demi deuil disait: De même, je ne permetrais pas de juger les habitants des Pyrénées. Le pays ou ils sont nés leurs appartient, et c'est à eux de decider. Je trouve particulièrement mal placés que des gens étranger au Pyrénées viennent imposer leur avis sur le pour ou contre.
Bah tiens, le bon sens paysans c'est la science infuse...
Dans les Pyrénées justement, heureusement que le méchant état centralisateur a agi dans les années 60 pour proteger les isards en instaurant le plan de chasse sinon il n'y en aurait plus, la faute aux autochtones qui etaient en passe de les exterminer jusqu'au DERNIER. Le chasseur de base, il s'en foutait que ses gamins ne puissent plus perpetuer la tradition et chasser comme lui !
Dans les grandes familles d'Ariège, celles des tenors politiques actuels, on retrouve parfois des "chasseurs" qui s'enorgueillissaient d'avoir tué plus de 1000 isards dans leur vie. Dans les années 40, il fallait marcher 8-10 h, depuis Orlu, pour aller tuer les derniers isards vers le pic de l'etang Faury pour ceux qui connaissent !
Quelques mesures de protection et aujourd'hui chaque village de la vallée a un plan de chasse avec plusieurs dizaines d'isards par an, les chasseurs sont contents et l'animal a recolonisé toute la chaine ! 3-400 isards avant les plans de chasse , plus de 30000 aujourd'hui, les chiffres parlent d'eux-même. Si on avait laissé faire le gars du coin, l'isard n'existerait plus que dans les musées: le "bon sens paysan" l'aurait flingué jusqu'au dernier !
Le bouquetin des Pyrénées a eu moins de chances et a disparu en 1995, vous le saviez ? Pourtant, les cas d'attaques par des bouquetins ou des isards sont extremement rares a ma connaissance...
L'ours est arrivé pratiquement au même point, puisqu'il ne reste que 4-5 ours pyrénéens de souche. Quand a ceux nés de la réintroduction de 1996-97, ils ont presque tous comme géniteur Pyros, qui avait déjà fécondé Melba et Ziva avant qu'on les amène tous les trois dans les Pyrénées.
La réintroduction d'autres ourses etait devenue nécessaire pour assurer un minimum de diversité génétique...
Dommage a ce sujet que les chasseurs, pourtant partenaires officiels, n'ait pas un discours plus clair en faveur de cette réintroduction.Ils n'ont jamais voulu restreindre leur activité et instaurer des zones sans battues comme le prévoyait les très décriées reserves Lalonde. Dommage, dans quelques décennies, on aurait peut être pu envisager le retour d'un plan de chasse à l'ours ! Plus excitant que de tirer des cochongliers assis sur la capot du 4x4 monté par une piste fermée a la circulation ...
Pourtant les chasseurs de montagne ont ete parmi les premiers dans les années 50 (70 ours a l'epoque) a demander une protection de l'ours. Et la disparition de l'ours a fait disparaitre une profession lucrative des grandes stations des Pyrénées: guide de chasse, pour de riches clients du monde entier (comme cela existe encore en Europe de l'Est, ou la chasse paye souvent les degats des ours).
CQFD, si on laisse les gens d'une region faire n'importe quoi sans controle exterieur ni etudes scientifiques, çà se termine souvent en catastrophe, surtout dans les problemes d'exploitation des ressources naturelles.
Les braillards qui hurlent, sont souvent ceux des éleveurs qui ont refusé d'evoluer, bloqués sur la PAC et ses impératifs de productivité , qui crient haut et fort leur refus de subventions pour des mesures de protection ou des emplois de berger. Ce sont aussi parfois des gens qui ont de mauvaises pratiques pastorales: troupeaux trop grands, surpaturage, absence de berger, animaux non déclarés au fisc mais qui n'en subissent jamais les consequences sur les versements de subventions qui les font vivre: la vraie " dignité " serait de reconnaitre que c'est la société toute entière qui permet a l'élevage de montagne de subsister, pas juste quatre indiens qui vivraient en autarcie dans une vallée des Pyrénées.
Ecouter ce lobby peu representatif mais savamment appuye par des types comme Bonrepaux le depote de l'Ariège, qui ont fait de la chasse a l'ours leur slogan electoral, c'est aussi mepriser tous les autres habitants du pays qui voient leur region se developper grace au tourisme et a l'image de marque de l'ours: pour un eleveur en colere, combien de commercants, d'hoteliers d'accompagnateurs en montagne qui comptent sur ce label pour attirer une nouvelle clientele ?
A quand l'indépendance du Béarn ou de l'Ariège pendant que vous y êtes ? Remarquez, c'est ce qui s'est passé en Andorre, probablement la région des Pyrénées où l'on rencontre le moins d'animaux sauvages....et le plus de stations de ski: pas vraiment un exemple a suivre a mon avis !
inscrit le 28/01/04
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