Test Black Crows Oxus 2021

10 tests Black Crows Oxus.

Donnez-nous votre avis !
Note moyenne : 7,9/10
Samy93

Un bon bâton pour s'aventurer hors des pistes

Avis sélectionné
Profil du testeur : 27 ans | 1,78m | 75kg | Expert | Bourg-Saint-Maurice
Acheté : 65€ en ligne
Conditions du test : Toutes neiges : poudreuse, gelée, piste damée, neige de printemps

Points forts

Poignée ultra longue permettant d'adapter constamment sa prise en main
Rondelle large
Design

Points faibles

Difficulté à planter en neige dure
Dragonne mal commode
Difficulté à faire tenir debout le bâton seul

Introduction


Poursuivant ma quête de m’équiper en matériel un peu plus spécifique à la rando pour cet hiver, il me fallait une paire de bâton un minimum adaptés à la pratique. Il est vrai que les bâtons de piste, s’ils peuvent évidemment dépanner, trouvent rapidement leurs limites : petites rondelles s’enfonçant très facilement dans la neige profonde (ce qui n’est pas très commode lorsqu’on cherche à prendre appui dessus), poignée ne permettant pas de faire varier la hauteur de prise en main.

Dans ce but, j’ai commencé à me renseigner sur les produits proposés sur ce segment du marché : le premier constat que j’ai fait est que les bâtons télescopiques y sont majoritaires, mais je ne souhaitais justement pas de bâtons de ce type. Alors certes, ils permettent de faire varier la hauteur du bâton suivant le terrain sur lequel on se trouve, mais cela nécessite toujours de faire un réglage. De plus, ce genre de système m’a l’air plus fragile qu’un bâton classique, et étant un peu « bourrin » j’ai vite écarté ce choix.

J’ai donc décidé de me tourner vers la marque Black Crows, qui propose des bâtons destinés à la freerando, mais fixes. L’astuce pour compenser l’absence de réglage est trouvée grâce à une énorme poignée, dont nous parlerons plus en détail par la suite.

J’avais déjà expérimenté les bâtons Black Crows, avec une paire de Meta : en bref, une mauvaise expérience, puisqu’au bout de seulement quelques jours d’utilisation, rondelle cassée, puis bâton tordu. Ne voulant néanmoins pas tout mettre dans le même panier, j’ai décidé de redonner une chance à la marque, en achetant cette paire d’Oxus.


Prise en main


Premièrement, d’un point de vue design, je pense qu’il s’agit DU point fort de ce bâton. C’est clairement une des raisons qui m’a poussé à choisir ce modèle en particulier : je trouve la couleur jaune, ainsi que les motifs à l’effigie de la marque très sympas, de même que les rondelles (à voir si elles seront plus solides que celles des Meta). Avec ce niveau de finitions sur des produits « accessoires » tels que des bâtons, on sent vraiment l’identité forte de la marque Black Crows.

Ensuite, la première chose que j’ai noté la première fois que les ai manipulés est leur poids : c’est léger ! Certes, je n’avais pas avant de bâtons spécifiques rando, mais ça m’a suffisamment marqué pour que je le note. J’ai d’ailleurs pesé le bâton en question : 218 g l’unité sur une taille 125, ce qui en fait un bâton plus léger que la plupart des bâtons possédant un système télescopique (la différence n’est pas non plus monstrueuse : on parle de quelques dizaines de grammes).Le tube, d’un diamètre 18 mm, n’est pourtant pas en carbone, mais en aluminium.

La grosse particularité de ce produit, c’est sa poignée ultra longue, et bien différente de ce qu’on a l’habitude de voir. Concrètement, on est sur une longueur totale de 38 cm, soit à peu près 4,5 fois la largeur de ma main, et on verra par la suite qu’on se fait très vite à cette longueur qui permet de vraiment faire varier la hauteur de ses prises suivant le terrain sur lequel on évolue. La poignée en elle-même n’est pas en plastique : il s’agit d’une sorte de mousse, qui permet d’avoir un bon grip dès la prise en main. Sachant que cette poignée est de forme parfaitement circulaire (avec quand même une dizaine de rainures sur la partie basse permettant de donner un certain « relief »), cette matière permet justement de compenser l’absence de poignée classique avec sa forme caractéristique et surtout, sa butée basse qui permet à la main de ne pas glisser. Ici, c’est donc à la mousse d’assurer seule ce blocage en translation. Pour finir sur cette partie, la poignée participe également grandement au look atypique de ce bâton.

Enfin, le bâton est également doté de rondelles larges, avec encore une fois une forme qui sort du lot : elles ne sont pas circulaires, mais hexagonales, et ornées des motifs de la marque. D’un point de vue taille, c’est dans la moyenne : 80 mm de « diamètre ».


A la montée


Ayant déjà eu l’occasion de faire quelques sorties avec ces bâtons, j’ai pu me faire un avis du produit sur le terrain. Et clairement, sur l’aspect montée, je suis globalement satisfait de mon choix.

