.

Atomic Bent chetler 120 en 184 pour les jours de grosses poudre 10% de mes sorties, ça tourne avec les oreilles, ça flotte, c’est jouissif. Associés à des STH2 et des Atomic hawk Ultra GTX en 110 le combo est parfait.

Le Bent 110 en 180cm avec des Marker Duke PT13 pour la free rando et constater que finalement 110, sous nos latitudes, tu fais tout…

Fischer Hannibal 96 en 175 pour les sorties rando 5%, j’en fait peu. Très accrocheur sur le bleu, flotte plutôt bien dans la fraîche, très bien construit, assez léger. Associés à des radical dynafit et des atomic hawk ultra GTX 110 le combo est parfait.

Salomon Rush S/Race 175 GS de 2019 (10% de mes sorties), avec une plaque course, c’est sérieux, solide, exigeant, super accrocheur, vif, et ça tourne en 17m, avec des SX12 c’est parfait même si cela reste très exigeant, cramage de cuisses en perspective avec les redster club.

Au-delà de ce fagot (qui n’a d’autre intérêt de permettre au lecteur de mieux comprendre le niveau, et la pratique du testeur) j’ai eu la chance de tester une centaine de paire de skis ces 10 dernières années, des bonnes surprises, (impossible de faire aujourd’hui un ski médiocre, les industriels sont précis), mais difficile de se démarquer et de proposer LE ski qui fera un carton auprès des skieurs et éventuellement un carton commercial…