Stug (13 sep 2011) disait:
Et en dehors de mon taf, la merde c'est l'inconnu, plus vite on admettras que la grece va se casser la gueule, plus vite on pourra repartir sur des bases certaines et non fantasmées
Ouh là ! Pas d'accord du tout.... C'est pas du fantasme pour moi, la réalité, c'est que les banques françaises sont dans le caca.
Les banques françaises ont sur leur bilan 400 Milliards d'euros de dettes souveraines en Europe hors France (Grèce, Italie, Espagne notamment). Elles sont celles qui ont le plus investi sur ce papier pensant que c'était du no risk absolu en délaissant (comparativement) les actions et toutes sortes d'actifs toxiques depuis longtemps comparé aux banques anglo-saxonnes. Ce qui explique que dans un premier temps, les banques françaises s'en soient mieux sorties dans un premier temps.
Aujourd'hui, la Grèce est le Lehman Brothers pour la France. Les marchés n'ont pour l'instant déprécié que de 20% la dette grecque. Si la Grèce se plante, par derrière, c'est le domino avec l'Italie et l'Espagne qui rejoignent le camp des créances pourries, puis ce sera le retour de la France, du moins une jolie dégradation.
Et si cela passe à la France, alors là, c'est la merde absolue : banques + assureurs français = 35% de la dette souveraine française (20% pour les assureurs, 15% pour les banques). Autrement dit, c'est l'épargne des français qui est en jeu. Nous sommes malheureusement dépendant du scénario grec contrairement aux Allemands. Ils sont prêts à payer la facture d'une crise financière en Europe car ils sont armés pour s'en sortir et sont davantage soucieux de maintenir leur productivité, leur balance commercial au détriment de leur niveau de vie, sacrifice librement consenti depuis 10 ans. Les Allemands estiment que le scénario du pire en Europe leur coûteraient environ 5000 euros par an et par habitant.
Pour l'instant, la SG n'a perdu que 50% de sa valeur boursière. Si les marchés dépréciaient de 80% les dettes espagnoles, italiennes, grecques, je n'ose imaginer ce qui va se passer.
On a une exemple dans l'histoire d'un pays qui s'est cassé la gueule et qui n'a pour l'instant pas récupéré son système bancaire de jadis, ce qui est le poumon d'une relance pour réamorcer la pompe. Ils n'ont depuis plus de 10 ans jamais réussi à relancer la machine, faute de la condition nécessaire d'un système bancaire qui fonctionne bien. C'est le Japon...
inscrit le 29/01/03
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