Les poignées remplissent parfaitement leur rôle : on saisit très vite le principe de celles-ci, et nos mains s’adaptent naturellement à la meilleure hauteur. Ainsi, sur le plat, on va plutôt être tout en haut du bâton (j’ai dans ces moments souvent le pouce sur la face supérieure de la poignée), puis plus la pente s’accentue, plus les mains vont avoir tendance à descendre. Mais la force de ces bâtons réside clairement dans les dévers : on peut très facilement faire varier sa prise en main et ainsi avoir une prise basse d’un côté, et haute de l’autre, le tout sans aucun réglage à effectuer !

Certains tests que j’ai pu lire se désolaient de l’absence de butée inférieure sur la poignée qui permet habituellement d’avoir un point d’appui pour la main : j’ai personnellement trouvé qu’on pouvait parfaitement s’en passer, car justement la matière de la poignée joue parfaitement son rôle agrippant. Si on la tient correctement, la main ne bouge absolument pas, et si jamais ce n’est pas suffisant, les rainures sur la partie basse jouent ce rôle de butées. On peut donc prendre appui en toute confiance sur ces bâtons lorsqu’on se trouve dans des situations « acrobatiques ».

J’ai également apprécié de voir que l’on a affaire à un produit solide : j’ai été amené plus d’une fois à prendre appui de manière inattendue sur le bâton (cas du ski qui repart en arrière…), et n’étant pas forcément délicat, et les bâtons ne se sont pas du tout déformés. Gros point positif, car j’avais été plusieurs fois confronté à la situation par le passé.

La rondelle large fait plutôt bien son boulot, même si on peut assez facilement trouver ses limites : certaines neiges permettront d’enfoncer bien le bâton. Néanmoins, ça reste bien plus pratique qu’une rondelle étroite, pour peu qu’on s’aventure hors des sentiers battus. Par ailleurs, les rondelles ont une certaine souplesse : elles se déforment sous l’action de l’appui, et suivant le terrain rencontré, cette souplesse leur permet justement d’éviter de subir de trop grosses contraintes qui les amèneraient à casser. Par contre, cela peut être également un inconvénient dans certaines situations : leur souplesse fait qu'il est difficile de les planter et de les faire tenir debout tous seuls.

Je note quand même un point négatif que l’on peut remarquer rapidement : le manque d’efficacité des pointes, notamment sur neige dure/gelée. J’ai vraiment galéré dans ces conditions à planter les bâtons, et c’est embêtant pour des bâtons de freeride qui sont amenés à rencontrer souvent ce type de terrain. Je ne sais pas si c’est dû à la forme ou à la matière, mais il y a là clairement un point d’amélioration à travailler pour Black Crows.


A la descente


Passons maintenant à la descente. La poignée peut donner une sensation étrange au premier abord, mais finalement, comme lors de la montée, on s’y fait assez rapidement.

Encore une fois, les 38 cm sont finalement les bienvenus. En effet, si sur piste, on va placer ses mains de manière classique, c’est-à-dire tout en haut du bâton, c’est en freeride qu’on va pleinement exploiter les caractéristiques de ce produit.

N’oublions pas que ce bâton a aussi été conçu pour faire de la pente raide, et dans ces conditions, on a justement besoin de baisser ses mains pour un meilleur appui lors des virages. D’ailleurs, ici aussi, le grip joue parfaitement son rôle, on peut lui faire confiance.

Dans les autres terrains de freeride, on voit également qu’on est constamment en train d’adapter la hauteur de sa prise en main, et c’est vrai que c’est un gros confort en plus par rapport à des bâtons classiques.

Sur piste, comme je pouvais le dire, il faut s’habituer à sa poignée, c’est sûrement dans ces conditions que la différence avec un bâton classique va se faire le plus sentir, mais une fois assimilée, finalement, il n’y a rien de choquant (la rondelle est certes moins pratique ici qu’une rondelle étroite).

J’ai par contre trouvé les dragonnes assez peu commodes. En même temps, le restant du temps j’utilise des Leki, et une fois qu’on a goûté à leur système, c’est vraiment difficile de revenir sur des dragonnes classiques ! D’ailleurs j’utilise la plupart du temps les bâtons sans les dragonnes : le seul moment où je les ai enfilées est lors de descentes sur piste. Et j’ai donc trouvé leur système de réglage peu pratique, notamment avec de gros gants : la dragonne avait tendance à se coincer facilement, et finalement j’ai été obligé d’enlever les gants pour faire le réglage. D’ailleurs avec des gros gants, l’amplitude de réglage est juste, les dragonnes mériteraient d’être un peu plus grandes.


Pour conclure


J’ai vraiment été conquis jusqu’à présent par ces bâtons. Black Crows nous offre un produit solide, super pratique d’utilisation, et en plus avec un design qui sort vraiment de l’ordinaire.

Si on cherche donc un bâton destiné à faire de la freerando, ou du pur freeride, ce produit saura répondre aux exigences de ces disciplines, avec tout de même ce bémol du comportement des pointes en neige dure à revoir. Mais globalement, il passe le test avec succès !

Pour qui ?

Tous les freeriders et les freerandonneurs qui ne veulent pas s'encombrer d'un bâton télescopique

Commentaires

Aucun commentaire

Laissez votre commentaire Connectez-vous pour laisser un commentaire