Achetées en remises d'avant saison chez le magasin du vieillard qui porte une chemise à carreaux verte en 2015, je ne suis vraiment pas déçu de l'acquisition de mes Lange RS 130 Wide.
Je ne pouvais vraiment plus supporter mes anciennes chaussures, des Dalbello Krypton molles comme du chewing-gum (et ce même avec les languettes de flex 130 !). Habitué depuis tout petit aux chaussures de masochiste flexibles comme du granite, il me fallait pouvoir retrouver cette sensation de précision que l'on a dans une chaussure de compet', où le pied est parfaitement maintenu, et où la coque ne s'ouvre pas en deux au moindre appui tibial un peu brutal.
Sur les conseils du vendeur qui me laisse le choix avec une Head Raptor flex 140, j'opte pour les RS 130 wide qui me laissent plus d'espace au niveau des métatarses, espace crucial et directement proportionnel à la température des pieds par journée de grand froid.
Première journée de ski sur le glacier des 2 Alpes, et première journée de vrai souffrance. Les coques, essayées à 20°C dans le magasin deviennent beaucoup plus rigides à -10°C, et ma cheville un peu biscornue qui tombe à l'intérieur souffre le martyr toute la journée. Au bout d'1/2h, plus possible de mettre un appui dans ces fichues godasses, et je pars me réfugier au restau d'altitude qui fera un bon chiffre d'affaires ce jour-là.
Suite à cet épisode traumatisant, je vais faire travailler un cordonnier de Grenoble bien connu, pour "pousser les coques". Après avoir fait "le maximum du raisonnable", il me rend les godillots déformés de plusieurs millimètres aux endroits que nous avions vu ensemble : du boulot de chirurgien.
Depuis ce jour, je ne changerais pour rien au monde de paire de chaussures. Les RS 130 sont d'une précision diabolique, et le flex de 130 est parfaitement adapté à mon style de ski. Le confort est toujours le facteur limitant dans ce type de chaussures. Là, avec les coques déformées, je ne pourrais pas dire que je suis comme dans mes claquettes, mais je n'ai pas de douleur particulière (si ce n'est en début de saison - il faut bien se réhabituer !).
Je conseille donc cette pompe à tous les skieurs qui se sentent limités dans les chaussures typées freeride (même haut-de-gamme), dans lesquelles la précision est nettement réduite au profit du confort. Là, c'est l'inverse : la performance prime sur le rembourrage, mais quel bonheur de pouvoir appuyer sur les languettes pour faire mordre les carres, même en freeride ! Cette chaussure est par ailleurs parfaitement adaptée au ski sur piste, pour les skieurs qui carvent et les bouffeurs de piquets !
En résumé : une chaussure d'une précision d'horloger Suisse, qui nécessite de bons cuissots pour les déformer. A partir de là, c'est du bonheur. Attention tout de même aux pieds biscornus, vous devrez faire pousser les coques par un pro pour pouvoir les utiliser.
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