Test Nordica Unlimited 105 Dyn 2023

Tout d’abord, un grand merci à Skipass et à Nordica, pour le matériel, et pour votre confiance.

J’ai skié avec ces chaussures tous les jours, du 18 mars au 28 avril, avec des skis Zag Ubac 89 et des fixations Shift de Salomon.

Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par les points négatifs, car oui, il y en a quelques uns, mais je voudrais vraiment que le lecteur reste sur les points positifs car cette chaussure de ski est une très bonne chaussure de ski.

Premier point négatif : la semelle extérieure

Ce n’est pas du vibram, et c’est dommage. Je garde notamment en mémoire cette crête qu’il avait fallu “escalader” (juste suivre, mais par moment cela s'apparentait un peu à de l’escalade) et où je n’avais pas été très fière. Je ne me sens pas en pleine confiance avec une telle semelle. Après, pour nuancer cette critique, j’imagine que le revers de la médaille, c’est un meilleur déchaussage en cas de chute. En tout cas, les chaussures sont compatibles avec toutes les fixations de skis alpins.

Deuxième point négatif : la qualité des plastiques

Au premier regard, et même aux suivants, j’ai trouvé ces chaussures magnifiques. Le violet pailleté est incroyable. Le problème, c’est que rapidement, les plastiques se sont détériorés. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu des chaussures qui s’abîment si rapidement ou du moins pour lesquelles c’était autant visible. Après, avec le temps, cela ne s’est pas aggravé mais il est vrai que dès le départ j’ai été déçue de voir ces marques d’usure (voir photos prises après plus d’un mois d’utilisation). Je nuancerais encore : des chaussures de ski me font en moyenne 2 hivers (je skie tous les jours, étant monitrice de ski) et cela n’a jamais été à cause des plastiques qui s’usent mais parce que le chausson intérieur se tasse et les douleurs aux pieds commencent dès lors. Je ne pense pas non plus que ces chaussures ne me tiendront pas deux ans à cause des plastiques. C’est juste visuel.

Enfin, Nordica vante ses plastiques, c’est donc un choix de la marque fait en toute conscience :"Cela explique l'utilisation d'une nouvelle variante de Grilamid, un polyuréthane déjà connu pour sa légèreté et largement répandu dans le secteur de la lunetterie, qui est obtenu à partir d'une source renouvelable comme l'huile de ricin, attestant la volonté d'adopter une approche plus sensible à notre impact environnemental. … la composition provient d'une méthode de façonnage du plastique déjà développée chez Nordica. Le savoir-faire et l'expérience acquis au fil des ans nous ont permis de tirer parti de la construction Tri-Force pour créer un collier fonctionnel pour tout type d'activité. L'utilisation de plastique avec trois niveaux de rigidité permet au collier de lier le membre de manière optimale et d'assurer le parfait fonctionnement et le confort requis pour chaque partie. La zone injectée avec le plastique le plus souple est celle qui entre le plus en contact avec le tibia, qui peut trouver un appui confortable et exercer plus facilement une pression vers l'avant. La transmission de la charge doit être progressive, et c'est pour cette raison que la bande plastique intermédiaire s'attache à la partie la plus rigide qui maintient le mollet stable, sûre et précis."

Troisième point négatif : la sangle du collier

C’est juste que c’est chiant à mettre! Il faut les deux mains et les deux yeux pour viser juste. Après, c’est du costaud, et une fois en place cela ne bouge plus, mais je reste sur cette fameuse sangle de Fischer des My Curv qui se fermait par un crochet super pratique et rapide ( mais qui n’avait pas été reconduit sur les Fischer Ranger Free). L’avantage également, c’est que ce n’est pas un scratch qui va venir se scratcher sur le pantalon et donc l’abîmer.

Les points positifs :

L’esthétisme : oui, oui, c’est subjectif et superflu, mais quand même elles sont belles ces chaussures! Non mais y’a des paillettes dans le violet, c’est dingue!

Les sangles pour enfiler les chaussures : présentes à l’avant et à l’arrière de la chaussure, c’est pratique pour entrer dans les chaussures, et elles sont d’une matière à la fois solide et légère, rien à redire.

Le passage du mode ski au mode rando et vice-versa : je le préfère largement aux Fischer Ranger Free. Le système est plus facilement accessible sans avoir à relever l’élastique de la jupe des pantalons de ski. C’est là encore pratique et rapide, impeccable. Le débattement semble sensiblement le même que sur mes anciennes chaussures, en tout cas il me convient pour ma pratique.

Les crochets : j’ai découvert pour la première fois, et attention, je n’ai pas forcément le vocabulaire donc ça va être difficile à expliquer : en gros, au premier cran, à la première griffe de la crémaillère, c’est plus étroit et donc la boucle du crochet ne part pas intempestivement. On s’y fait vite, et ça à l’avantage de ne pas s’enlever en mode marche. M’avez-vous comprise? En tout cas c’est pratique.

Sur les crochets du bas, un fil en métal relie les deux crochets. J’ai été assez dubitative sur le moment, je reste toujours incertaine sur l’intérêt ou non d’un tel système, je reconnais néanmoins que cela facilite l’ouverture du crochet des orteils. Par contre, ce n’est pas super pratique pour ajuster le 2ème crochet : on ne peut pas le faire avec des moufles/gants par exemple, et pour ma part, je resserre généralement mes crochets au fil de la journée ou de l’intention plus ou moins engagée que je vais avoir sur les skis.

Le poids de la chaussure : bon, elles sont plus lourdes que mes Fischer Ranger Free, certes. Mais on reste sur un produit avec un bon compromis légèreté à la montée et efficacité à la descente. En tout cas, pour ma pratique, c’est largement acceptable. Je passe quand même largement plus de temps à faire du ski alpin que du ski de randonnée. Et je ne fais jamais des grosses et longues montées quand je fais du ski de rando. Je fais surtout des marches d’approche. Ou le matin pour me rendre sur mon lieu de travail situé un peu au-dessus de mon logement.

Le confort : j’ai été émerveillée par la moelleusité (oui, ce mot n’existe pas et c’est dommage) de la semelle intérieure. Tout l’intérieur de la chaussure est tout doux également, sans être constitué d’une épaisse moumoute qui finit par se tasser et ne plus ressembler à rien rapidement. Non, là, c’est du velours ras, confortable et résistant.

Etanchéité et chaleur : je n’ai jamais eu froid dans mes chaussures, là non plus, pieds toujours au sec également, donc de ce côté-là, rien à signaler.

Flex 105 : J’étais sur un flex 110 et je n’ai pas trouvé ces chaussures plus molles que mes anciennes donc je suis très satisfaite sur ce point. On peut appuyer à la descente et c’est cool. Par contre, ça m’a redonné envie de retourner sur des skis de slalom… Cela sera donc mon premier achat de l’hiver prochain …

Bilan :

Pour ma pratique, ces chaussures me conviennent à merveille. Je passe l’essentiel de mon temps à faire du ski alpin, et quand je fais du ski de rando, c’est clairement pour la descente. Je me fais également quelques petites sorties rando pour me faire la caisse, et dans ce cas quel intérêt d’être léger? Je préfère mériter ma descente et l’apprécier à sa juste valeur. Reste à voir comment vont évoluer les plastiques l’hiver prochain.