Quand le brevet des fixations low tech de ski de randonnée est passé dans le domaine public, une petite entreprise de décolletage de Thiez en Haute-Savoie s'est emparé du concept et en a proposé sa propre version (je ne vais pas m'étendre sur l'historique, un excellent article complet sur la marque a été récemment publié sur skipass). La Plum Guide ressemble beaucoup à la Speed Turn de Dynafit (modèle low tech d'origine à peine modifié) mais a quelques caractéristiques propres, parmi lesquelles un prix à la base bien plus élevé que celui des Speed turn (399€ la Guide, 279€ le Speed turn). La différence de prix est-elle justifiée?
Quelles sont les caractéristiques communes à ces deux fixations?
La butée arrière tourne en étant actionnée à l'aide du bâton. 3 hauteurs de cales sont proposées : plat, 59 mm et 84 mm. Le déclenchement est non normé mais les plages sont évaluées de 3.5 à 7 pour la guide XS et de 5.5 à 12 pour la guide M (celle que je possède).
Que propose la Guide que la Speed turn ne propose pas?
Déjà je les trouve plus belles (elles sont même proposées en plusieurs coloris), elles dégagent une impression de robustesse. Elle est fabriquée avec des matériaux de haute technologie: la fixation est taillée dans la masse et les barres d'aluminium utilisées sont les mêmes que celles utilisées dans l'industrie de pointe (aéronautique, automobile...). La butée arrière propose plusieurs trous pour être sûr de pouvoir y passer la pointe du bâtonpour tourner la fix, peu importe la cale sur laquelle on se trouve. Cette butée arrière n'est pas victime de déclenchement intempestifs comme cela est parfois le cas sur les Speed turn (et d'autres modèles de chez Dynafit d'ailleurs). Le système pour mettre les couteaux est propre à Plum. Il est très ingénieux et les couteaux sont bien plus rapides à mettre que sur les Dynafit. Le leash vendu avec les fix aussi est bien conçu: il est attaché aux fix par une ficelle qui lâche si le choc de la chute est trop important. Ça a sauvé mon genou quand un de mes ski est passé sous une arcosse à pleine vitesse et que la ficelle a lâché. Pour les réfractaires aux leash (et il y en a des wagons, particulièrement ceux qui craignent, à raison, de se faire traîner au fond d'une avalanche par leurs skis. Ou ceux qui se sont fait poser douze implants dentaires et qui ne veulent pas voir leurs milliers d'euros dépensés explosés par une paire de ski en travers de la tronche...), la Guide est proposée aussi en version avec stop-ski. A noter aussi l'excellente réputation de leur SAV, que je ne peux confirmer puisque je n'ai jamais eu à faire à eux.
Intéressant tout ça! Quelques réserves?
Les trous de la butée arrière sont petits: il faut une pointe fine pour les tourner (j'ai cassé la pointe de bâtons qui étaient trop larges). Les cales à l'usage sont soit trop basses (0 mm), soit un peu trop hautes (59 mm, utile quand même pour faire la trace), soit très rarement utilisées (82 mm). Plum propose une cale à ajouter devant la talonnière que je trouve à la hauteur parfaite (environ 30 mm), si bien que je reste dessus 90 % du temps. Aussi, cette cale supplémentaire permet à ceux qui skient comme des bucherons de ne pas trop mettre de pression sur les ergots arrières. Le déplacement de la butée arrière est un poil plus compliqué sur la Guide que sur la Speed turn (besoin d'une clé torx pour les deux vis de la Plum, une seule vis sans fin pour la Dynafit), mais ça reste largement dans les cordes du bricoleur amateur. Rien d'autre à signaler.
Résultat des courses:
Des super fixs françaises, une entreprise très sympa qui m'avait proposé à l'époque (ils avaient le temps, c'était en été) de visiter leur usine de fabrication, je ne peux qu'en faire la promotion. Et en cherchant un peu, en ce moment, on peut les trouver au même prix que les Speed turn. Maintenant, ma pratique évoluant, je repartirai probablement la prochaine fois sur des Plum race 170, plus légères et avec une seule hauteur de cale.
Pour qui ?
Pour les skieurs de rando qui veulent un produit sûr de fabrication locale
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