Test Salewa Sella Free 3L PTX 2025

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Thoams

Une veste atypique super-protectrice

Avis sélectionné
Profil du testeur : 42 ans | 1,80m | 68kg
Conditions du test : Météo hivernale et printanière; vent, neige, pluie, chaud, doux, froid, vélo... un bon mix
Cet avis matos est issu du programme de Tests Privés de Skipass permettant à nos lecteurs de recevoir du matériel pour un test longue durée. Inscrivez-vous !
Ensemble de ski de randonnée Salewa Sella Free

Points forts

Confort
Coupe agréable
Protection excellente
Qualité de fabrication
Robuste
Membrane powertex au top

Points faibles

Lourde et encombrante
Manchons
Jupe non amovible
Aérations trop petites

Avant tout je souhaite remercier Skipass pour la sélection à ce beau test. Merci également à Salewa de participer au concept des tests privés en proposant ce type de vêtements techniques haut de gamme.

Je précise aussi que j'ai reçu une tenue complète, à savoir veste et pantalon. Pour des raisons de lisibilité lors des futures recherches sur ces deux produits, j'ai choisi de rédiger deux tests séparés. Le test du pantalon est à retrouver dans quelques jours, stay tuned comme on dit dans les rocheuses. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture de veste.


Intro

Lorsque j'ai vu que Skipass proposait ce TP, j'avoue avoir été un brin surpris des caractéristiques de la veste. Plusieurs éléments sont relativement peu communs pour une veste dédiée au ski de randonnée : la coupe plutôt ample, la jupe pare neige fixe ou encore la présence de manchons peuvent paraître surprenant au premier abord. Après quelques recherches, il apparaît pourtant que cette veste est clairement pensée et fabriquée pour une pratique sans restrictions du ski de rando au 21e siècle. C'est en tous cas comme ça que Salewa positionne sa veste : Pour du ski de rando, dans toutes les conditions et à toutes les altitudes.

Déjà coutumier de quelques produits de la marque, dont mon sac à dos pour les sorties à la journée, j'ai l'image d'une marque sérieuse, technique et proposant des produits de qualité. Si beaucoup de caractéristiques me paraissent donc surprenantes, je me dis que des gens pas idiots et des athlètes exigeants ont mûrement réfléchis au concept de cette veste, et qu'on gagne parfois à être surpris. C'est donc plein de curiosité que je décide de m'inscrire au test, et c'est avec beaucoup de joie que j'apprends ma sélection. Merci encore.

Afin d'avoir des éléments de comparaison, je mentionne dans ce test les hardshell que j'utilise habituellement : Une Simond Alpinist premier modèle, une Direct Alpine Talung et ma vieille Haglofs Spitz qui se rapproche le plus de cette Sella Free.

Voici donc un retour d'utilisation de cette veste entre Janvier et Mars. J'ai pratiqué du ski en station, du ski de randonnée (of course) et histoire de tester les dépassements d'honoraires, j'ai aussi décidé de porter la veste tous les jours dans la vie quotidienne, ce qui implique une dizaine de km de vélotaf/jour. Cela m'a permis de tester tout ça dans le vent, le froid, le plus doux, le très doux, la neige, mais également la bonne pluie. Idéal. Pas encore testé en véloski, on verra au printemps.

Positionnement de la veste et de la collection

La veste Sella Free 3L PTX est issue de la nouvelle collection Salewa dédiée au ski de randonnée. Cette collection a été pensée pour, je cite le site: "permettre de vivre l’expérience freeride où que votre voyage vous mène" car "nous faisons maintenant de la randonnée, du vélo et parcourons autant de kilomètres que nécessaire pour atteindre la neige fraîche et profiter de la récompense, en savourant la liberté de se lâcher."

Je note que Free revient partout : Sella free, Free your journey, freeride etc... Le marketing a beaucoup bossé sur cette idée de liberté dans les quelques vidéos que j'ai pu visionner.
On en pense ce qu'on veut, j'en tire surtout deux enseignements:

- Le rapprochement entre univers freeride et ski de randonnée semble être un parti pris.

- Il y a une réelle volonté de créer une gamme de vêtements polyvalents permettant non seulement une pratique du ski de randonnée mais également d'y associer d'autres activités pour les approches : Transport en train, vélo etc...

De mon point de vue, on n'est pas loin du grand écart : Les exigences du freeride n'étant pas tout à fait les mêmes que celles de longues montées à ski de rando ou pire, à véloski. 

Ceci est donc un pari intéressant et ambitieux. A travers ce test je vais tenter de voir si l'essai est transformé.


