Je continue dans la série Bulls de Blizzard avec le Cochise 2015 (cf. mes tests des Bonafide et des Brahma). Je l'ai en 185, monté en Salomon STH2 à la marque.
Les Cochise de Blizzard sont eux aussi des classiques, dans la catégorie "skis de freeride sérieux pour envoyer du gros". Au vu des divers tests, je pensais qu'ils seraient certainement "trop" pour moi. J'ai eu la chance d'en trouver d'occasion donc au lieu de mourir idiot, autant les essayer une fois avant de les revendre. Et contre toute attente, j'ai été conquis.
Même s'ils sont utilisables partout, les Cochise restent des skis de freeride, pas des skis de poudre ni même all-mountain. Ayant la chance d'avoir plusieurs paires, je ne prends les Cochise que lorsque je sais que je vais sortir des sentiers battus, que la dernière chute date d'il y a plusieurs jours - ou qu'il y a eu du redoux depuis. Bref, quand les conditions vont être très variables et que je ne sais pas trop sur quoi je vais tomber.
Sur piste/lisse, ils s'en sortent bien pour des skis de cette dimension. Ils accrochent bien sur le dur et la transition coupé/dérapé est rassurante. Même sans cambre, ils carvent correctement avec un rayon naturel qui fait que ça ressemble plus à une ligne droite quand même. Leur rigidité les rend stables à haute vitesse, mais rend le raccourcissement des courbes en conduite coupée, disons, sportif: il faut être en forme et bien réveillé, sinon, vous pouvez oublier et du coup, vous descendez plus en dérapage au lieu de carver. Par contre, quand les cuisses et l'énergie (et la confiance) sont là, ils sont franchement plaisants sur piste - il faut accepter d'aller vite et de travailler les cuisses et l'angulation, et sans être des monstres d'agilité, il y a de la relance et du plaisir à tracer - bref, il faut de la place, du grand boulevard bien vide pour en profiter vraiment.
En poudreuse fraîche et légère, ce n'est pas leur meilleur élément, mais ça reste très sympa. Ils sous-marinent un peu à faible vitesse (mais sans planter) mais déjaugent dès qu'on accélère. Et leur stabilité les rend parfaits pour tirer des droites ou des très grandes courbes à grande vitesse.
En neige un peu plus tassée ou lourde, c'est formidable. Le ski déjauge immédiatement et permet de profiter sereinement de ces conditions. à n'importe quel rythme, sans ancrer et sans que la neige ne s'impose à vous. Pour ces jours de redoux suivant une grosse chute, pour ces faces vierges qui prennent le soleil, ces skis sont géniaux.
En neige difficiles, trafolle, neige humide, c'est impérial. Il faut accepter de prendre de la vitesse, mais les Cochise vous le rendent bien, ils permettent de traverser ces conditions sans broncher, de couper à travers le relief avec une confiance inébranlable. Malgré un filtre plus que correct, ça pompe l'énergie à (très) haute dose, mais c'est jouissif.
Là où ça devient plus difficile, c'est quand il s'agit de tourner court. Les Cochise sont étonnamment faciles à pivoter, littéralement sur place, ce qui les rend très rassurants en pente raide, mais aussi utilisables dans les bosses ou dans la forêt. C'est inattendu et bienvenu. Par contre, ça demande une énergie folle. Tant que les cuisses suivent, ça fonctionne bien, mieux que beaucoup de skis surtout dans cette largeur, le talon n'ancre pas dans les bosses, leur profil très droit leur donne une super accroche dans le raide. Mais c'est épuisant!
Les Cochise sont avant tout des skis de freeride et dans ce domaine, ils excellent. Ils ont l'immense avantage d'être très polyvalents, permettant de les utiliser dans toutes les conditions et surtout de pouvoir profiter de tous les recoins d'un domaine skiable (y compris sur les pistes ou les bosses) et en s'employant, il y a moyen de les emmener dans des situations inattendues au vu de leur gabarit (regardez la série "return of the turn" avec Marcus Caston si vous avez des doutes).
En revanche, il faut quand même dire qu'ils nécessitent une vraie présence physique. J'ai parfois fait l'erreur de les prendre sans être au top de ma forme, et ça a été une punition où j'ai eu l'impression de ne plus savoir skier (impression plus que confirmée par mes compagnons...). Rien de grave, juste l'égo, mais "ça calme". Et même quand je suis en forme, ces skis "usent" bien plus vite que beaucoup de mes autres skis surtout quand il s'agit de "tourner court". Certes, c'est en général synonyme de belles journées au rythme élevé dans toutes les conditions, du genre de celles qui laissent des souvenirs impérissables, mais vous pouvez oublier l'après-ski.
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