En tous les cas, merci de répondre de manière argumentée Ouatitm !
Ouatitm (18 nov 2010) disait:
La dette, elle appartient au Nation ; l'argent créé a été dépensé et est parti, via le système de consommation, chez des privés, banques grandes entreprises etc..., c'est encore plus vrai avec les privatisations puisque le bénéfice d'un investissement fait sur de l'argent emprunté ne reviendra pas forcément à la Nation mais à des actionnaires.
OK, sauf la dette appartient aux nations. Aujourd'hui, la dette publique est quasi-exclusivement sous forme de titres négociés sur le marché. Tu dois même en avoir une part dans ton portefeuille d'actifs financiers sans le savoir. Et puis une privatisation rapporte du fric à l'Etat qui a investi, même souvent beaucoup. L'Etat en retire quand même un bénéfice et heureusement !
Ouatitm (18 nov 2010) disait:
Les dettes publiques des pays qui en ont ne sont que le carburant de cette fameuse croissance que tout le monde veut avoir : ce n'est pas un complot, c'est juste la réalité.
Croissance sans dette = impossible.
Non ! Déjà, la croissance peut exister sans dette. La France a eu des périodes de croissance sans dette dans son histoire. Je vois pas pourquoi tu dis ça. On recourt à la dette en général quand on a pas le choix : financer une guerre, soutenir la consommation, faire des grands travaux... Si tout allait bien dans le meilleur des monde, nous n'aurions pas de dette et la croissance. La Russie a une croissance forte et une dette proche de zéro.
Ouatitm (18 nov 2010) disait:
Croissance et réduction de la dette = impossible, c'est un discours de con et il faut être naïf pour le croire pertinent.
Tu joues sur les mots : quand on dit croissance et réduction de la dette, on sous-entend réduction de la part de la dette bien évidemment. Et ce qui compte bien naturellement, c'est pas le montant de la dette, c'est la comparaison de la dette avec le PIB, et une croissance forte réduit très rapidement la part de la dette.
Ouatitm (18 nov 2010) disait:
En 2009, le PIB de la France est de : 2'200'000'000'000 $
Avec une croissance souhaitée de 2%, réduire la dette de 5% ( de 65% pib à 605 PIB ) amènerait à faire une économie de : 1430 billions -1346.4 billions = 83.6 billions de dollars soit en gros 120 milliards d'euros.
Sachant que la prévision est un déficit de 150 milliards, il faudrait donc réaliser une économie de 270 milliards d'euros, c'est à dire réduire le salaire de chaque fonctionnaire d'état de 108'000 euros environ.
Et là on est au top : on refait cela pendant 13 ans et on est à zéro.
Sinon tu me dis où l'on trouve 270 milliards d'économie ?
Bon, c'est très simplifié ton histoire ! Déjà, c'est plus 65% mais 80% le ratio actuel, réduire les dépenses uniquement en baissant les salaires des fonctionnaires, omettre la piste augmentation des impôts, ... , mais bon passons, c'est pas le fond de l'histoire. Tu as omis 2 choses super importantes pour notre affaire :
- les déficits sont proportionnels à la croissance si on garde le contexte actuel.
- dans ton raisonnement, il faut aussi ne pas oublier que dans un cas, tu as remboursé la dette, dans l'autre, tu continues de payer tes intérêts au-delà de ton horizon de 13 ans
Je vais avoir du mal à l'expliquer sans une feuille excel, donc je reste sur le fond, mais lorsque tu as une croissance inférieure au taux d'endettement, ton intérêt à terme n'est pas de recourir à l'endettement mais plutôt de l'éviter. Cela consiste à aller dans le mur.
Après, personne ne parle de réduire de 5% par an l'endettement, mais simplement d'essayer de commencer par limiter la part d'endettement qui fait effet boule de neige (because croissance < tx endettement).
Tout cela est une question d'arbitrage court terme / long terme : les déficits que tu laisses s'accumuler aujourd'hui te reviennent dans la gueule 10x fois plus fort un jour (d'autant que les taux augmentent du fait du risque accru).
Ne rien faire, c'est vivre un jour le scénario grec et là c'est beaucoup plus violent que simplement limiter la dette actuellement.
inscrit le 25/01/10
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