Test Völkl Revolt 104 2021

    J'ai acheté ces skis neufs en décembre 2021, pour succéder à mes Rossignol sky 7 HD, qui n'étaient pas suffisamment larges à mon goût. Je les ai skiés aux Arcs pendant 2 saisons. La saison 2021/2022 avec des fixations Marker squire en position centrée, recommandée par le constructeur. Puis la saison 2022/20023 avec des fixations hybrides freeride/randonnée salomon shift MNC en ayant reculé le point de centrage.

    J'ai un petit gabarit (1m70 pour 60kg), j'ai fait du ski en club pendant de nombreuses années avant de m'orienter uniquement vers le freeride depuis 5 ans. J'ai skié ces skis dans toutes les conditions possibles.

1. Piste et park

    En tant qu'ancien slalomeur habitué aux piquets et à carver sur le stade, j'ai été agréablement surpris par les Revolt 104 sur la piste. Cela est en partie due à son triple rayon, le "3D Radius Sidecut" : rayon long sur la spatule et le talon, rayon court au patin (saptule 21.9, patin 16.9, talon 19.4).

    Bien sûr, on ne prend pas des courbes de ski race, mais on peut carver, mettre la main sur la neige, faire des virages serrés et bien incurvés. Bien que ce ne soit pas sa spécialité, à haute vitesse sur la piste il ne bronche pas trop tant que la neige n'est pas trop dure on peut faire des grandes courbes, et bien sûr des tout droits.

    A cela s'ajoute son comportement très joueur. Ses rockers avant et arrière démarrent tôt, et avec construction twin tip, on a envie de le rider en switch, sur le tail, sur le nose, de slider, de tenter des tricks dès qu’on en a l’occasion, il est très tolérant, agile et solide ! On peut tout à fait faire des sessions park. C'est l'idéal pour ceux qui veulent se mettre au freestyle sans perdre la performance en hors-piste et piste ou pour ceux qui cherchent un ski Freeride backcountry pour tous les jours !

2. Neige dure, traffole, croûte, soupe

    Sur neige dure, par exemple les matins de fin de saison, le ski montre ses premières limites. Ça vibre assez fort et ça n'accroche pas toujours bien. Quand on cherche les dernières traces de neige fraiche et qu'on tombe sur de la trafolle ou pire des croûtes, il faut être prêt à compenser avec les jambes. Mieux vaut continuer à chercher de la poudreuse !

    En revanche, dans la soupe et neige lourde, sur les fins de journée en avril par exemple, grâce à son rocker assoupli, on peut profiter du comportement joueur du ski pour slider, rider en switch, faire des kicks, aller au snowpark, faire des tout droit, bref vous ne serez pas en reste !

3. Neige fraiche et freerando

    C’est là que le ski se révèle. Il est joueur, accessible, tolérant tout en restant performant. La spatule large déjauge facilement, on reste en surface.

    Ses 104mm au patin et sa spatule et talon larges (respectivement 132mm et 122mm) permettent de profiter de la neige fraiche. En bord de piste, en forêt, en hors-piste, on ne s'enfonce pas, et le ski ne demande qu'à pop dans toutes les conditions et enchaîner les petits virages. En grandes pentes vierges, on peut profiter de son rayon long en spatule et talon pour faire des grandes courbes, slasher la poudreuse, faire des tout droits sur le tail. A cela s'ajoute son comportement joueur et ses doubles spats, pour les amateurs de freeride Backcountry, c'est le ski parfait pour envoyer des tricks, sauter des barres et repartir dans la poudreuse avec toute la vitesse emmagasinée.

    Je ne les ai pas testés, mais je pense que ses grands frères le Revolt 121 et le nouveau Revolt 114 sont encore plus performants en neige fraiche, notamment en grande pente vierge et en profonde (+ 50cm). Toutefois, il n'a pas à rougir pour ceux qui ne veulent qu'une seule paire de ski, à sortir même les jours sans grosse poudreuse.

    De plus, je les ai montés pour la saison dernière avec les fixations salomon shift MNC 10, pour faire des approches hors-pistes avec des peaux de phoque. Bien sûr le ski est plus lourd qu'un ski programme rando, mais ça n'est pas insurmontable du tout pour des approches, et la descente qui suit en vaut largement la peine. Je pense que cela devient plus difficile avec ses grands frères les revolt 121 et 114. A mon sens, il est donc tout à fait envisageable de faire du freerando avec.

4. Design

    Pour ma part, j'ai été conquis par le design du ski dans sa version 2022 réalisé par Ben Brought. Les skis sont originaux et beaux, même sur la spatule ! Pour ceux qui souhaitent arborer un design plus sobre, vous pouvez vous orienter vers le modèle 2023. La version 2024 propose un nouveau design dans la même veine, par l'artiste King Rhomberg.

    En revanche, gros bémol sur la qualité du topsheet, des petits morceaux s'arrachent facilement, et si vous avez l'habitude d'enlever la neige de vos skis avec vos bâtons, vous risquerez d'y laisser des traces. C'est dommage, mais cela reste esthétique et n'affecte pas la qualité du ski.

Conclusion

    En conclusion, on a affaire à un ski parfait pour ceux qui cherchent leur première paire de freeride Backcountry, ou pour ceux qui ne veulent pas multiplier les paires de skis, et qui aiment le park, le twin tip, la poudreuse en pente vierge comme en forêt et qui veulent quand même carver sur la piste. Seul bémol en neige dure et sur la qualité du topsheet, et moins performant que ses grands frères en neige très profonde.

    Pour ceux qui ne sont pas habitués à skier avec la position centrée conseillée par le constructeur, vous pouvez envisager de reculer un peu les fixations, c’est que j’ai fait. Vous perdrez très légèrement du comportement joueur du ski sans effacer son ADN, et vous déjaugerez mieux en poudreuse. Enfin, si vous envisagez d'y mettre des fixations freerando, sachez que la montée en peaux de phoque sera loin d'être insurmontable !