Test Stockli Stöckli Stormrider 95 2024

Je m'étais acheté une paire de Stormrider 95 il ya quatre ans. En clair, le meilleur ski de ma vie, toutes catégories confondues! Or, l'année dernière j'ai chuté très bêtement en entamant un premier virage après avoir contemplé le paysage pendant plusieurs minutes… Résultat : fracture de l'humérus, luxation postérieure et traumatisme crânien ( comme il faisait très beau ce jour-là je me voulais me faire bronzer les cheveux donc je n'avais pas mis de casque…).

J'ai donc décidé de remplacer mes anciens Stormrider par le nouveau modèle 2024 qui, selon les arguments données par la marque, se devait d'être moins exigeant physiquement et techniquement que les anciennes versions. Tout cela afin de toucher une clientèle plus large.

Description

C'est ma troisième paire de Stöckli , j'ai également une paire de Laser SL dont je suis dingue!

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'aspect visuel est toujours aussi qualitatif. Le top-sheet est très beau (à mon avis) et il est directement intégré au ski, sans couche supplémentaire. 

Spatule et talon ont été légèrement modifiés; on se doute en regardant bien que cela va accentuer l'aspect "freeride" du ski. Et puis, changement qui va se révéler le plus important selon moi à l'usage, le point de montage des fixations a été avancé de 20 mm ce qui devrait améliorer la maniabilité du sjki. J'ai eu du mal à m'y habituer au début, mais maintenant je plébiscite ce genre de montage!

Pour piloter ces Stormrider, j'ai fait monter des Look Pivot 15 qui lui vont idéalement.

A l'usage

Contrairement à un utilisateur du forum que je salue, je n'ai pas hésité sur la taille : j'ai pris du 176 cm. Cela s'est avéré parfait en toute circonstance.

Première descente sur une noire de Serre Chevalier (Col des Vents je crois). La pente du début est assez raide et ce jour-là ressemble à une belle patinoire… Je m'élance bille en tête … et rapidement je modère mes ardeurs. Avec l'ancienne version, la tenue sur neige glacée était phénoménale et j'avais l'impression qu'il ne pouvait rien m'arriver. Là, c'est très différent : si on charge comme un goret le ski se désunit. La rigidité latérale est indubitablement en baisse et la spatule décroche vite.

J'ai donc d'abord été déçu. Et puis finalement… plus je le skie, plus je l'aime!

Je m'explique : s'il a perdu en accroche dans les conditions citées plus haut, dans tous les autres domaines le p'tit nouveau fait mieux que l'ancien. A condition d'adopter, comme en moto par exemple, une conduite "coulée rapide".

Dans ce cas, il permet d'enchaîner tous les types de virages avec une facilité déconcertante. Sur neige souple, la conduite coupée est vraiment exceptionnelle, le ski s'inscrit avec docilité dans la courbe et tient la route même à haute vitesse. En m'entraînant avec un copain moniteur, je me suis fait plaisir en faisant des virages courts dynamiques. Bon, ce n'est pas un ski typé "slalom" mais ça fonctionne super bien. Et dans les bosses, c'est là à mon avis que l'avancée du point de montage des fixations prend tout sons sens, le ski est sensationnel, bien plus à l'aise que l'ancien modèle.

Bien-sûr, on trouve sur ce nouveau Stormrider une qualité dont  Stöckli a fait sa spécialité : l'amorti et et la douceur de fonctionnement. En partie grâce à la colle en poudre utilisée par la marques pour assembler les différentes couches. Par moment, j'ai vraiment l'impression de skier sur coussins d'air!

Autre qualité habituelle de la marque : la semelle est d'une qualité tout à fait exceptionnelle. Ce ski va très vite! Même quand le fart vient à disparaître.

En poudreuse, merci les chutes de neige du mois de Mars, le ski se comporte bien mieux que l'ancien modèle, c'est indubitable. La spatule et le talon facilitent les évolutions de manière très nette. Bon, ce n'est pas un vrai ski de poudreuse, dans les creux il a tendance à plonger, mais il y a moyen de se faire plaisir. Mais attention, ça reste un Stormrider : il fait vite chauffer les cuisses!

Dans la trafolée, le ski est miraculeux! Quelle facilité!

Dans la soupe de ces derniers jours, il passe évidemment très bien, à toutes les vitesses.

Bilan

Le nouveau Stormrider 95 a perdu son aspect "snow destructor", mais il a énormément gagné en facilité d'utilisation. Il est moins exigeant physiquement et techniquement. Mais attention : il est fait pour skier, pas pour descendre. En effet, pour en profiter pleinement il faudra être bien posé et posséder un minimum de technique.

Il est d'une polyvalence extrême et se sort de toutes les situations.

Après une saison d'utilisation, le top-sheet est comme au premier jour… Certaines marques à la mode feraient bien de s'en inspirer, suivez mon regard.

Pour finir, j'ai une petite demande à adresser à M'sieur Stöckli : à côté de ce Stormrider assagi, vous ne pourriez pas nous proposer en même temps une deuxième version à l'ancienne? Type "Stormrider Pro". Je suis sûr que ça plairait à beaucoup de skieurs!

PS : sur les anciennes versions le talon se terminait par une pièce métallique remplacée aujourd'hui par une pièce plastique... pas top.