El Dictator, un nom qui m’a fait sourire quand j’ai découvert cette paire qui finalement a changé du tout au tout m’a vision du ski parfait, l’endoctrinement est tel que l’on peut se retrouver à réfléchir à en faire un stock « pour plus tard »..
En vue du rayon annoncé et du shape (139 – 114 – 124), la première impression que j’avais était de partir faire du saut à ski avec des poutres droites, lourdes et assez raides, c’est une fois la première pente avalée que j’ai compris que ce ski était particulier et que j’allais adorer, ca fait maintenant 3 saisons que je les ai et que je peux essayer d’en parler objectivement.
Son programme est le Freeride pur : son bushido est de tenir la route pour tout type de conditions neigeuses et ne pas flancher sous la vitesse.
Dans la poudre, c’est un ski maniable et qui déjauge et flotte de façon équilibrée grâce à son gabarit suffisamment généreux en largeur et un rocker 300 mm pouvant varier suivant les modèles (shape très artisanal, ce qui rajoute du caractère et de l’authenticité qui plait aux puristes) mais il exprime tout son potentiel dans de la neige typique des alpes : la trafole.
Le talent de ce ski est d’accompagner son utilisateur jusqu’à la limite des capacités musculaires et techniques de celui-ci (sauf si vous êtes le plus barbu des barbus..), le comportement des Dictator lors d’une déformation dans la neige cartonnée est extrêmes sain, le ski est raide et ne se déforme pas intempestivement et une fois fléchit il reprend sa place très vite sans pour autant claquer ou vibrer.
Ce comportement procure donc une stabilité et un touché de neige hors norme que je ne retrouve sur aucune autre paire de mon quiver. (Les comparer à des MX 108 198 sur ce point pourrait être intéressant mais je n’ai pas eu la chance d’en avoir encore)
Sur piste, il n’est pas sur son terrain de prédilection : malgré une tenue de route exemplaire des carres sur de la neige tassée/damée/gelée pouvant faire pâlir plus d’un ski de descente, son rayon très important (R : 40-45m ?) lui demande de l’espace, beaucoup d’espace.. mais n’exagérons rien, je ne me sens pas plus à l’étroit avec ces skis sur une piste fréquenté qu’avec une autre paire de freeride.
Son seul mérite dans ce domaine reste la qualité de sa semelle qui lui permet de glisser de façon exemplaire sans demander un entretient de compétition, un atout non négligeable pour les fans de vitesses (Derby ?).
En forêt, ca commence à être limite, je me suis retrouvé plusieurs fois avec cette paire aux pieds dans les forêts d’Arêches, la Clusaz ou bien Villard de lans lors de grosses chutes de neiges et le constat est assez simple : j’ai réussi à passer de très bonnes sessions grâce à leur bonne flottaison mais chaque passage dans des zones denses est susceptible de vous coûter assez d’énergie pour vous lessiver en fin de journée.
C’est dans ces conditions que ce ski montre sa limite de polyvalence et n’est joueur que lorsqu’il peut détruire le terrain et non en zigzagant dans les bois enneigés.
Solidité : Point étrange où là aussi j’ai l’impression que chaque paire de Dictator ne se valent pas car j’ai déjà vu des retours négatifs faisant part de carres fragiles, de fissures sur le flanc, etc.. il faut donc être prévenu.
Je peux cependant me considérer très chanceux car j’ai tendance à trouer rapidement mes lattes dans les cailloux alors que la semelle de mes Dictator ne garde que des éraflures superficielles et les carres n’ont pas bougés d’un pet, de même pour le top sheet !
Une résistance que je tiens donc à souligner pour une fois.
Pour conclure : Vous l’aurez compris si vous n’avez pas lâché en cours de route, les Dictators sont des skis de freeride très racés mais pas pour autant inaccessibles à condition de chercher un peu de violence, c’est le ski de toutes les conditions neigeuses que je place très haut dans mon estime et je sais que je ne suis pas le seul.
Note : ne pas mettre n’importe quel type de fixation dessus, monter quelque chose sans jeu et solide est la moindre des choses pour sa sécurité et un bon ressenti, puis surtout ne pas froisser les puristes pouvant perdre le contrôle d’eux-mêmes s’ils estiment que c’est un blasphème.
Pour qui ?
Barbus, apprentis barbus, curieux aux jambes solides
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