pimo29 disait: Si cela t'intéresse, je t'invite à en (re)lire le détail sur l'autre post : /forums/enmontagne/stations_ski_france/sujet-66058-1050.html
Commençons par le tableau que j'avais réalisé en 2010 pour montrer la disparité des systèmes d'exploitations des remontées mécaniques en Val d'Arly (tableau sans doute imprécis auquel je n'ai rien changé ici, mais qui a le mérite de montrer que cette disparité « émiette » les pouvoirs des élus locaux face à un exploitant unique et n'est pas au service du bien commun).
Les Saisies n'y figurent pas, et je commencerai par une explication rapide les concernant.
-
sur les Saisies, ce sont les communes regroupées en Syndicat Mixte qui investissent et exploitent le domaine skiable en régie (c'est-à-dire « en direct »
. La Régie décide des investissements, emprunte et rembourse les prêts en fonction et au gré de la réussite des saisons.
Le bénéfice peut être réinvesti en totalement si elle le souhaite (c'est le cas, ce qui explique la poursuite de la modernisation, avec un autre TSD l'an prochain sur le secteur de Bellasta), sans que personne d'autres que les léus n'interfèrent dans les décisions.
-
sur Crest-Voland-Cohennoz, les communes ont gardé intégralement la propriété des remontées mais en ont délégué l'exploitation à une société privée par affermage (Labellemontagne dont s'était la première implantation dans les Alpes) : les communes décident seules du programme d'investissement, assument les emprunts, mais elles touchent CHAQUE ANNÉE un loyer payé par l'exploitant.
Ce qui fait que lorsque les emprunts sont remboursés, elles peuvent décider d'engager d'autres actions de modernisation en rapport avec leurs moyens (ex : amélioration à venir de la liaison avec les Saisies).
-
sur Flumet et NDB, le choix a été fait par les élus (qui y ont été fortement invités par le CG73, mais pas seulement) de confier leurs remontées (et tout ce qui va avec) à une Société d'Économie Mixte d'investissement – une « SEM » – et d'en déléguer l'exploitation à un privé (Labellemontagne aussi).
==> L'objectif était (à l époque) de permettre soit disant à la SEM de faire face plus facilement aux investissements colossaux envisagés (à l'échelle locale) grâce à la présence au capital d'un groupe privé solide et reconnu, susceptible de rassurer les prêteurs... Argument ô combien falacieux quand on regarde les communes à côté...
==> Cette SEM est contrôlée par les communes à 51 % (c'est la loi)., mais l'exploitant possède une minorité de blocage avec 34 % des parts.
Le contrat de gestion liant la SEM à l'exploitant (conclu pour...25 ans !) ne prévoit pas par ce dernier de paiement d'un loyer annuel, mais uniquement la prise en charge des annuités d'emprunt (quand il y en a) contractés par la SEM, selon un programme défini à la signature (en 2006 il me semble).
==> Ce programme d'investissement est limité à la réalisation d'un TSD sur le Mont Rond (à venir), le remplacement du téléski des Gueux par un TSF (effectif depuis 2010) et la restructuration du départ Mont Rond (secteur débutants). C'est tout !
Pour le reste, c'est au bon vouloir de l'exploitant qui peut – magnanime – participer ou non à d'autres investissements en donnant son accord au sein de la SEM et en remboursant les annuités correspondantes (comme pour la piste des Crozats par ex. dont Labellemontagne claironne haut et fort la pris en charge...).
==> C'est pourquoi, rien n'étant prévu dans le contrat de concession sur Flumet (durée sur 25 ans, je le rappelle ), rien n'est envisagé sur ce secteur pour le moderniser, même si la réalisation de lits aux Evettes a permis de pérenniser l'exploitation en augmentant sensiblement le chiffre d'affaires...
==> Par ailleurs, tant que des investissements sont réalisés, l'exploitant prend en charge les annuités d'emprunt.
Mais s'il n'y a pas pas, ou s'ils sont faibles (en l'absence de gros travaux), l'exploitant
ne paie rien (
ou pas grand chose) à la SEM... et peut donc utiliser les ressources générées chaque saison pour tout autre chose au sein du groupe (et ailleurs...).
C'est ce qui se passe depuis 2006, puisque seule la rénovation des Gueux (par l'installation d'un TSF de récup', il faut le rappeler) a été effectivement réalisée (avec la piste des Crozats et des tranches d'enneigement artificiel), rien de « lourd » en terme de charges d'annuités.
A titre de comparaison, lorsque Labellemontagne paie chaque année 500 000 euro par an de loyer (sans compter la redevance indexée sur le C.A. ni la taxe sur les RM) à Crest-Voland-Cohennoz ; cela permet de faire face à un emprunt de 4 M€ sur 10 ans...
inscrit le 04/11/12
7 messages