Test Apo Starsky 2011

Cela fait un peu plus de deux mois que je ride ces skis.
Au premier contact, ce qui m'a le plus surpris, c'est leur rigidité, vraiment beaucoup plus importante que sur un petit freestyle genre rossignol s2 ou public ennemy de k2.

Cette rigidité va de pair avec un pop extrêmement réactif. Rapide mais ample et tonique. La spatule renvoie vite et fort ce qu'on lui donne.

L'autre surprise pour moi (c'est ma première paire de APO), c'est la efficacité et la qualité du quart céramique. Après plus de 2 mois à les rider tous les jours et à envoyer tout ce que je peux, le ski possède toujours une accroche de haute volée sur tout type de neige. Et vous prendrez vite un malin plaisir à "découper" les plaques de verglas plein angle.

Du coup, sur piste, on voit très vite qu'on va pouvoir carver de la grande courbe à mach12. Il faut dire que les 22 mètres de rayon combinés à une spatule très rigide, une relance moyenne, et des quarts en mode énervés, n'incite pas à la petite courbe. Le ski est déjà difficile à plier pour les petits gabarits, mais même avec de la vitesse, il vous faudra lâcher le quart pour tourner vraiment serré.
Et c'est à ce moment là qu'on comprend que ce ski est plutôt physique. Le pop très vif et rigide du ski transmet fort les irrégularités de terrain. A très haute vitesse, le ski vibre et claque lorsque les appuis diminuent sans pour autant occasionner trop de mouvements parasites.
Sur les réceptions de petits jumps en bords de piste, le flex est insuffisant pour absorber le choc, et vous transmet parfois de manière plutôt sèche son mécontentement face à vôtre manque d'ambition.

Non, le starsky est je pense conçu pour envoyer du très très lourd. à partir de 5, 6 mètres de vol, le ski commence à absorber en réception.
Sa grande légèreté en fait une arme de freestyle, ne demandant qu'à tournoyer dans tous les sens. Et ca se sent très fort que ces skis seraient parfait pour s'envoyer des énormes tirs de 30 mètres à la Guillaume Sbrava, si seulement on avait la paire de ***** de ce dernier.
Du coup en l'air, il sait tout faire. Du park, du saut de barre ou de cassure. Ca part en faky et ca replaque en switch très naturellement. Ca sautille sur le moindre relief comme qui rigole. Et évidemment, ca fonctionne aussi sur les rails (enfin là c'est pas moi qui le dit).
Bref, pour un freestyler, c'est le bonheur.

En puff, il ne s'en tire pas mal non plus. Les 92 au patin assurent une bonne portance, et la courbe de la spatule relativement douce offre un certain confort. Dans une moindre mesure, et malgré un pin-tail important, le ski préfère là encore la grande courbe. Et si une neige très légère améliorera bien sûr sensiblement cette sensation, il faudra se méfier de sa tendance à "verrouiller" la courbe dans les neiges lourdes ou traffollées. D'autant que ce n'est pas sa facilité à déjauger (surtout avec les fixation centrées) qui vous sauvera. Comme tous les bispatulés que j'ai pu essayer, le starsky se la joue un peu bateau dans la profonde, la légèreté en plus. Mais ils restent très agréables à rider et leur volontarisme à sauter sur n'importe quel bout de relief peut améliorer considérablement leur agilité en terrain difficile.

Bref. J'aime beaucoup ces skis, et même si ils me semblent bien moins polyvalents et bien plus exclusifs que sur le papier, je les trouve très plaisant en tant que ski de tous les jours.
Une arme qui vous poussera toujours à progresser, et qui est capable d'envoyer du lourd sur tous les terrains.

Un dernier mot cependant (ouf!) sur le top sheet très fragile. C'est vrai que je ski très serré mais il n'est pas normal de biseauter ses skis jusqu'au bois sur 1cm de large et 5cm de long à l'avant des spatules en si peu de temps. Le vernis semble avoir en effet tendance à partir en copeaux au moindre coup de quart, et si Apo semble en avoir définitivement fini avec les sérigraphies qui ternissent au soleil, il est dommage de constater le progrès qui leur reste à accomplir dans ce domaine. Surtout lorsqu'on voit la solidité à toute épreuve de leurs quarts et de leur semelles.