Test Julbo explorer 2.0

Les raisons de ce choix

Je cherchais une paire de lunettes efficace, solide, confortable et de qualité. J'avais déjà une vieille paire de Julbo Montebianco, toute rayée aujourd'hui,  mais dont je suis très satisfait. Le but était de trouver une paire unique pour passer de zones ombragées à du plein soleil sans avoir à manipuler les lunettes. Le tout durant des efforts soutenus à la montée.
Sur le papier, les verres photochromiques et la qualité de construction cochait les cases. Dans la réalité, c'est un poil différent.

Confort et qualité de fabrication

Au premier abord, Ça respire la qualité. Julbo n'est pas avare en accessoire: Une housse souple, une housse plus rigide, un élastique de maintien... On est soigné à l'ouverture de la boite. Les verres sont imposants, grande surface. Sur le nez, c'est top. Le champ de vision est immense, rien ne gêne. La monture est très confortable. Les branches sont d'ailleurs 100% personnalisables. On peut les tordre dans tous les sens (bon j'ai pas fait des nœuds non plus), Il est facile de trouver la formule qui convient à chaque visage.
Les parties latérales sont amovibles. Elles sont en plastiques et tiennent par de petits ergots. Ça ne m'inspire pas plus confiance que ça, mais jusqu'ici çà tient bien.

Bref, niveau confort et qualité de fabrication, c'est top.

Explorer 2.0, en pleine action:

Confort 2.0

Sur le nez et les spatules dans la neige, le confort est toujours là. Pas de points douloureux, c'est tout bon. Le gros problème que j'ai concerne la condensation... Et c'est un problème majeur: Systématiquement, de la condensation se développe sur la partie supérieure du verre. En cas de pause, cette condensation gagne l'ensemble du verre. Ce sont les seules lunettes avec lesquelles j'ai ce problème. J'ai essayé différents réglages des branches pour améliorer la circulation de l'air, mais rien n'y fait. Je suis obligé d'enlever systématiquement les parties latérales pour gagner un petit flux d'air, mais cela ne règle en rien le soucis. J'ai terminé bon nombre de montée avec les lunettes dans le sac, j'en avais marre de les essuyer tout le temps.
Ce problème de condensation est d'autant plus décevant que les lunettes sont sensées être anti-fog. Pour le "Front-venting" on repassera.

Protection solaire

Quand on teste une paire de lunettes, c'est un peu le point le plus important. Bon, vue la réputation de Julbo, mon expérience avec d'autres modèles de la marque et les quelques retours que j'avais pu lire sur ce modèle, je ne pensais pas être déçu. Erreur.

Les verres Cameleon, photochromique de 2 à 4 ont excellente réputation, je serai peut être un des rares à critiquer, mais dans ma pratique ça ne va pas: Les verres sont très sombres. Durant les journées très ensoleillées, remonter une pente sud au moi de Mai par exemple, c'est bon. Mais dans des conditions de luminosité plus réduites et variables, ça reste beaucoup trop sombre. Je ne ressens pas, ou beaucoup trop peu la qualité photochromique. A l'ombre, je les enlève carrément.
J'ai souvent comparé avec mon masque Julbo Universe, lui aussi photochromique de 2 à 4. C'est (littéralement) le jour et la nuit. Lorsque je mets le masque au sommet, je revis. Les transitions entre zones lumineuses et ombragées ne se font pas sentir, et la visibilité est parfaite quelles que soient les circonstances. Pour les Explorer 2.0, question visibilité, je suis déçu.

Les quelques fois ou j'ai gardé les lunettes pour la descente, j'ai été gêné par cette trop grande opacité, et la difficulté à lire correctement les contrastes de terrain.

Conclusion

Ces lunettes sont très confortables et d'une belle qualité de fabrication. Les yeux sont parfaitement enveloppés.
Je n'ai malheureusement pas trouvé ce que j'attendais pour une pratique du ski de randonnée. A l'utilisation, deux problèmes majeurs sont récurrents: Une condensation importante sur les verres pendant l'effort et une opacité trop importante des verres. L'option photochromique des verres n'est pas efficace, la distinction du relief et des contrastes est mauvaise.

Je n'ai pas eu ce soucis sur d'autres verres Julbo équipés de la même technologie. Peut être suis-je tombé sur une mauvaise série, ou peut être ce modèle se destine vraiment plus à une utilisation d'alpinisme estival sur glacier, lorsque les conditions de lumière sont plus dures qu'en hiver ou au Printemps.

Résultat, même rayées, mes vieilles Montebianco sont encore de sortie...