La veste à la loupe

Si vous souhaitez étudier de plus prés les caractéristiques de la veste, voici la page produit. SI vous avez la flemme, en voici quelques unes :

  • Colonne d'eau : 20000mm (iso 811)
  • Respirabilité : 20000g/m2/24h
  • Couches : enveloppe 3L
  • Capuche réglable avec visière et compatible avec le port d'un casque
  • Poche poitrine à système d’accès direct
  • Poche avant zippée recouverte d'un rabat
  • Poche intérieure pour le forfait de ski
  • Manchettes intérieurs élastiques avec passants pour le pouce
  • Jupe pare-neige fixe
  • Matière principale : POWERTEX 3L CREVASSE 40D 20K/20K PFAS FREE 120 g/sqm (100% Polyamide (recyclé)

Un petit paquet de morceaux de ficelles grises sont jointes à la veste pour la customiser si besoin, les tirettes d'origines étant orange. Toujours sympa d'avoir des pièces de rechanges en stock. Une casquette avait également été gracieusement glissée dans le paquet, assorti à l'ensemble veste/pantalon, c'est la classe. Merci Salewa.


Coupe

A l'essayage, c'est ample, mais ça taille comme prévu. Je me suis fié au guide des tailles, et pour mon mètre 80 et mes 68kg de viande, j'ai choisi M. Bon choix.

Mes vestes hardshell habituelles sont plus ajustées. Cela me parait un avantage si je ne porte pas grand chose en dessous, mais il m'arrive d'être à l'étroit lorsque je rajoute la doudoune dans les couches dessous.

Pour remettre dans le contexte, en ski de rando  j'utilise typiquement 4 couches :

Ces 4 éléments me permettent de moduler facilement la configuration et de faire face à une immense majorité des conditions météo rencontrées en hiver et au printemps dans les Alpes.

Un grand avantage de la veste Sella Free est que même lorsque je porte toutes ces couches, la liberté de mouvement reste totale. Pas de sensation d'être serré comme je peux avoir avec mes autres vestes. Je suis plutôt fin, mais relativement large d'épaule. Ici, c'est tout bon. Les mouvement demeurent libres, même avec un sac à dos, c'est appréciable. Le confort est là, c'est un point positif essentiel de cette veste.
La coupe ample est donc plutôt bien adapté à l’empilement de couches en dessous. Elle n'est toutefois pas désavantageuse lorsqu'on ne porte pas grand chose : j'ai skié plusieurs jours avec seulement un T-shirt, un p'tit pull sous la Sella Free, résultat, total confort. Je n'ai pas l'impression de nager dedans. 

Au niveau coupe, j'ai deux remarques un peu plus critiques à apporter :

  • J'ai tendance à trouver les bras un peu courts surtout lorsqu'on enfile les manchons. Ça tire, c'est trop juste pour moi, la sensation est désagréable. Je n'utilise donc pas les manchons, et je ne m'en porte pas plus mal. Honnêtement, pour un usage dédié au ski de rando, c'est un élément qui n'apporte pas grand chose à mon sens. Il n'y seraient pas, je trouverais ça mieux.
  • Le col : C'est à la fois un point excellent mais qui peut parfois s'avérer inconfortable. Lorsqu'on ferme la veste en entier, sans avoir la capuche sur la tête, cette dernière est plaquée sur la nuque si bien qu'il peut devenir difficile de bouger la tête. On a comme une collerette collée de la nuque au menton qui peut réduire les possibilités de mouvements de la tête.
    L'aspect positif est la très bonne protection du cou, menton et de la partie basse du crane. Cependant, si on porte une doudoune à capuche sous la veste, la pression de la hardshell va alors s'accentuer lorsqu'on veut bouger la tête, réduisant les possibilités de mouvements. Enfin, il peut y avoir conflit entre le bas du casque au niveau de la nuque et la pression de la capuche, les mouvements de tête vers l'arrière s'en trouvent alors entravés.
    Il m'arrive donc souvent de ne pas fermer la veste entièrement afin de prioriser la liberté des mouvements de la tête.
    Je précise que je n'ai pas spécialement une grosse tête, mais si vous en avez une ou pire, un cou de taureau, pensez bien à essayer la veste dans différentes configurations pour être sûr que ce point conviendra.
    J'ai toutefois l'impression que cette sensation s'estompe avec le temps et l'usage de la veste : Le bout de la capuche (qui se colle  à la nuque donc) s'assouplit après bientôt 2 mois. On va donc vers le mieux.

Les petites pièces du puzzle


  • La capuche, le retour

Lorsque j'ai un casque (style Petzl meteor), et que je mets la capuche par dessus, là, c'est le paradis. La protection est totale, le confort est là, les mouvements de la tête sont ne sont pas limités. Pour le coup, c'est vraiment réussi. Également testé avec un casque de vélo, c'est validé sous des trombes d'eau. On peut tourner la tête sans soucis, ça tourne avec, le champ de vision demeure excellent.
Sans casque, il faut serrer l'élastique pour ne pas que la capuche tombe sur les yeux, classique. Ça fait le job no problemo.

