Ma paire de rando correspondait à une belle innovation en 2009, les Altitrail Powder de Dynastar, censés ne pas être seulement bien en montée, mais aussi en descente. 8 ans plus tard, après la petite révolution dans le monde du ski de rando, il était temps de changer des planches parfaitement obsolètes. Skiant avec des Navis (Black Crows) en 103 au patin en station, je me dirige plutôt vers une gamme entre 90 et 100 sous le pied, pour profiter pleinement de mes descentes. Mon cahier des charges était un ski sous les 3kg, avec une excellente tenue dans du dur, comme dans 50cm de poudreuse. Mon cœur s’était arrêté sur les MTN 95 de chez Salomon, mais les excellentes critiques du VTA 98 dans tous les tests 2018, ainsi que mon appétit pour la curiosité m’ont finalement orienté vers ce nouveau ski de Volkl, décrit par Montagnes Magazine comme « Une arme ». Ma crainte principale : un pilotage trop exigeant physiquement, et donc des problèmes de direction au milieu des sapins.
Depuis le début de la saison, je les ai sortis une bonne quinzaine de fois. Les conditions ont donc été plutôt variées : de la poudreuse légère, de la neige alourdie par la pluie, de la neige croutée, de la neige regelée, de la neige dure. Pour l’instant, les résultats sont à la hauteur des exigences. A la montée, la portance du ski est excellente, et sa tenue en dévers est très rassurance grâce à son rayon de courbure pas trop court ; son poids, malgré des fixations plutôt typées freeride (Dynafit ST 2) se fait largement oublier, y compris quand il s’agit de mettre la paire sur le sac à dos rapidement. A noter que sur ces types de largeur (98 au patin), on m’a recommandé de ne pas chercher la fixation la plus légère du marché, parce que les contraintes en flexion et torsion sur la fix sont telles qu’il faut absolument en avoir une suffisamment large pour ne pas risquer de l’arracher. Je ne sais pas ce que vaut ce conseil, mais j’ai donc opté pour des fix plus robustes.
A la descente, le ski a des performances dignes d’un ski de freeride en poudreuse ; on peut envoyer des courbes de la largeur souhaitée sans sourciller, et quand il faut piloter de façon plus précise, par exemple en forêt, ou pour éviter des rochers, le ski répond très présent. On n’a pas besoin de se mettre vraiment sur l’arrière, ce qui permet de garder un contrôle précis en appuyant bien sur les chaussures. On retrouve le même genre de résultats sur neige transformée, où le ski accroche bien. Sur neige dure, l’accroche est toujours bonne, et le ski rassurant ; cela permet d’envoyer ses virages sans se sentir fragile. Ils ont été testés après les grosses pluies de début d’année, qui ont complètement gelé le manteau, dans des pentes orientées nord et donc en bon béton irrégulier. Le ski n’a pas bronché dans le raide. Ses limites se trouvent peut-être plus sur neige regelée irrégulière et dure, car pas encore retransformée. Dans ce cas, on se fait tout de même chahuter un peu si la vitesse augmente trop, il n’y a pas de miracle non plus.
En revanche, il est vrai que les skis exigent du skieur qu’il réponde présent, car le ski ne tournera pas tout seul, et on peut avoir les cuisses qui chauffent un peu. De mon côté, je préfère cette approche, qui me permet de me sentir sécurisé sur les passages où l’accroche du ski est nécessaire. En particulier dans le raide, les premières expériences sont vraiment concluantes, avec un ski qui répond présent quand il faut planter un virage. Par ailleurs, on se découvre presque un ski joueur, avec lequel les sauts de rochers et autres cassures se font très bien à la réception.
A noter un dernier point agréable : le traitement ICE OFF de chez Völkl semble efficace pour empêcher le ski d’accumuler de la neige. Pour l’instant, et y compris dans des conditions où je traçais en neige très lourde, je n’ai jamais accumulé de masse sur le ski.
Pour qui ?
Les skieurs qui souhaitent pouvoir profiter d’une descente performante en toutes circonstances, sans traîner un âne mort à la montée.
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