Le pantalon à bretelles Summit L5 Futurelight Bib de chez North Face est un joli pantalon hardshell. Mais au-delà de son look très sympa, j'ai été déçu par ses performances - notamment en termes de durabilité, d'imperméabilité et de conception. Le Futurelight, c'est pas pour moi...
- Poids : 650 g en taille M
- Membrane : Futurelight (membrane propriétaire North Face)
- Résistance du tissu : 70D x 20D, jusqu'à 100D au niveau des chevilles
Imperméabilité et respirabilité non communiquées par North Face
Je cherchais un pantalon de ski depuis longtemps, et j'avais déjà repéré le Bib L5 - alors quand je suis tombé sur une solde à 200€ en décembre 2024, j'ai saisi l'occasion. Malheureusement, les performances ne sont pas à la hauteur.
Look : Commençons par là, puisque c'est principalement ce qui m'a poussé à acheter ce modèle. Il n'y a pas à dire, l'apparence est vraiment sympa. Le pantalon est super beau, la membrane quadrillée donne vraiment l'impression d'une hardshell super robuste. Selon moi ce n'est pas un point anodin : le matériel de montagne coûte très cher, et je trouve important d'avoir du matos qui nous fait vibrer et qu'on est content d'enfiler. Aimer l'apparence de son matos c'est un gage de durabilité, parce qu'on va vouloir le garder longtemps, l'entretenir à fond, le faire réparer si besoin... Pour espérer le garder une dizaine d'années ou même plus.
Durabilité : Mais justement, en termes de durabilité, le pantalon n'est pas à la hauteur. En seulement une saison (15 jours de ski de rando et 15 jours de ski alpin pour l'instant) il présente déjà un beaucoup trop grand nombre d'accrocs, notamment au niveau des chevilles. Le tissu se déchire beaucoup trop facilement. Et encore, je ne m'en suis servi que 2 fois avec des crampons : la plupart des marques sont simplement dues aux carres des skis ou aux branches des sapins. Je suis assez inquiet de ce que cela donnera en alpi avec le risque de coups de crampons. À mes yeux, il manque vraiment un renforcement rugueux robuste sur les 20 derniers centimètres du pantalon, comme on le voit sur la plupart des hardshells aujourd'hui. La membrane quadrillée qui m'avait fait bonne impression n'est tout simplement pas assez résistante aux accrocs.
Autre problème de durabilité : la membrane principale présente déjà des signes de fatigue et des petites cloques. Le tissu fait des vaguelettes par endroits et devient beaucoup trop tendre. La déperlance disparaît. On est loin des hardshells en Gore-Tex Pro qui restent des forteresses imperméables pendant des années...
Imperméabilité : C'est lié au paragraphe précédent : le pantalon a beaucoup trop vite perdu sa déperlance. Après 30 jours d'utilisation, il suffit de s'asseoir sur un télésiège mouillé pour skier avec une grosse tâche sombre sur les fesses les deux heures suivantes. La membrane reste relativement imperméable et on ne finit pas complètement trempé à l'intérieur, mais on ressent tout de même l'humidité (et la membrane mouillée à l'extérieur donne froid, surtout quand le vent s'ajoute).
Respirabilité : Plutôt bien de ce côté là, le pantalon respire bien et je n'ai jamais surchauffé malgré de grosses journées de rando avec un sac bien rempli. Sur la peau, le tissu n'est pas désagréable et peut se porter sans sous-couche s'il ne fait pas trop froid. Les fermetures éclaires latérales peuvent s'ouvrir intégralement, ce qui me semble assez mal conçu (j'en parle juste après) mais permet quand même de s'aérer à la montée.
Conception : Il y a plein de petits détails qui ne me semble pas bons et dans l'ensemble, le pantalon est selon moi assez mal conçu :
- Les zips latéraux s'ouvrent intégralement, ce qui est censé permettre d'enlever le pantalon sans enlever les bretelles. Perso, je trouve ça très inutile. Si j'ai besoin d'aller aux toilettes, je préfère prendre 2 secondes de plus pour enlever ma veste puis mes bretelles... Surtout, cela rend ces fermetures éclair assez inadaptées pour s'aérer à la montée : on n'a pas le choix que d'ouvrir le pantalon depuis tout en haut, et l'avant et l'arrière ne sont alors plus reliés que par un bouton pression qui a tendance à sauter. Résultat, on a le caleçon à l'air et il faut s'arrêter pour régler tout ça... En plus, le zip intégral ne permet pas de cibler l'aération. Je trouve que l'aération est plus efficace quand elle se trouve au milieu de la cuisse, voire plus bas : avec ce pantalon, pour atteindre cette zone, il faut descendre le zip jusqu'au genou et ça ne ressemble plus à rien.
- Le bas du pantalon n'est pas assez large. Je galère à l'enfiler par-dessus mes chaussures de ski. C'est sans doute ce qui explique en partie toutes les déchirures : le tissu est super tendu et le moindre accroc le déchire. Ça s'explique sans doute par le fait que le pantalon ait été plutôt conçu pour l'alpinisme que le ski, mais un peu plus de largeur n'aurait fait de mal à personne.
- Les bretelles ne sont pas faciles à régler, notamment à resserrer. Par contre, elles ont la fâcheuse tendance de se desserrer en action : on doit alors s'arrêter et enlever la veste et la doudoune pour les régler à nouveau.
- J'aimais bien le principe de la poche ventrale, mais en pratique, je la trouve finalement inutile. Elle ne convient pour pour un DVA (trop petite, trop proche du corps, gênant à chaque mouvement) et elle est inaccessible dès qu'on a des couches par-dessus donc peu fonctionnelle.
- La coupe est mal faite à l'arrière. Dans le dos, le pantalon est trop loin du corps et les bretelles ne permettent pas de régler cela efficacement. Résultat, le t-shirt porté sous les bretelles sort souvent du pantalon et on se retrouve avec le dos exposé, très désagréable s'il y a du vent ou par mauvais temps. Idem en cas de chute, on peut facilement se retrouver avec de la neige partout dans le dos. C'est un peu un comble - j'avais choisi un pantalon haut à bretelles justement pour éviter ça...
Ces défauts de conception dégradent largement le confort d'ensemble du pantalon.
Je ne peux pas vraiment recommander ce pantalon. North Face avait fait tout une campagne de pub pour annoncer sa membrane Futurelight, censée ringardiser Gore-Tex. Les performances exactes (imperméabilité / respirabilité) n'ont pas été officiellement communiquées mais North Face vendait sa technologie comme la meilleure du marché. On en est loin. D'ailleurs, je ne suis pas vraiment surpris de constater qu'aujourd'hui ce modèle a été interrompu et - plus drôle encore - que North Face est revenu sur des membranes Gore-Tex pour ses produits les plus premium (la collection Pumori, la plus robuste à date, est en Gore-Tex Pro). Pour moi, Futurelight, c'est fini. En achetant le pantalon, j'espérais trouver la veste assortie que je trouvais tout aussi jolie : j'ai évidemment changé d'avis et je ne l'achèterai certainement pas.
Bref, un pantalon joli mais décevant pour le reste. À 200€, je trouve déjà que c'est trop cher. Et dire que le prix de marché original était de 600€...
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