La protection contre la pluie et le vent est optimale, on se sentirait presque à l'intérieur.

  • Poches

Peu de poches, mais Salewa a fait dans l'originalité et l'innovation. Sur l'extérieur on a deux poches:

    • Une poche "Revolver".
      C'est une poche que je trouve hyper pratique, je l'ai complètement adoptée. Elle est située sur la face avant droite de la veste, accessible en toutes circonstances. Les sangles du sac à dos n'entravent en rien l'accès. La fermeture est horizontale et un rabat épais parfaitement imperméable couvre l'ouverture si bien que même ouverte, ce que vous aurez dans la poche restera au sec.
      Tout ceci permet de garder cette poche ouverte, pour une accessibilité rapide au matériel qu'on y laisse. A la montée en ski de rando, c'est top. Un p'tit appareil photo compact et allez.

    • Une poche "Direct Access".
      Côté gauche de la poitrine, c'est une poche assez particulière. L'idée principale est de permettre un accès direct au DVA. Pour ce faire, Salewa a utilisé un système de de double fermeture éclair verticale de 30cm. Cela permet d'utiliser cette invention comme une poche classique si on laisse l'ouverture interne fermée, ou comme accès direct au DVA si on l'ouvre.
      Pour que ce système direct access soit efficace, il faut que le DVA soit directement situé sous la veste. Perso, la plupart du temps, je porte mon DVA dans un Holster au dessus de ma première couche. Il m'arrive de le porter dans la poche d'une salopette. Suivant les couches que j'empile, (2e couche, doudoune...), mon DVA n'est pas toujours accessible directement sous la hardshell. En ski de rando, on joue beaucoup avec les couches, l'effort étant très différent entre montée et descente.
      Je n'utilise donc pas cette poche direct access. Je l'utilise en poche normale. Une poche idéale pour y stocker un saucisson conséquent par exemple.
A l'intérieur, on trouve une "Skipass pocket". Bande de coquins à Skipass, vous avez même réussit à vous incruster à l'intérieur de la veste! Well done. Bref, une poche format carte de crédit pour y glisser un forfait de ski... Vous avez dit ski de rando?

Enfin, Un petit filet élastique intérieur pour pouvoir par exemple y ranger les peaux le temps d'une descente. Pas testé, mais pas de raison que ça marche pas.

Les plus grosses pièces du puzzle

Les aspects techniques primordiaux:

  • Protection

Autant être clair, si vous cherchez une veste hardshell sans compromis sur la protection contre le vent et les précipitations, vous serez ici servis. J'ai déjà abordé l'aspect protecteur de la coupe, la construction garde le même cap. Parfaitement imperméable, la veste m'a protégé même sous de longues et intenses averses de pluie à vélo. 
Les manchons, même si pas utilisés réduisent les entrées de neige au niveau des poignets. La jupe pare neige fixe empêche la neige de rentrer, même lorsqu'elle n'est pas fermée.

Petite parenthèse à propose de cette jupe pare-neige. En ski de randonnée, elle n'est à mon sens pas très utile. Je ne l'ai jamais fermée, et j'ai jamais pris de neige. Le pantalon qui va avec est en pus équipé d'un bib amovible, ce qui est top. J'aurais apprécié que cette jupe soit également amovible sur la veste. Cela aurait pu faire gagner un peu de poids et de respirabilité avec un flux d'air supplémentaire.
Pour revenir à l'aspect protection, la fonction coupe-vent est parfaite, même sous d'intenses rafales. Bref, c'est clairement une réussite marquée.

  • Respirabilité

C'est là que j'attendais cette Sella Free au tournant. Des manchons, une jupe par neige toujours collée aux fesses et une protection au top... En ski de rando, on passe un paquet de temps à monter, à transpirer. La respirabilité est essentielle pour ne pas arriver trempé au sommet.
J'étais donc sceptique, et ce scepticisme fut aggravé lorsque je découvre les fermetures éclairs d'aération latérales : une ouverture de max 19cm de chaque côté, au niveau des flans. La fermeture ne remonte pas sous les aisselles comme sur une Haglofs Spitz ou une Simon Alpinist. Grosse déception pour ma part. J'apprécie porter ma hardshell à la montée lorsque ça souffle et dans ces conditions, j'ai tendance à bien profiter de ces aérations latérales.

