Comme il se doit, et c’est ma foi fort normal, je remercie chaleureusement à la fois Skipass et Fritschi pour la confiance accordée, et ainsi m’avoir confié le test de ces fixations de ski de rando. On parle donc ici des Fritschi Xenic 10 qui m’ont été confiées dans le cadre des Tests Privés, et pour lesquelles je vous donne mon retour sans concession ci-dessous.
Pour planter le décors sur les conditions générales de cet avis, je suis, comme beaucoup d’entre nous, à l’origine plutôt un freerider qui a évolué vers la rando, à la fois pour « aller voir plus loin », et aussi pour rallonger les saisons. Ma pratique est donc plutôt axée sur la descente, qui se fera plutôt en allongeant les courbes, je ne suis pas un mangeur de graines ou autre collant pipette, j’essaie de monter sans trop trainer, mais surtout sans trop y laisser de gaz, et avant tout je m’éclate à la descente avec une tendance à sauter un peu dès que le terrain le permet !
J’ai donc monté ces fixs sur des lattes en ligne avec ce qui est dit ci-dessus, à savoir des Majesty Supernova SL, vous pouvez relire mon avis sur ces planches, c’est là
Et en ce qui concerne les pompes (éléments de directe interaction avec les fixs), j’ai utilisé alternativement des Fischer Ranger Free 130, ou des Lange XT3 Tour Pro 130… ici aussi, des grolles plutôt pour descendre à Mach12 que pour monter comme Killian Jornet. Enfin, pour finir le topo, j’ai skié dans les Alpes (Tignes-Val, Serre Che) et dans les Pyrénées (partout !!). Et pour aller encore plus loin, j’ai filé mes planches à un pote sur une journée (merci Teurpis-Clem) et il a pu ainsi compléter mon ressenti avec ses propres remarques, notamment en les comparant à ses Atomic Backland (…de mon côté, je peux comparer avec des Dynafit TLT Vertical FT12 ou des Dynafit ST Rotation 10).
Ci-dessous les principales caractéristiques de ces Xenic, qui sont présentées par la marque Suisse (et oui, Fritschi, c’est des helvètes !!) comme des fixations de freerando. Ça tombe bien, c’est mon programme :
Pour avoir souffert plusieurs fois du phénomène « classique » avec les fixs à pins habituelles, à savoir de la glace qui se glisse sous les ressorts, empêchant la fermeture complète des pins, sans qu’on s’en aperçoive, je trouve ce système horizontal, rassurant. Il ne peut pas y avoir normalement de déclenchement intempestif qui peut poser de sérieux problèmes, notamment dans le raide. Je nuancerais néanmoins ce point car il m’est arrivé de croire que les pins étaient entièrement rentrés mais ce n’était pas le cas, ou d’un côté, c’était « planté » dans la chaussure à côté, d’où une belle tarte quand, au 3ième virage un peu plus appuyé, ça a déchaussé sans faute du barbu !! Donc, toujours bien vérifier avant de partir à bloc que tout est OK … et passer un coup en mode marche, puis en rebasculant, ça ne suffit pas, car un pin peut être dans le plastique et pas dans l’insert !!
Ce système horizontale demande aussi à ce qu’on s’y habitue, il faut vraiment venir poser le pied à plat du haut vers le bas, et ça déclenche très vite. Faut prendre le coup de main (enfin plutôt de pied !!). Au début, c’est un peu déroutant, ayant l’habitude de placer d’abord un pin puis de venir verrouiller l’autre. Là, il ne faut pas, faut être à plat, et être bien habitué au fait que ça déclenche très vite. D’ailleurs, attention lors de l’utilisation de chaussure avec les pads fatigués et donc le débord un peu usé (donc moins épais), car au final, les pins viennent se refermer au-dessus directement dans le plastique de la chaussure, et pas dans les inserts métal. Par contre, à la différence des ST Rotation, une fois la butée avant enclenchée, le verrouillage de la butée arrière est vraiment facile et sans problème possible.
