Test Scott Scrapper 124 2015

4 tests Scott Scrapper 124.

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Note moyenne : 9,3/10
mik
Par mik

Il cache bien son jeu !

Avis sélectionné
Profil du testeur : 40 ans | 1,72m | 60kg | Expert | Viry
Taille testée : 190
Acheté : 300€ en magasin
Conditions du test : Ancienne neige froide, tracée, durcie et piste dure. Puis 30cm de poudre

Points forts

Polyvalence
Rapport performance/accessibilité
Comportement sur piste et neiges difficiles pour un gros ski

Points faibles

Léger manque de stabilité à haute vitesse en trafolle et dans l’epais, surement dû au fait que ce n’est pas un « vrai » 190, à cause de son talon relevé qui lui fait perdre de la surface utile 

Quand on est de l’ancienne génération, celle des quadras, pour qui des noms comme Hugo Harrisson, Kaj Zackrisson ou encore Seth Morrisson ont une signification très particulière, tester le Scott Scrapper ne faisait pas vraiment parti des objectifs premiers…

Puis est arrivée La Liste, sans aucun doute le meilleur film de freeride des dernières années, avec comme super héros (les mots sont faibles) le Valaisan Jérémie Heitz.

Le garçon envoie sacrément fort, sacrément propre, dans des pentes sacrément engagées, et ses Scrappers ont l’air de faire sacrément bien le job !

Il n’en fallait pas plus pour avoir envie de tester ce ski. On a beau être « vieux », on reste de grands enfants pas insensibles aux exploits de certains skieurs ;-)

Me voilà donc avec entre les mains les fameux ski , en taille 190.

Inspection de la bête pour commencer.

Taille 190, double rocker, bi spatulé. Niveau shape si on est dans du freeride, c’est du freeride moderne !

Côté construction, et là c’est un très bon point, le constructeur n’a pas (encore) cédé au chants des sirènes, la cure d’amaigrissement qui veut qu’un freeride solide soit allégé, dans l’optique de le rendre inskiable sur le dur….non pardon, dans le but de le rendre…de le rendre…en fait je ne sais pas pourquoi on allège les gros skis destinés à aller vite en hors-piste ! En tout cas ce Scrapper, avec sa construction traditionnelle , devrait logiquement afficher un toucher de neige agréable sur le dur. Très bon point pour qui skie dans les Alpes, avec ses conditions de neige changeantes.

La répartition du flex est homogène et ferme. On est pas sur une barre à mine, mais on sent que dans le cahier des charges, la volonté de faire un ski pour aller vite était bien présente.

Première sortie, Valfréjus janvier 2017.

Conditions difficiles: neige dure sur piste, en dehors alternance de neige dure tracée / souple avec 10cm ramenée par le vent.

Sur piste ce ski est franchement une bonne surprise. Je m’attendais à trouver une luge à foin, et bien pas du tout. Ok on est pas sur un Aluflex ou un stockli Stormrider des grandes années, les changements de carres ne sont pas très vifs, l’avant manque un peu de précision, logique avec le très gros rocker mais le ski est très sain. On arrive à carver sur son rayon, en dérapé pas de soucis. A plat rien à signaler non plus, ça ne guidonne pas. Donc pour résumer la partie piste, pour un gros ski de 124 au patin, c’est une bonne surprise, un ski sain et prévisible.

En dehors, dans les neiges dures et difficiles, même suprise que sur le damé. Bien evidemment ce n’est pas son domaine de prédilection, mais le ski se comporte sainement. Le toucher est vraiment agréable, sur l’angle il ne tape quasiment pas, surprenant pour un ski de cette largeur. Dans l’axe même feeling, on peut aller très vite, le ski travail bien. Le flex homogène, ferme mais pas barre, permet au Scrapper d’être franchement sympa, on a pas la précision des freeride plus fins prévus pour mettre des droites dans ce type de neige, mais pour un 124, il n’y a rien à dire. On peut aller vite tout en confort et on tourne dans un mouchoir de poche. Bravo Scott !

Dans le peu de neige souple qu’il y avait, le ski commence à montrer son potentiel. Il file droit, ne bronche pas. Le confort est toujours présent, la tolérance est là, la maniabilité aussi.

Pour conclure ce chapitre, sur le damé et les neiges difficiles, qui ne sont normalement pas sa tasse de thé, ce Scrapper est vraiment une très bonne surprise. Vivement la poudre ;-)

Deuxième partie de test, en poudre. 30 bons centimètres de fraiche, le scrapper va pouvoir montrer son potentiel, sur son terrain.

En forêt on a un jouet sous les pieds. Dejauge rapide, ultra maniable, joueur, le Scrapper donne la banane, on s’amuse comme des gosses ! Là ou il apporte un plus par rapport à certains guns de poudre, c’est que vous ne finirez pas au tas en cas de rencontre avec de la neige croutée ou un fond dur. Sa polyvalence est vraiment un plus, il met en confiance.

Dans les faces ouvertes, le ski est moins sympa je trouve. Il permet d’aller vite, mais a un comportement survireur. Dans la trafolle idem, ça gigote pas mal. Rien de bien méchant, mais je trouve qu’il y a plus sympa sur le marché (à commencer par son ancêtre le Scott Pure).

Ce dernier point fait ressortir une question: pourquoi Scott n’a pas sorti ce Scrapper en taille 195 ou 200? Ou plus simplement pourquoi ce talon relevé? Sur un ski pas franchement destiné au Backcountry, un talon plat et un milieu de chaussures reculé aurait fait de lui un gun pas loin du ski idéal, pour nos contrées aux neiges changeantes. Dommage

Pour résumer, ce Scrapper est un ski vraiment agréable, qui surprend par sa polyvalence.

Un gros ski pour skier dans nos montagnes qui n’ont pas toujours une neige de cinéma.

Il peut être envisagé en paire unique pour qui veut des lattes sans compromis les jours de gros. Pour les autres jours, le plaisir et la performance seront là.

Côté défauts les plus anciens d’entre nous chipoterons en parlant du talon relevé pas franchement utile, mais c’est finalement un détail pas du tout rédhibitoire.

Pour qui ?

Pour le skieur qui cherche une paire unique plutôt typé grosse poudre, ou pour le skieur de sapin qui cherche un ski sain et joueur

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