On connais la chanson : La course à l’allègement patin couffin. La question elle est vite répondue.
Vendu comme « bâtons ultraléger, très résistants, ergonomiques » pour le « ski de pente raide, de ski de randonnée, de raquettes à neige, de randonnée hors sentier, de trekking, de trail running… » peut-il apporter plus que quelques grammes en moins ?
On notera qu’ils ont déjà reçu la médaille d’or au concours Lépine de 2011. Mais faisons-nous notre propre avis.
Caractéristiques
Bâton monobrin Ø18mm
Existe en 6 tailles de 105cm à 145cm
Poids annoncé à 198g rondelle été / 215g rondelle poudreuse (taille 125cm) - les deux sont fournies.
Pesé à 224g en 135cm/rondelle poudreuse
Corps en Aluminium 7075
Pointe en carbure de tungstene, légèrement flexibles, interchangeables.
Poignée mousse EVA Ø24-28mm sur 70cm (qu’importe la taille du bâton)
Bandes réfléchissantes
A l'utilisation
Je trouve la préhension très bonne. La mousse, par sa matière et sa forme, accroche bien à la main et aux gants. Après on va pas se mentir, un bâton monobrin n'a pas des milliers d'utilisations différentes. Néanmoins, on distingue quelques situations :
Bâtons à la main photo 9
Que ce soit en peaux, à pied ou en descente, le principal atout des Bd'A est de pouvoir faire glisser la main le long du manche pour s'adapter à la pente. Cela permet de garder les épaules basses, ce qui est plus efficace, confortable et économise l'énergie.
En pente raide, le bâton glisse dans la main entre le début et la fin du virage. C'est très pratique pour aller chercher loin en aval et raccourcir en fin de virage. La main amont fait l'inverse : court au début, long à la fin.
Et l'absence de dragonnes ? La main est tout le temps en train de bouger. Je n'en ressent tout simplement pas le besoin.
Bâtons à l'envers photo 10
La longueur du grip permet de se passer d'un bâton à réglage télescopique : La main adapte sa hauteur à la plupart des pentes. Mais passé 40° (ou pour plus de sécurité en neige compacte), on retourne le bâton et le plante côté pommeau. Celui-ci est bien rond, relativement petit, et pénètre donc assez facilement jusque dans des neiges assez solides où d'autres de mes bâtons classiques ne seraient pas rentrés. L'absence de dragonne aide également.
Le portage à l'épaule photo 11
Le long grip et les courbures concaves de la mousse font que le bâton tient très bien à l'épaule. Contrairement à un bâton métal ou à mes vieux Wed'Ze FR900 (avec 30cm de mousse convexe), j'ai parfaitement confiance dans la tenue des Bd'A sous la bretelle de mon sac. Impec pour de cours portages.
Sur le sac photo 12
Ou devrais-je dire, sur les skis : Lorsque l'on troque les bâtons pour le piolet, sécuriser les bâtons dans le dos est un jeu d'enfant en les coinçant dans la butée avant d'une fix lowtech que l'on referme sur le corps du bâton. On glisse les skis dans l'attache sur sac et ça tient impec aussi. Technique partagée par messieurs Bruchez et Bonhomme, je valide.
Reproches
L'attache dragonne du pommeau est fragile
Tout fier de m'être confectionné des dragonnes à partir d'un porte-clé de cou, j'ai toujours fait attention à ne pas trop tirer dessus car l'anse ne me semblait pas très solide. Impression confirmée car l'une d'elle a cassé au bout d'une dizaine de sorties.
J'ignore d'ailleurs comment car la sortie s'est bien passée : J'ai posé les bâtons à terre au parking (oui, posé, à ce prix je fais attention à mon matériel) et en ramassant les bâtons pour les mettre dans le coffre, la dragonne est restée à terre, me laissant tout what the fuck.
La pointe est fragile
Problème arrivé à un ami : la pointe à cassé en utilisant la pointe du bâton pour tourner la talonnière de sa Plum Guide : il s'avère que le métal ne continue pas jusqu'à l'extrémité de la pointe, qui elle, est en carbure de tungstene, un alliage ultra résistant qui résiste à l'abrasion et à des conditions de plus 1500°. Très utile dans la neige, mais surtout un peu trompeur côté marketing : la partie sous la rondelle est bien en plastique...
Qualité de fabrication, rapport qualité-prix
Fort de ces petits soucis de fiabilité, on peut voir facilement des dessous de la fabrication du bâton. Les découpes de l'alu ne sont pas très belle. Un p'tit coup de papier ponce c'est pourtant pas bien compliqué.
La mousse du grip est en deux morceaux avec une jonction au milieu. Sur le pommeau (l'ancien cassé et ceux renvoyé par le SAV / Merci Montania pour la réactivité !), il y a la "dentelle" du moule dans lequel la pièce est réalisée. Et qu'il n'y ai pas de métal dans la pointe : Des trucs sont clairement fait à l'économie.
Economie de poids ? Ou économie à la production ? Je vous laisse apprécier si tout cela est digne d'un gros billet vert.
Conclusion
Le long grip qui accroche, la pénétration du baton à l'envers, l'équilibre du bâton en main... J'adore ces bâton à l'utilisation. Ca justifie amplement l'investissement pour beaucoup, et je comprends (car on en voit des pelles).
Mais il s'est glissé pour moi une petite amertume car le ticket d'entrée est vraiment cher pour ce que c'est. Il y a le prix sur l'étiquette et il y a la peur de casser même en faisant attention. Ce sont des choses à prendre en compte. A ce titre, je n'ai pas remis de dragonnes et je ne les utilise que sur neige. A voir la durabilité dans le temps. Si ils tiennent 3 ans, je ne le referais pas. Si ils tiennent 10 ans... let's go guys !
Pour qui ?
Si vous avez le budget et que vous êtes clinique avec votre matériel
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