10/10
Accessibilité & confort
Performance grandes courbes
Performance petites courbes
Aptitudes "tout terrain"
2 tests |
Note moyenne 10/10
Tous les avis
Je songeais depuis quelques temps à renouveler mes skis de slalom et m’intéressais de près aux Hero Master ST. Avec 45 ans de ski au compteur, dont les 25 dernières uniquement sur des skis de départements course, je n’ai pas résisté longtemps devant une paire de Hero Athlete FIS SL 165 fabriqués en France. Boucles de chaussures de mes Diablo serrées à bloc, gros appui languette pour caler les talons avant de décoller, et c’est parti… !
Présentation générale
Visuellement, les mensurations font 121-67-104 pour 165 cm et un rayon de 12 m : ce sont bien des A12 et non des A13. Les spatules (avec le coq) sont protégées par un renfort qui doit pouvoir être remplacé par un déviateur. Les fixations, des Look SPX 12 par choix personnel plutôt que les SPX 15, sont montées environ 4 cm plus en avant que sur mes skis course de slalom allemands de même longueur. Les carres sont à 87°, la semelle graphite. Le dessus des skis est légèrement texturé du fait du revêtement en fibre de verre (aspect similaire au niveau des spatules des Hero Master M15). Le graphisme, très différent des Hero Master ST ou LT, est quasiment identique à la série Hero Elite : il faut bien regarder pour différencier les A12 des E14.
Après un redoux suivi d’une vague de froid, la neige damée de ce milieu de mars est particulièrement dure le matin sur les pistes d’Arc 1800 et Arc 1600 et ne ramollit en surface qu’en début d’après-midi. Sur plat et traversées, les skis font un bruit de verre assez étonnant avec la neige glacée, sans doute en lien avec le revêtement en fibre de verre.
Précis sur neige damée gelée...
Aux premiers contacts, c’est l’équilibre exceptionnel qui étonne. Là où mes skis allemands favorisaient un rebond violent en sortie d’appui, le positionnement des fixations plus en avant des Hero produit une conduite moins fougueuse, très précise et avec des changements de carres immédiats sans perte du contact ski-neige. La plaque interface R22 y joue sans doute, qui paraît moins brutale que la plaque piston WC PCI plus haute de mes skis allemands. Inversement l’effet spatule est directement au bout des orteils, avec une grande réactivité en entrée de courbe. La tenue de trajectoire est irréprochable sur le mur lisse et gelé de la Cachette, mais c’est sans surprise avec des carres neuves affutées d’usine à 87°.
... belle stabilité sur piste dégradée...
La neige ramollit légèrement en surface, et les skis démontrent une capacité étonnante à tailler un relief nettement plus chaotique et mêlant neige fraîche ou fondue sur une sous-couche toujours aussi verglacée. La trajectoire reste stable avec un contact ski-neige omniprésent, et les skis se prêtent à une courte incursion en poudreuse où les 121 mm de largeur des spatules apportent une belle portance pour déclencher avec facilité. Quelques jours plus tard en virée à La Plagne, les skis se montreront très à l'aise dans les bosses de la Chiaupe autant que sur la pataugeoire du bas de Mont-Blanc.
... fluidité et réactivité en virages très courts...
Retour sur piste préparée pour un style de ski plus agressif : l’effet spatule est précis et le rayon se raccourcit bien en deçà des 12 m affichés dès que la pression exercée augmente. Le changement de carres hyper rapide compense la relative sagesse du rebond et permet d’aligner les très courts virages avec une grande fluidité : les skis sont particulièrement adaptés aux slalomeurs ayant un style coulé entre les portes et surprendront ceux qui sont davantage adeptes d’un changement de trajectoire plus brutal au rebond (sauf à avoir le physique pour, ce qui n'est pas mon cas). Le pilotage est jouissif pour doser la bonne courbure et optimiser sa trajectoire.
... et tenue de courbe exceptionnel en carving
Place aux virages coupés à allure soutenue sur des pistes désertées, le plaisir est intense : malgré l’état de la neige qui s’est dégradée au soleil, les skis démontrent une parfaite stabilité et un équilibre sans défaut qui permettent de carver en confiance malgré la glace en sous-couche et la neige assez pourrie et fondue en surface. Les carres neuves ont sans doute leur rôle, mais j’ai très largement dépassé les limites où mes anciens skis auraient décroché et n’ai jamais ressenti une telle confiance dans la capacité à mordre et tenir la courbe.
Pour conclure
Sur ces quelques jours, je n’aurai pas mis les skis en défaut ni n’aurais eu de mauvaise surprise : un sans-faute qui donne l’impression de skis presque trop faciles à skier, plus faciles d’ailleurs que les M15 qui demandent plus d’engagement physique mais restent stables là où les A12 commencent à "flotter" à vitesse très/trop soutenue (schuss impossible). Cette facilité apparente ressentie reste toutefois relative, car ils demeurent des skis course extrêmement réactifs et mordants pour skieurs avertis, qui se pilotent sans relâche et en faisant corps avec eux bien fermement dans ses chaussures et en permanence en appui carres.
Une Formule 1 ne se pilote pas en lâchant le volant !
Recevoir gratuitement du matériel à tester (et garder), ça vous intéresse ? Les Tests Privés sont là pour vous ! Nous vous expliquons tout ici.
Un commentaire
Ils répondent avant même qu'on en fasse la demande! Sans rire, c'est chirurgical en slalom!!
Ils sont capables de rayons de courbe qui viennent concurrencer clairement mes Dynamic Omeglass WC ou Rossignol Radical SL WC.
Attention aux skis qui s'entrechoquent car la fibre de verre est très fragile au même titre que mes vieux Atomic course... Cela devient très frustrant de les voir s'éclater dès qu'ils s'entrechoquent...
Bien sûr, il faut savoir ce que l'on veut... dès que l'on dépasse les 80km/h, le pilotage devient ultra flou comme tous les skis courts taillés SL.