Test Raccoon Le Grand-Duc 2018

Dans le cadre des tests privés Skipass de cet hiver, j'ai eu la chance d'être sélectionné pour tester les Grand-duc de la marque canadienne et plus précisément québecoise Raccoon.

La marque Raccoon

La marque Raccoon est une marque que l'on peut qualifier de récente dans l’industrie du ski puisqu'elle a été crée en 2009 par 2 passionnés qui ont choisi le nom de leur marque en référence au raccoon face qui correspond à la marque de bronzage au niveau des yeux. C'est une marque qui accorde de l'importance au côté éco-friendly puisque pour chaque paire de ski raccoon acheté, un arbre est replanté au Québec. Un élément important à l'heure de la mondialisation et de l'externalisation des productions industrielles, les skis raccoons sont entièrement fabriqués au Québec

Le Grand-duc fait partie de la gamme freeride avec rocker avant et talon plat avec son grand frère le bison (contrairement à la gamme grizzli a double rocker). Ces 2 modèles sont vendus dans une taille unique en l’occurrence 100mm au patin pour le grand-duc pour une longueur de 180cm soit un gabarit assez polyvalent sur le papier.

Première impression

J'ai donc reçu les skis quelques semaines après l'annonce des résultats. Premier constat, les skis sont magnifiques avec un design qui selon moi est superbe : la tête de grand-duc réparti sur les 2 skis est vraiment bien faite et cela change de ce que l'on voit chez les autres marques. On vous remarque tout de suite sur les remontées et les gens m'ont souvent interrogé sur les skis car ils ne connaissaient pas la marque et qu'ils trouvaient les skis superbes. Le topsheet un peu "granuleux" au touché est également différent des autres marques de skis.

Concernant le shape des skis, on remarque tout de suite un rocker en spatule important et un talon plat. Sur le papier, un shape qui se rapproche de certains skis freeride polyvalent "classique".

J'ai choisi de monter des fixations marker griffon 13 qui permettent d’envoyer partout sans se poser de questions.

Conditions du test

J'ai skié avec les grand-duc dans 3 stations différentes : à côté de chez moi à la clusaz, à chamonix aux grands-montets et également une fois dans le jura aux rousses.

Comportement sur piste

J'ai essayé et réussi à privilégier le test des grand-duc en poudreuse mais j'ai eu plusieurs fois l'occasion de les skier sur piste pour me faire une idée de leur comportement global.

En début d'hiver sur les pistes un peu dures du matin, les grand-duc ont un comportement vraiment sain avec une accroche plus que correcte pour des skis de ce gabarit. On peut très facilement se mettre sur la carre et tracer de belles courbes sans se sentir en "insécurité" comme avec certains gros fats. J'ai un peu retrouver le côté accrocheur des mantra même si on n'est pas sur le même niveau de performance. Les grand-duc sont plus accessible et beaucoup plus maniables. On peut vraiment varier les rayons et alterner les virages coupés et les dérives.C'est un bon compromis entre maniabilité et stabilité. Les skis se laissent emmener facilement et ne sont pas trop physiques même en rayons courts.

Sur la piste avec de la neige un peu transformé voire de la neige de printemps, les raccoons sont vraiment agréables et faciles. Le rocker avant associé au talon plat lui permettent de survoler les petits tas de neige avec une vitesse élevé.

Avec les grand-duc, vous pouvez passer une journée entière sur piste sans difficultés, en prenant du plaisir et en n'ayant pas le sentiment d'avoir des skis encombrants sous les pieds.

Comportement en hors-piste

Les formidables conditions d’enneigement et les chutes de neiges régulières m'ont permis de pouvoir tester les grand-duc en poudreuse régulièrement que ce soit dans 20-25cm de fraiche comme dans 35-40cm et le comportement n'est pas le même à chaque fois.

Les conditions idéales pour les grand-duc : 20-30cm de poudreuse légère et la vous prenez énormément de plaisir avec des skis qui flottent, qui pivotent avec une bonne stabilité. En position centrée voire légèrement sur l'avant et vous pouvez attaquer sans difficultés.

Par contre, lorsque les conditions sont plus généreuses avec 40cm de peuf voire plus, les grand-duc avec les 100 au patin et la longueur de 180cm sont plus limités, ont plus de mal à déjauger et on se retrouve à se positionner légèrement en arrière pour aider les skis. Les skis en deviennent du coup plus physiques.

En poudreuse, j'ai été agréablement surpris par la maniabilité des grand-duc car je suis vraiment habitué à skier des double rocker en poudreuse (ex atris) et je pensais que les skis seraient moins faciles et moins joueur. Pour le côté joueur, c'est indéniable, les grand-duc sont plutôt à classer dans la catégorie des skis freeride classique : on ne retrouve pas le pop et le côté ludique de skis comme le atris mais concernant la maniabilité, il n'y a rien à redire hormis en grosses conditions.

En neige trafollé, la bonne stabilité des grand-duc permet de skier en confiance avec un petit côté 4X4 mais comme évoqué au dessus, il manque le petit côté joueur qui permet de temps en temps de jouer avec le relief. Lors d'un début de run dans la combe de bellachat à la clusaz, une plaque est partie sous mes pieds et je peux dire que j'ai "apprécié" la stabilité des grand-duc qui m'a permis de tracer vite pour m'extirper de cette situation.

Comportement freestyle

Je ne maitrise pas suffisamment pour me permettre de juger du potentiel freestyle de ces skis mais je pense malgré tout que ce n'est pas leur spécialité avec un shape plutôt classique et ils n'ont pas le côté fun et joueur de certains autres skis midfats que je connais et notamment des faction prodigy que j'avais il y a quelques années.

Synthèse

Les Grand-Duc sont de très bons skis adaptés à un large panel de skieurs et pouvant vraiment être considéré comme un skis 50-50 de tous les jours car vous pouvez sans soucis alterner la piste et le hors-piste avec une grosse polyvalence. Ils seront moins à l'aise dans la très grosse poudreuse mais s'en sortent très bien dans la plupart des conditions dans un esprit plus freeride classique que newschool.