Je partais donc avec un gros point d'interrogation. Pour la beauté du geste j'ai donc gardé la veste à  montée lors de randonnées dans des conditions bien différentes : dans une combe nord en mode congélateur de bon matin, sous des rafales de vent, en plein soleil quand ça cramait et enfin lors de conditions plus neutres (doux, pas de vent).

Et bien malgré mon scepticisme de départ, la veste gère étonnamment bien l'évacuation de l'humidité. A la montée dans des conditions froides, rien à dire, c'est parfait. Je n'ai pas été trempé plus qu'avec mes autres vestes, top. Le seul endroit ou j'aurais apprécié mieux c'est dans des conditions douces mais ventées. Là, d'avoir un zip latéral 2 fois plus long et remontant au niveau des aisselles serait judicieux.
Mais globalement la respirabilité est bonne. J'en déduis que la membrane Powertex est d'une efficacité redoutable (point qui se vérifie sur le pantalon de la même gamme).  En effet, sur une veste avec un tel niveau de protection et si peu d'aération, la membrane laisse très bien passer l'humidité dégagé par le corps. Sur la fiche technique on est à 20000g/m2/24h. Ben pour moi c'est excellent. Je n'avais jamais testé ce powertex, je recommande donc chaudement.

  • Qualité de fabrication, durabilité

La veste est plutôt lourde (pas pesée, ma balance a rendu l'âme, snif), c'est pas fait pour du speed touring. Mais la qualité de fabrication est au rendez-vous. Je trouve que c'est la plus solide de mes hardshell. Évidemment après 2 mois de test, c'est un point difficile à assurer. Mais je pense honnêtement qu'elle est faite pour durer.

Le tissus est un poil épais (on est pas sur du gore-tex paclite), et bien résistant aux accrocs (un opinel est passé par là, tout va bien. Je n'ai donc pas peur de taper les branches dans la forêt, c'est du costaud.
Les scratch sont de très bonne facture, là aussi, épais, robustes. Les fermetures éclair, YKK me semblent aussi être de top quaité, aucun soucis à ce jour. A l'intérieur les collages au niveau des coutures respirent aussi la fiabilité.

Bref, on est selon moi sur une veste qui n'est pas la plus légère ni la plus compacte, mais qui est d'une solidité remarquable. Elle durera des années je l'espère.

Pas mal de petits logos sur l'étiquette : Salewa commited, fair wear... il semble donc que Salewa soit sensible aux enjeux environnementaux et sociaux, et tant mieux. Je n'ai pas poussé l'enquête à vérifier en quoi consistait concrètement ces programmes et labels. Est ce un argument marketing ou un réel acte militant? La vérité se situe sans doute entre les deux. La veste reste made in Bangladesh.

  • Style

Ce n'est pas forcément essentiel, c'est le dernier des critères si cela doit en être un. C'est toutefois le premier qui revient de la part des observateurs et observatrices extérieurs. Pour la faire courte, il semblerait que la veste soit plutôt stylée d'après les commentaires d'un pote qui porte des lunettes Pit Viper, un docteur es style donc.
Deux coloris au choix, noir et bleu comme ici ou une version green shadow. C'est une affaire de goût. J'aurais trouvé cool quelques coloris flashy.

Conclusion


Si vous êtes arrivés au bout de cette lecture, bravo. Il ne vous reste plus qu'à aller lire mon retour (en cours de rédaction) sur le pantalon de la même gamme qui est juste parfait.
Pour cette veste dédiée au ski de randonnée, Salewa propose un truc de top qualité. Robuste et à la qualité de fabrication irréprochable, cette veste est exemplaire en matière de protection contre vents et précipitations. Si je dois sortir dans le mauvais, je sais qu'elle sera un allié fiable.
La coupe ample est très confortable et permet de porter facilement plusieurs couches en dessous sans entraver les mouvements.

Au delà du ski de randonnée, cette veste est parfaitement utilisable en station pour de la piste ou du freeride. Un outils plutôt polyvalent donc.

Au chapitre des améliorations, j'aurais apprécié 3 choses:

- Des aérations plus longues qui remontent jusqu'aux bras en passant par les aisselles.

- L'absence de manchons

- Et une jupe pare-neige amovible, à l'instar de la partie salopette sur le pantalon de la même gamme.

Tout ceci aurait permis de faire une veste un peu plus légère et compacte. La respirabilité, si elle est correcte, en aurait été améliorée, ce qui est un point essentiel en rando.

Voilà donc la fin de mon ressenti. Je pense que c'est un outils parfaitement adapté à ce qu'on appelle nowadays les freerandonneurs.


Pour qui ?

Randonneurs en recherche d'une veste à la respirabilité correcte mais sans concession pour la protection. Conviendra aussi parfaitement à une utilisation mixte freeride/rando. Une veste pour les freerandonneurs quoi.

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