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Impact du «non» Alors que les porteurs du projet de fusion des remontées mécaniques du Chablais valaisan sont encore stupéfaits du refus de Champéry vendredi soir, il est déjà temps de penser à la saison à venir. Ainsi qu’aux autres. Tour d’horizon des questions qui vont être posées ces prochaines semaines.
Morgins va-t-il ouvrir cet hiver?
«Le non de vendredi n’a aucun impact sur la saison 2019-2020.» Enrique Caballero, secrétaire de TéléChampéry-Les Crosets (TCCPS) et vice-président de Portes du Soleil Suisse (PDS-CH, la société qui a repris la gestion de TéléMorgins-Champoussin) se veut rassurant. Le refus de la fusion n’empêchera donc pas la station de Morgins d’ouvrir son domaine skiable dès le mois de décembre prochain. Des travaux de maintenance ponctuels pourront également être exécutés, la société étant exploitée par mandat de prestation par TCCPS depuis trois ans.
Reste cependant la question pressante du changement des installations, vieillissantes et inadaptées. Sans fusion, PDS-CH n’aura pas les moyens d’investir. Et risque donc une mise en faillite. PDS-CH pourrait-elle alors être rachetée, sans Champéry, par un nouvel exploitant? Mais une scission entre Champéry et Morgins aurait des conséquences financières énormes pour les deux sociétés. Et, après avoir travaillé conjointement plusieurs années, cette séparation paraîtrait totalement incohérente pour la région.
Qu’adviendra-t-il de Torgon?
C’est l’autre grande question depuis ce week-end. Torgon, petite station familiale, dont l’exercice est souvent déficitaire, n’est pas menacée à court terme, étant liée par contrat avec Châtel jusqu’en 2029. Cependant, ce non lui empêche tout développement et remplacement de ses installations.
Si une seule des sociétés se met hors-jeu, les autres doivent-elles être toutes pénalisées?
Xavier Mottet, président de TéléTorgon
Longtemps soutenue financièrement par sa commune, Torgon espérait trouver un nouvel appui avec Val Chablais Invest, la société créée par les neuf communes du district, pour ses futurs investissements. Mais le refus de vendredi annule de facto cette aide financière. «Nous sommes tributaires d’une décision qui ne nous appartient pas», réagit Xavier Mottet, président de TéléTorgon. «Si une seule des sociétés se met hors-jeu, les autres doivent-elles être toutes pénalisées?» Les collectivités publiques vont-elles alors revoir leur position? Si ce n’est pas le cas, Vionnaz voudra-t-elle encore mettre la main au porte-monnaie pour soutenir sa station?
Autre possibilité: Torgon pourrait-elle faire cavalier seul? Avant l’idée d’un mariage à plusieurs dans le Chablais valaisan, Torgon et Chalet-Neuf-Bellevue avaient engagé un processus de fusion, de leur côté, il y a trois ans. «Peut-être faut-il d’abord réaliser une première étape à deux, avant de voir plus grand», s’interroge Xavier Mottet. Une question qui sera mise sur la table de TéléTorgon ces prochains jours.
Le conseil d’administration peut-il forcer la fusion?
Quelles sont désormais les marges de manœuvre qui restent en mains du conseil d’administration de TCCPS? La première: reprendre la communication avec les actionnaires qui ont refusé ou qui ont voté blanc afin de leur expliquer, de nouveau, les chiffres et le business plan. L’objectif étant de revoter rapidement sur cette question.
Il me paraît impensable de fusionner sans l’aval des actionnaires.
Enrique Caballero, secrétaire de TCCPS et vice-président de PDS-CH
La deuxième: réaliser une fusion par absorption, sans l’aval des actionnaires, comme cela aurait pu être le cas légalement. «Cela me paraît impensable car nous voulons sincèrement jouer la carte de la transparence», répond Enrique Caballero.
La structure actuelle de l’actionnariat fait-elle encore sens?
Enfin, dernière solution envisagée: TCCPS pourrait racheter les actions des familles qui ont refusé la fusion. Une solution qui pose finalement la question centrale du dossier: est-il encore cohérent d’avoir des actionnaires historiques qui pèsent aussi lourdement dans une décision d’importance régionale? Vendredi soir, 94 personnes ont dit oui à la fusion, 14 l’ont refusée et 12 ont voté blanc. Or, c’est 48% (14 + 12) des voix qui ont fait pencher la balance pour toute une région. Ce système ne devrait-il pas être revu avec le futur développement envisagé? Des questions qui seront évoquées le 6 novembre prochain, où le conseil d’administration de TTCPS et PDS-CH prendra position sur sa nouvelle stratégie.
inscrit le 11/10/04
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