Ce bulletin aura un caractère spécial, la situation actuelle n’étant pas vraiment en faveur de la neige en montagne, de ce fait je profite d’une visite ce matin au centre de climatologie de Paris (boulevard Jourdan) pour faire un point sur les dernières mises à jour des différentes sources pour les tendances météo à long terme (J à J+1mois).
En attendant ce qu’il se passe au dessus de nos tête
Après une longue période anticyclonique nous sommes gâtés, l’ensemble du grand ouest qui avait besoin d’eau est actuellement servit même s’il en faut encore. Un large système dépressionnaire circule au large de l’Irlande alors que les hautes pressions se situent de l’Europe continentale au bassin méditerranéen. Dans un flux de sud ouest puis de sud, les perturbations sont bloquées sur la façade Atlantique et ne parviennent que péniblement vers le massif central. Il pleut fort depuis ce matin sur la région Centre, des pluies qui ne verront jamais les Alpes. La douceur est de mise et devrait perdurer en même temps que le flux de sud, jusqu’en début de semaine prochaine. Les températures s’abaisseront et devraient permettrent le retour de la neige en montagne dès le milieu de semaine prochaine.
Les perspectives à plus long terme, état des lieux de ce que l’on sait faire
Aujourd’hui, les prévisions dites saisonnières font souvent parler et aussi sourire, et il y a de quoi. Cet exercice est au stade expérimental, aucun organisme, aucune communauté scientifique (OMN, AIC, GIEC), n’a validé une quelconque forme de modélisation pour une échéance dépassant 2 mois. Nombreux spécialistes et amateurs s’appuient sur la méthode de Roeder qui commence à vieillir qui avait prévu un moi de novembre rigoureux et humide alors qu’il sera certainement un des plus doux jamais enregistré.
Personnellement, je préfère par passion, me concentrer sur le court terme J+10 maximum, mais je ne suis pas météorologue même si être payé pour dire des conneries cela me le ferait bien. Le mot saisonnier, me déplait, car trop souvent sur Internet on associe la saison climatologique qui n’est pas définit dans le temps, à une série de mois. C’est déjà pour moi une grosse erreur. L’hiver peut très bien se prolonger en mars et l’été en septembre, où commencer de manière anticipée. Je pense qu’une saison est une ambiance climatique sur une période glissante et pas sur une période donnée. Les situations météorologiques se foutent bien du calendrier.
Les outils
Faire de la prévision à long terme engage de nombreux investissement, le CEP entre dans ses ordinateurs plus de 50 variables sur plusieurs milliers d’individus. Vous comprendrez pourquoi la seule prise en compte de la NAO où de la température de l’eau de mer n’est pas suffisant. Mais il y a encore trop de variables que l’on ne connaît pas sans compter celles que l’on ne peut pas mesurer comme la dynamique de la circulation thermohaline.
Mes prédictions à mon niveau
Une nouvelle fois, ces prévisions n’engagent que moi, chacun est libre de croire ce qu’il veut l’important n’étant pas de forcer les autres à penser comme soit
Je vous renvois au post de Liej76 qui reste et qui passe qui sont réalisées à une large échelle prévoyant le temps pour Paques et annonçant un hiver très froid et neigeux. Sans m’y opposer fermement j’avoue ne pas être du tout en accord, chacun étant libre, car le recul n’est pas assez important et il y a de nombreuses coquillent d’un point de vue météorologique, on en fait tous. je pense aussi qu’il ne faut pas confondre entre prévoir le temps qu’il va faire, et le temps que l’on veut qu’il fasse
Mes outils
Outre les données que tout le monde connaît, j’ai récolté ce matin, les prévisions du CEP pour la situation en altitude (Geopotentiel 500 ) pour les 30 prochains jours.
Oberservations
La situation actuelle confirme celle annoncée dans un de mes précédent post et je maintiens ma position avec un mois de décembre humide et plus ou moins proches des normales (plus souvent au dessus) dans sa moyenne.
