Test Dalbello Lupo AX 125 C 2018

4 tests Dalbello Lupo AX 125 C.

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Note moyenne : 8,5/10
Marceaul

Chaussure freerando qui s'en sort bien, malgré certains compromis

Avis sélectionné
Profil du testeur : 25 ans | 1,93m | 85kg | Expert
Acheté : d'occasion
Conditions du test : conditions de printemps, sur et hors des pistes (neige dure, soupe, bosses, croûte, piste) et de la poudre légère début de saison.

Points forts

Bonne skiabilité, montée honorable.

Points faibles

Chausson et chaussure trop droite.

Conditions du test


Nombre de sorties : 5

Conditions rencontrées : conditions de printemps, sur et hors des pistes (neige dure, soupe, bosses, croûte, piste) et de la poudre légère début de saison.

Skiées avec des annex98 en 191cm montés en radical 2 ST puis avec des zeroG 95 en 185cm montés en plum guide avec cale sous la butée. Testées également avec des sentinel en 191cm en alpin pour éprouver leur skiabilité.


Caractéristiques


Les Lupo AX125C sont vendues comme des chaussures « freerando », supposées permettre de monter facilement en peaux puis descendre avec une skiabilité de chaussure alpine. Elles présentent une construction cabrio : on monte avec la chaussure débrayée et sans languette, puis on remet la languette pour la descente, afin d’apporter le flex avant à la chaussure.

La semelle des chaussures « grip walk » permet supposément de les utiliser avec toutes les fixations alpines récentes, et les inserts permettent de les utiliser avec des fixations low tech.

J’ai pesé les chaussures en 27.5 avec languettes : 1800gr la chaussure. C’est plus lourd que les « vraies » chaussures de rando, et forcément moins lourd que des chaussures alpines. A voir si elles tiennent la promesse d’une skiabilité de chaussure alpine.


Fit


J'ai un pied avec l'avant plutôt large, un coup de pied pas extrême mais dans la tranche haute, et un talon plutôt mince, avec les mollets hauts et fins. Un canard en somme.

Avant de parler du fit proprement dit, parlons du chausson. Malheureusement, il n’est pas incroyable. Pour gagner du poids, Dalbello a décidé de s’attaquer notamment au chausson. Le résultat est un chausson qui manque cruellement de maintien, et qui donne l’impression de se tasser rapidement (notamment au cours d’une journée). A la montée ça le rend confortable, mais on perd en précision à la descente.

Avec mes pieds de canard, le fit n’est pas excellent. Mon talon n’est pas super bien maintenu, et le manque de maintien du chausson donne un peu une impression de flou. Ceci dit, j’ai bien assez d’espace à l’avant du pied, la chaussure étant assez large. Enfin, aucun problème au niveau du coup de pied non plus.

Pour résumer, ça donne un fit plutôt rando tranquille que attaque à la descente. Ceci dit, comme on le verra, ce n’est pas rédhibitoire.


A la montée


Avant de « shredder la powpow », il faut monter, et ça fait suer. Et quand on monte et qu’on sue, on préfère éviter de transporter un âne mort avec des chaussures sans articulation. C’est un peu la promesse de ces chaussures de « freerando » : monter aussi bien qu’une pompe de rando, descendre aussi bien qu’une pompe alpine.

Au niveau poids, on l’a vu, on est au-dessus d’une chaussure de rando pure. Ca se sent forcément un peu à la montée. Ceci dit, ce n’est pas vraiment handicapant, juste un poil plus fatiguant.

Autre point essentiel à la montée pour une chaussure de rando : le débattement. A ce jeu-là, la Lupo est excellente quand on enlève la languette. Non seulement le débattement est important et dépasse mes propres limites de flexibilité, mais en plus l’articulation n’oppose que très peu de frottement au mouvement. Très bon point, donc.

Tant que l’on respecte l’utilisation de la chaussure (aller chercher des sommets depuis la station, et non pas taper 2000m de D+ loin des pistes damées), la montée ne posera aucun problème et est même vraiment bonne.