En parlant de cette butée arrière, le pivotement est vraiment aisé, encore plus facile en s’aidant de la cale de montée. Ça tourne tout seul, et ça vient remonter les stop-ski, de façon classique. J’ai remarqué quelque fois où ça tourne sans embarquer les stop-ski, mais il suffit alors de le refaire, et pas de souci. Comme précisé plus haut, on peut régler le DIN de façon indépendante pour les déclenchements latéral et frontal, c’est plutôt un bon point, même si au final, moi j’ai tout mis à 8. Mais je l’ai fait dans un 2ième temps, quand j’ai découvert par hasard ce 2ième réglage, en effet les fixs sont accompagnées d’une notice pour le moins minimaliste où ceci n’est en rien expliqué et/ou décrit ! C’est pas très pratique, on se retrouve un peu comme une poule devant un couteau (et Suisse en plus, le couteau !!).
Au final, pour la montée, ces fixs sont faciles d’utilisation une fois pris le coup pour la butée avant, le changement de cale se fait facilement avec les bâtons. Aucun comportement malsain détecté. Et le basculement en mode descente est tout simple aussi. Et la descente, parlons-en, car je pense que c’est là, le principal différenciateur de ces Xenic, en effet, elles apportent à la fois un sentiment de sécurité, et une très bonne skiabilité. Que ce soit mon pote Clem, ou moi, on a tous les 2 ressenti ça : on n’a pas peur de prendre de l’angle, ni d’appuyer plus que de raison, ni même de sauter un peu, ça tient. Idem dans les neiges de m… trafollées puis regelées (du type qui font descendre les chaussettes), les skis vibrent et se déforment dans tous les sens, mais on reste bien accrochés ! On est clairement mieux tenus qu’avec des ATO Backland ou des Dynafit ST Rotation. Pour ce qui est de la prise d’angle, et l’impression de bien piloter ses lattes, c’est peut-être lié, comme le dit Fritschi, à des butées avant et arrière « extra larges » qui sont censées permettre une meilleure transmission chaussure/ski.
Et dans les cas où ça merde (et oui, ça arrive !!), le système de déclenchement frontal fonctionne parfaitement. Parce que, oui, être testeur privé demande à payer de sa personne, et donc oui, je me suis mis une grosse tarte à « haute » vitesse, et ça a effectivement déclenché sans que je me décapsule un genou. Donc, je suis convaincu que cette innovation est vraiment la bienvenue.
Au niveau durabilité, Fritschi annonce des matériaux résistants, des plastiques high-tech légers, renforcés fibres de verre ou de carbone ou d’alliages légers de haute qualité ? Ce n’est pas flagrant de visu où l’impression est plutôt plastique. Mais je ne peux pas juger après 3 mois d’utilisation, il faudra voir ça dans la durée, pour l’instant rien à dire ! De toute façon, c’est toujours un compromis, on aimerait avoir des fixs incassables, mais qui pèsent 2g, c’est juste pas possible !
Au niveau du montage (que j’ai fait faire à mon shop préféré), il faut savoir qu’un rail permet d’avoir 25mm d’amplitude de réglage pour les chaussures, ce qui peut permettre de prêter ses skis…et aussi de s’adapter à des nouvelles chaussures.
A noter que les fixs que j’ai testées sont les Xenic 10 (couleur jaune ou rouge), il existe aussi les Xenic 7 avec des DIN plus faibles, de 3 à 7 (dans ce cas, la couleur est bleue). Et pour être complet, les tailles disponibles de stop-skis, sont 75 / 85 / 95 / 105 mm, en ce qui me concerne, ayant 103 au patin, les 105 font très bien le job.
La Xenic 10 est une très bonne fixation à inserts de freerando, avec une butée avant innovante, évitant les blocages et permettant un déclenchement frontal, pas la plus légère, mais avec une très bonne skiabilité qui vous sécurisera lorsque vous vous lâchez à la descente. Attention quand même, ça se verrouille parfois sur le plastique de la chaussure, et pas dans les pins !
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