Test Salomon Qst Pro 120 2017

La chaussure, sa finition

A sa sortie l’an dernier la QST Pro 120 avait tout pour plaire, un poids assez light surtout vu son programme (3200g/paire), la possibilité de skier soit en insert, soit en WTR, un chausson thermo, une coque elle aussi thermo. La construction atypique de la chaussure semblait être la raison de son poids si modéré, cependant en pesant la coque et le chausson c’est surtout sur ce dernier que le poids a été gagné. Le poids de la coque est proche d’une K2 Pinnacle pro 130 par exemple, coque ayant un programme et des matériaux similaires.

Le mode marche offre une amplitude arrière tout à fait bonne, moins pour l’amplitude frontale. Le click de verrouillage est bien sensible et le mode marche solidarise bien le sabot avec le collier pour offrir un flex constant sur toute l’amplitude. Au niveau des crochets il n’y en a que 3 completés par un gros velcro. Les crochets disposent d’un réglage micro, plusieurs positions de crémaillères, le verrouillage est bon. Le bloc semelle à insert est convaincant, la gomme est de bien meilleur qualité que sur le bloc WTR et ne présente une usure très faible après une saison. Seul hic au tableau, Salomon recommande de ne pas changer régulièrement les blocs semelle de la chaussure. On perd donc le coté compatible qui m’avais séduit lors de l’achat.

Concernant le chausson, là aussi construction atypique. Il s’agit d’un chausson thermo au niveau des malléoles, simple ailleurs, et qui ne présente aucuns renforcements plastiques en languette ou mollet. Cela permet à d’obtenir un poids de chausson extrêmement faible et donc un poids total de la chaussure très compétitif.

Le fit et les sensations

Lors du premier essai j’ai été agréablement surpris par un accueil confortable et une pince de talon efficace pour mon pied. Une chose qui m’a posé souci était le volume du coup de pied un peu faible ainsi qu’une certaine étroitesse aux metas. Une fois la coque et le chausson passés au four et enfilés tous les légers points de pression avaient disparus. Le process marche vraiment bien et offre un fit vraiment top une fois terminé. Bien moins compliqué que de pousser la coque zone par zone par contre je pense que cette technique ne permet que l’ajustement de points de pression légers. Une fois mon bloc à insert installé il était temps d’aller skier.

Plusieurs choses m’ont frappées lors de ma première sortie. Tout d’abord, même dans le froid la coque reste très souple, beaucoup trop en fait. Cela pose deux soucis, d’une part le flex frontal mou fait perdre en dynamique de ski car on transmet moins d’énergie au ski, d’autre part le manque de rigidité général de la coque fait qu’elle offre peu de soutient en appuis talon. Combiné a un angle de collier très vertical, il devient très facile de se retrouver à cul, position de laquelle il sera difficile de revenir par manque de soutien en appuis mollet. La seule contrepartie positive d’une telle souplesse est qu’on dispose d’une cheville assez mobile qui peut être intéressante dans le défoncé.

Cette souplesse et l’angle très droit du collier (photo comparative de l'angle de colier entre la Hawk, Dobermann WC150 et la QST) m’ont posés de vrais soucis que j’ai tenté de régler au fur et à mesure de la saison, sans jamais arriver à un résultat vraiment satisfaisant. L’angle de collier fut en partie corrigé grâce à l’ajout de spoilers pour un total de 15mm d’épaisseur derrière le mollet. Afin d’accentuer l’effet j’ai aussi ajouté une talonnette (5mm) car il devenait compliqué d’ajouter plus de spoilers. Ces modifications successives étaient satisfaisantes lors de sorties tranquilles mais insuffisantes pour skier à mon max. En comparant à ma chaussure de référence les angles devenaient proches, il s’agissait donc en plus de l'angle d’un problème de souplesse générale de la coque. Comme le chausson est très mou j’ai tenté de le remplacer par un chausson de chaussure course, cela semblait apporter un support supplémentaire mais pas suffisant pour moi. Lorsque je me mettais en appui mollet on voyait clairement le collier ainsi que le sabot fléchir sans souci vers l’arrière. Je fais 85kg, Il est évident qu’un rider faisant 70kg n’aura pas les même problèmes, la façon dont chacun skie et sa position jouera aussi.

Après avoir constaté de façon claire les soucis de rigidité de la QST pro 120 pour mon gabarri j’ai pris la décision de passer à autre chose pour 2018, dans ma quête de trouver une godasse précise comme une coque course, pas trop lourde et à inserts … Le flex de la 120 étant plus proche d’un flex de 100, il ne fait aucuns doutes que j’aurai rencontré les même problèmes avec la version 130. Certains testeurs anglophones avec des gabaris similaires au miens ont rapporté le même souci. Il semblerait que Salomon ait un peu renforcé son chausson et amélioré la languette pour la version 17/18, d’après mes expérimentations cela ne règle pas le souci de rigidité. Après avoir passé une partie de la saison sur la pré-serie de la Lupo 125c je pense que la QST Pro 120 est tout de même une bien meilleur chaussure avec un fit bien plus précis en partie due à la partie basse du chausson. Avec un poids plus léger en bonus j’étais content de revenir à ma QST Pro faute de mieux. Comparé la Hawk 130 XTD, la Hawk est très largement supérieure sur tous les tableaux.