Test GORE TEX Nouvelle membrane ePE 2025

Contexte

Jeudi 21 novembre 2024 à 13h22 arrive dans ma boîte mail ce qu'Alexandre-de-Skipass appellera "le Ticket d'Or" : Pikatch et moi-même sommes choisis pour venir essayer (et garder) la nouvelle membrane Gore-Tex Pro ePE à Val d'Isère, en compagnie d'Alexandre lui-même, Oliver photographe de talent et une team de dingos amenés par Gore-Tex : Willy, Max et Manon et... comment ça il y a déjà un article Skipass qui raconte tout ?

Qu'à cela ne tienne. Parlons de la veste.

J'ai maintenant quelques vestes dans mon placard (merci Skipass) pour m'adapter à toutes les situations. J'utilise encore ma Cimalp l'été pour sa légèreté et sa bonne protection. L'hiver je suis tantôt avec ma Salomon en Gore-Tex Pro lorsque la météo est indécise, et j'utilise l'Ortovox, plus légère, moins technique, les jours de beau temps.

La nouvelle veste Gore-Tex Pro ePE donnée lors du test est en fait la future Norona Lofoten. Elle se place sur le même segment que ma Salomon S/Lab. Avec quelques années d'innovation en plus, elle est censée être aussi performante (protection, durabilité) mais plus légère et moins nocive pour l'environnement à produire et à utiliser.

Les PFAS, le Gore-Tex ePE, quesako ?

Les PFAS sont des substances perfluorées et polyfluorées. Ces composants sont très résistants à la dégradation et extrêmement nocifs. Leur absorption par le corps peut déclencher nombres de cancers et de maladies rares. Ils sont donc considérés comme polluants.

Ce sont des produits très volatils et qui pourront même se retrouver dans des endroits reculés, apportés par de l'eau des précipitations. Lâchez ces PFAS dans la nature et ils pourront être retrouvées des milliers d'année plus tard. Donc, pas cool.

Or ces produits font partie de nombreux produits de l'industrie moderne, dont les membranes hardshell depuis bientôt 60 ans, et notre utilisation (une goute d'eau face l'utilisation des PFAS à l'échelle industrielle) dépose des particules dans la nature. Pour un peu plus de détails, je vous propose cette vidéo (en anglais) qui résume bien l'utilisation de ces molécules dans les produits outdoor.

La réponse à cette pollution dans le monde de l'outdoor se fait progressivement et les marques proposent tour à tour leur version exempts de PFAS. C'est le cas de la membrane Gore-Tex ePE, qui est censé ne pas en contenir (mais comme leurs lieux de production sont déjà "contaminés" il peut y avoir des traces nous précise-t-on).

Caractéristiques

Le site de Norrona propose ce descriptif, voici le mien :

• Membrane 3L Goretex Pro ePE sans PFAS 
• Traitement déperlant sans PFC
• Coutures soudées et fermetures éclairs étanches
• Capuche compatible casque
• Jupe pare-neige amovible
• Manchons poignets & serrage des poignets par scratchs
• 2 grandes poches extérieures poitrine, 1 poche forfait, 1 poche intérieur
• 2 aérations aisselles double sens, 1 aération thoracique
• Protection menton en tissus doux
• Réglage capuche et taille par cordons élastiques
• 580g en S

Premières impressions

Dès la prise en main, les impressions fusent. Dans un premier temps la couleur me déçois un peu. L'impression va vite passer en voyant les photos d'Oliver. La coupe réussie et la couleur neutre vont super bien avec le reste.

Je note qu'il n'y a pas de fermeture éclair double sens (chose que je n'ai presque jamais utilisé sur mes autres vestes, même avec baudrier). La poche intérieur est petite. Mon portable (pas si gros) a du mal à rentrer.

Je regrette qu'il n'y ait pas de poches mains extérieures. Les marques en mettent de moins en moins car elles sont souvent au niveau de la ventrale du sac. Comme chez Ortovox, je le déplore. Je trouve ça quand même pratique.

Côtés positifs, je suis fan des manchons aux poignets et de la jupe pare-neige amovible. Les manches sont d'ailleurs très larges aux poignets ce qui permet de passer les gants sans mal. Et la capuche se met facilement au dessus d'un casque de ski alpin et tient bien une fois la fermeture montée au max. 

