Test Black Crows Atris 2018

130 tests Black Crows Atris.

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Note moyenne : 8,9/10

Freeride accessible, énergique mais tolérant

Black Crows Atris
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Profil du testeur : 43 ans | 1,66m | 60kg | Avancé | Le Vésinet
Taille testée : 178
Acheté : 600€ en ligne
Conditions du test : 1 journée de poudreuse profonde et froide début février, 1 journée de ski de printemps (dur le matin, transformée après). 2 journées neigeuses avec une dizaine de centimètres de neige fraîche sur fond dur.

Points forts

Belle portance en neige profonde. Pop naturel en toutes conditions. Grande tolérance, notamment à vitesse élevée.

Points faibles

Sur neige dure. Relative inertie à faible vitesse.

Après quelques saisons d'apprentissage en dehors des pistes sur Rossignol Soul7, doté d'un bagage technique d'un pistard honnête mais classique, le besoin de passer aux choses sérieuses s'est fait naturellement sentir au fur et à mesure de ma progression. Il était temps pour moi de passer du ski "hors piste" au "freeride" un peu plus engagé. La lecture des nombreux tests sur Skipass m'a convaincu d'opter pour ce modèle qui apparaissait comme le bon compromis entre performance/accessibilité/"polyvalence" pour un petit big fat, ou un gros mid fat, c'est comme vous voulez. J'ai profité d'une promotion de printemps sur un site en ligne pour investir dans une paire de la saison 2018 (même shape/construction que les modèles 2019, et 2020 à priori) montée avec des marker F12 de freerando (600€ avec fix).

Tout ou presque a été dit, et redit, sur ce ski dans les nombreux très bons tests dithyrambiques publiés. Je me concentrerai ici sur mon ressenti pour faire ressortir quelques points qui me semblent importants à savoir avant d'acheter.

Tout d'abord, 108 au patin, c'est large. Et quoiqu'en disent de nombreux testeurs du modèle, il ne me parait pas raisonnable d'investir dans ce ski en paire unique "polyvalente", sous peine d'être vite frustré pour les journées de ski sur neige béton type neige artificielle en période de disette (et ca arrive quand même malheureusement assez souvent...). Le ski devient assez dur à engager à faible vitesse et en petits virages. S'il retrouve beaucoup de vie dès qu'on le laisse filer dans la pente, et qu'il garde une accroche relative sur neige dure/glacée compte tenu de son empattement, ce n'est pas non plus son terrain de jeu. Dans ces conditions, on bricole quand même un peu plus qu'on ne skie.

Cela s'améliore dès que la neige s'assouplit. C'est particulièrement frappant en neige de printemps transformée ou sur piste avec quelques centimètres de neige fraîche. On reprend alors totalement le contrôle. Le flex progressif en spatule/talon, conjugué à une relative rigidité au patin et un cambre moyen, permettent d'appuyer très fort dessus pour avoir des appuis francs et sécurisants ainsi qu'un un joli renvoi en sorti de courbe. Le pop naturel est exacerbé par la vitesse, tous les mouvements de terrain, les sorties de courbe deviennent l'occasion de sauts en transition avec des réceptions en souplesse. Plus on prend de la vitesse, plus on allonge le rayon, plus le ski prend vie. Il accepte sans broncher, en absorbant toutes les vibrations, le passage de la conduite coupée à la conduite dérapée, même à très haute vitesse, renforçant le sentiment de sécurité et de tolérance. On se sent libre d'envoyer, d'envoyer toujours plus, toujours plus vite. D'envoyer presque un peu n'importe comment, à l'arrache, ca passe toujours et le ski ne vous lâche jamais, tant que l'on a des jambes, ca tient. On n'a plus qu'à se concentrer sur sa trajectoire, ses sensations, sans trop se soucier de son placement, le ski accepte tout. Il fait preuve d'une grande stabilité. Au plus on lui rentre dedans, au plus il devient tolérant. Mais au plus on sera sur la défensive, au plus le ski se refusera. Il faut engager pour se faciliter la vie. Paradoxal, mais jouissif.

En trafolle, ses qualités naturelles de rebond et d'absorption sont mises en valeur. En neige profonde, le ski est là aussi demandeur de vitesse, permettant d'envoyer sans se soucier de la suite. Le rocker avant déjauge et facilite grandement la pure prise de plaisir. Malgré ou grâce à la souplesse relative de son talon rockérisé, on peut se mettre à cul en neige profonde, en réception de petites barres, et retrouver son équilibre pour enchaîner aussi fluidement que naturellement. Les gros riders préféreront sûrement des fats à talon plat plus rigide mais l'Atris a vocation à faciliter la vie du skieur qui se rêve en pro rider sans en avoir forcément toutes les compétences.

A la montée: je me suis amusé à les fixer avec des Marker F12 pour faire de l'approche. Malgré les mises en garde de certains sur le poids de l'ensemble, j'ai trouvé le combo tout à fait utilisable. J'ai ainsi pu faire une montée en peaux du glacier de la Grande Motte à Tignes de 3000 à 3450 (téléphérique en maintenance suite à la tempête du 11/03 et secteur du glacier fermé). Les skis sont certes larges mais leurs poids est relativement contenu (aux alentours de 3,9 Kg en 178). Faut pas être pressé et gérer son effort, mais ça passe avec un minimum de condition physique. On ne partira pas en raid sur 1000 D+, non plus.

Au final, je garde l'impression d'un ski libre, adapté aux skieurs engagés, mais pas obligatoirement dotés d'un bagage technique hors norme. Les skieurs experts et très physiques finiront par trouver les limites du ski. Même s'il fait preuve d'une belle adaptation sur piste, je ne le conseille pas malgré tout en paire unique.

Pour qui ?

Skieur avancé, doté d'une condition physique suffisante pour engager, cherchant à progresser vers une pratique freeride décomplexée. En complément d'une paire plus adaptée pour les journées sans neige.

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