Autre détail qui mérite d’être souligné : la semelle « grip walk » n’est vraiment pas ce qui se fait de mieux pour crapahuter en montagne… L’agilité de ces Lupo n’est vraiment pas comparable à des chaussures de rando avec une vraie semelle Vibram. Le coût de la compatibilité…


A la descente


Ce chapitre est sans doute le plus important. Quand on prend une chaussure « freerando », c’est en effet avec l’espoir d’avoir une excellente skiabilité à la descente, en acceptant de galérer un peu plus à la montée.

J’ai pu les comparer avec les Tecnica Mach1 130, des chaussures alpines sérieuses, dans des conditions pratiquement identiques, à la descente et sur les mêmes skis ( Salomon Sentinel en 191cm ). De quoi réellement éprouver leur skiabilité avec un point de repère.

Autant le dire tout de suite : elles s’en sortent vraiment bien !

L’architecture cabrio de la Lupo permet théoriquement d’obtenir une chaussure très progressive, avec le talon bien calé grâce au deuxième crochet. Comme dit précédemment, mon talon n’est pas si bien calé, probablement à cause du chausson.

Par contre la progressivité est intéressante. Je suis très content de la progressivité du flex des Mach1 130, et les Lupo ne sont pas loin derrière. Je m’attendais à ce qu’elles soient devant, mais à priori on ne peut pas faire de miracle en coupant dans les grammes. Malgré tout, elles permettent de charger sereinement dans des mauvaises neiges et d’absorber correctement le relief. Le flex général est un peu plus faible que celui des Mach1 130, mais néanmoins sérieux. On peut skier très vite sans que la chaussure ne se désunisse. Bon point.

Du côté de la précision, on est de nouveau un peu en dessous des alpines, de nouveau à cause du chausson et son manque de maintien. Mais à nouveau, ça reste bon et pas si éloigné de leurs cousines alpines. On peut inscrire et positionner des skis en courbe sans arrière pensée, même si je ne les emmènerais probablement pas sur un tracé.

Un problème mérite cependant d’être souligné : ces Lupo sont trop droites. En fonction des fixations, des skis et du positionnement, ça se sent plus ou moins fort. Mais quand ça se sent, c’est vraiment embêtant. Il devient difficile de prendre une position d’attaque et on se retrouve dans une position peu confortable et anti-performante. Je l’ai ressenti le plus fort sur les 0G, dont les Plum Guide ont un delta corrigé pour être plus plat (similaire à des alpines), et dont le montage porte les Lupo à 1cm derrière la marque. Sans modification, ces Lupo seront plus à l’aise sur des montages assez centrés, ou avec un delta important des fixations.

Pour résumer cette section, on a là affaire à une chaussure de « freerando » qui a un comportement alpin excellent, et se permet la comparaison avec des chaussures alpines en 130 de flex. C’est bon signe.


Conclusion


Au final, ces Lupo AX125C sont de bonnes chaussures. Il y a quelques soucis (chausson, trop droites) mais c’est un bon compromis pour ceux qui cherchent à n’avoir qu’une seule chaussure « freerando » pour tout faire, rando comme station.

Je les ai revendues car j’ai des vraies chaussures alpines d’un côté et des vraies chaussures de rando de l’autre. Ca correspond en effet mieux à ma pratique. Ceci dit, si je faisais plus de journées mixtes station/peaux pour aller chercher quelques sommets, je les aurais probablement gardées.

Sans doute qu’en changeant le chausson et en bidouillant la cale arrière pour augmenter l’inclinaison, elles seraient parfaites.

Pour qui ?

Quelqu'un qui ne veut qu'une seule paire de chaussures pour tout faire.
8/10
Facilité de chaussage
Confort
Serrage/Manipulations
Précision
Style/Look
Finition du produit
Solidité/Durabilité
Rapport qualité/prix
Débattement
Accroche sur terrain difficile (glace/pierre)

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