Le tissus lui-même est moins cartonné que l'ancien Gore-Tex Pro et la veste me semble plus légère que ma Salomon. Impression confirmée par la balance, mais pas de beaucoup en fin de compte : l'accessoirisation complète de la veste et les innombrables boutons-pression de la jupe pare-neige amovible (et fixable au pantalon) doivent pénaliser le poids. Cela dit, il n'y a rien de rédhibitoire à présent.

Sur le terrain

Après 4 mois de portage, quelques 20 000m descendus en randos et au moins autant en station... voici mon retour. 

Le style c'est validé. La coupe est athlétique et sied aux épaules et à la taille. Les photos en atteste, je me sens classe.

A l'utilisation elle est intuitive. Les zips des poches tombent sous les main. La jupe pare-neige tient bien sans me serrer. Les zips d'aération des aisselles sont pas parfait mais pas pire que mes autres vestes (Existe-t-il une veste ou ça fonctionne sans accrocs ?). 

L'aération frontale marche bien mais je ne la trouve pas forcément bien placé : La fermeture démarre sous la sangle ventrale de mon sac en bas et se termine sous la sangle pectorale en haut. Après, ça fonctionne (mais si il fait vraiment chaud on ouvre la veste).

Sans surprise je n'ai rien à redire sur la protection. Que ce soit le vent, la neige qui tombe du ciel ou un plongeon dans celle-ci, rien ne rentre. Ni par la membrane, ni par les orifices qu'offrent la coupe (poignets, capuche, jupe). J'ai même été impressionné par la tenue de la jupe pare-neige sur mon vieux pantalon qui fait d'habitude remonter mes autres vestes.

Notez que la veste n'a pas vu la pluie pour l'instant, qui est quand même le vrai test pour du Gore-Tex. On verra cet été.

Ma seule déception pour l'instant est un accroc dans la manche de la veste en février.
Bien que ce fait soit parfaitement de ma faute (passage trop proche d'un buisson épineux), j'ai le sentiment que ça ne serait pas arrivé sur mon ancienne Gore-Tex Pro dont la membrane fait plus lisse, plus "plastique" et aurait laissé glisser une fine épine. 

Cette nouvelle membrane est moins cartonnée, plus "textile". On y distingue les mailles d'un fils très fin. J'ai senti très distinctement l'épine se prendre dans le tissus, "rentrer" et le déchirer. 

J'ai dès lors décidé de préserver la veste pour la rando et de ne plus l'utiliser en station où je me ballade sans vergogne dans les arcosses avec une forte passion pour le débrouisaillage. Le reste de la saison de rando se déroule sans nouveaux accros : neige, vent, quelques effleurements de rochers sur une arête, bretelles du sac et de la corde ne donnent pas de signes d'usure prématuré.

Les Moins en bref

• L'aération pectorale un peu gadget à mon sens. Si j'ai trop chaud, j'ouvre la veste par la fermeture éclair.
• Les aérations latérales sont aussi difficiles à ouvrir que sur les autres vestes car le geste bloque à mi parcours, et il faut souvent une aide extérieure pour le chemin inverse. 
• La poche intérieure car elle est trop petite. Je ne l'utilise pas
• J'aurais bien aimé une ou deux poche basse, comme sur ma Salomon. 
• Résistance à la perforation

Les Plus en bref

• La protection aux intempéries
• Le taillant
• L'ergonomie générale
• La résistance à l'abrasion

Alors, ça vaut le coup ?

A 28000mm, un poids allégé et des fonctionnalités bien pensées, pour ceux qui pourront se l'offrir, bien sur. Je salut au passage l'initiative de rendre le produit moins polluant. 

Vais-je la porter tout le temps ? Contrairement à mon ancienne Gore-Tex Pro, j'ai déjà l'impression qu'elle est plus fragile. Je vais donc y faire plus attention car j'ai la chance d'avoir plusieurs vestes pour mes différentes activités. Cela dit, c'est un plaisir dès qu'il faut la sortir et elle est promise à de très beaux sommets !