La dépression Islandaise est bel et bien à l’origine du flux d’ouest à sud ouest que nous connaissons, en faisant du yoyo entre la péninsule Ibérique et l’Islande elle modifie sensiblement le flux et oriente nos perturbations. Cela signifie une chose, que l’anticyclone des Açores est pour une fois à sa place, la dorsale se redresse tout logiquement après le passage d’une perturbation et engendre une baisse du mercure.
L’anomalie majeur actuelle demeure dans la position des hautes pressions continentales, elles sont trop souvent anormalement basse en latitude. De ce fait, les températures sont beaucoup plus clémentes sur la Sibérie Occidentale et les précipitations anormalement plus élevées. L’Oural a connu de grosses chutes de neige ce qui n’est guère normale à cette latitude. Je rappelle que cet anticyclone est un thermique et que sa position influe énormément.
En ce qui concerne les températures et le niveau des glaces aux hautes latitudes, après avoir connu quelques disettes, tout est normal pour une fin novembre.
Le temps que nous connaissons devrait se poursuivre et dominer le mois de décembre dans une ambiance plus fraiche mais rien d’extraordinaire. La probabilité de bonnes chutes de neige en moyenne et haute montagne est donc importante.
EN DETAIL
La poursuite d’un temps perturbé
Les valeurs des géopotentiels indiquent la poursuite d’un temps perturbé avec des valeurs inférieurs à 5560 m sur la France tantôt en versant occidental, tantôt en versant oriental de vallée barométrique. La nouveauté à partir de ce début décembre est la présence d’une dorsale sur le proche atlantique remontant temporairement vers l’Irlande entre deux système perturbés, par conséquent, le flux sera probablement et très temporairement au nord amenant de la neige à basse altitude et surtout sur les Pyrénées.
Ce qu’il faut retenir c’est l’absence à ce jour de possibilité de longues périodes anticycloniques
Des températures douces
Les températures seront beaucoup plus irrégulières en raison de cette dorsale, les gelées matinales seront de retour après le passage des fronts. Et nous devrions connaître une suite logique grâce à l’éloignement actuel des hautes pressions scandinaves. Un flux doux de sud ouest au passage de la pluie et une baisse rapide à l’arrière. Une situation classique connue.
Pas de grand froid pour décembre
Pour ma part et cela n’engage que moi, il n’y aura pas de grand froid pour décembre. Si je me trompe je ne suis pas météorologue (lol) et personne ne le sait ce que nous réserve décembre mais j’ai mon opinion.
Un temps froid et durable est indépendance du degré de continentalisation du flux. Autrement dit, plus le flux viendra du fond de la Siberie et plus il fera froid (si éclaircies nocturnes il y a). A ce jour l’idée d’un vaste pont anticyclonique, comme nous avions trop souvent connu entre les Açores et la Sibérie semble peu probable compte tenu des situations envisagées. Le flux de nord possible n’est pas source d’un grand froid en raison d’un courant d’origine océanique. Je campe donc sur ma position avec une grande hétérogénéité des températures dans le mois, parfois au dessus des normales, parfois en dessous, et la moyenne de tout cela sera globalement doux sans excès
et côté neige
La grande question, pour l’instant ce que j’avais prévu se traduit sur nos massifs, nous devrions retrouver des montagnes hivernales telles qu’elles devraient être avec des différences importantes d’enneigement entre la haute et la moyenne montagne. Ces dernières années nous avions parfois autant de neige à 1500 m qu’à 3000 m en raison du fiable nombre de jours pluvieux (pas de flux d’ouest) et lorsqu’il neigeait, c’était à toute altitude. L’effet orographique jouant peu sur une saison. Aussi ce mois de décembre devrait sourire à la haute montagne et de façon plus irrégulières en basse montagne, tantôt de la pluie, tantôt de la neige……
En conclusion, à nouveau une situation classique d’un climat océanique
Voila, chacun fait sa sauce, je vous ais présenté la mienne en tout cas pour décembre. J’ai aussi mon idée sur le reste de l’hiver qui devrait être tout simplement normal
inscrit le 19/12/05
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