J'ouvre un autre sujet technique, je l'ai écris dans le titre pour éviter que les gens qui n'aiment pas la technique n'y viennent troller. Bon, je suppose que ce sera pas suffisant, mais qui sait.
Je tiens à préciser, que bien que j’ai une connaissance assez fine du ski, je n’en ai pas en particulier en physique, bref, il se peut que je dise des énormités à ce niveau, j’essaye juste de traduire ma pensée comme je peux.
Je veux juste partager un point de vue que j'ai sur ce qu'on appelle être à cul, il est possible que je fasse des erreurs, ce n'est que mon interprétation et il est possible que je change d'avis d'ici 2 mois. Je pense que néanmoins, même dans son état actuel, ce petit article peu aider des personnes vivant les problèmes décrit.
Alors, ce post est super long et ressemble plus à un article, ça tombe bien car je compte l’utiliser de cette manière plus tard, d'ailleurs les admins de skipass, si vous voulez en faire un article n'hésitez pas à me contacter. Une longue partie du post est consacrée à l’analyse et la compréhension du problème, il est assez probable que bien des gens ne nécessitent pas de comprendre tout pour régler le problème qu'ils rencontrent. Il se peut que seul les exercices fonctionne ou que simplement la compréhension d’un des aspects vous suffise.
Etre à cul c'est la lacune sur un mouvement, mais pas une position:
On dit souvent à quelqu'un qu'il est à cul ou qu'il devrait se mettre en avant et lorsque la personne l'entend, elle a tendance à essayer de se corriger en se mettant vers l'avant comme elle le peut. Souvent ça crée d'autres défauts techniques dont le plus courant est celui de casser le buste pour avoir la tête vers l'avant. En fait, casser le buste vers l’avant présente deux énormes défauts :
• ça ne place pas l'appui réellement sur l’avant des skis,
• ça désolidarise le corps ce qui à l'effet de diminuer le poids transmit dans le ski (on va dire que cassé en deux y'a que le poids du bas du corps qui se transmet dans le ski, alors que sans casser l'ensemble du poids se transmet dans le ski) ce qui fait que le corps s’éffondre au moindre choc et cela diminue la capacité de mouvement des jambes. Essayez de remonter le genoux en étant debout, puis faite pareil en penchant le haut du corps vers l'avant, vous verrez que vous avez beaucoup plus d'amplitude dans le premier cas.
Bon, ici une petite image faite avec mes talents artistique plutôt bas, sert à illustrer le problème.
Comme on voit sur l’image, les flèches vertes symbolisent l’appui naturel que procure la gravité, on voit sur l’image de gauche que l’appui est cohérent et l’ensemble du poids du corps est transmit dans le ski, alors que sur le deuxième on voit que l’appui est divisé. On voit également que l’angle (en rouge) formé entre le tibias et le ski est plus aigu à gauche qu’a droite, car avoir le buste cassé diminue la flexion et donc ne pousse pas à plier sa chaussure de manière à avoir de l’appui sur l’avant des skis. Je n’ai pas exploré les nombreuses autres erreurs qui arrivent lorsque l’on pense à une position plus qu’à un mouvement, mais parmi elle il y a le fait de mettre les bras en avant comme un robot, mettre les mains sur les genoux (ce qui crée le problème du cassage de buste), être tendu comme un piquet mais appuyé vers l’avant, etc.
Selon moi, être à cul c'est pas que une position, mais surtout un résultat (comme toutes les positions d'ailleurs). Chercher une position en ski est selon moi souvent une erreur car le ski, comme tout les autres sports, nous demande de bouger et pas d'être statique. Une position n'est donc qu'un résultat ou un moyen de mieux bouger. On passe par des positions en skiant et parfois elles peuvent nous servir de repère, mais c’est un mouvement qui permet de les atteindre et c’est ça qui me paraît essentiel à comprendre.
Voici ce qui explique selon moi, le mécanisme de « être à cul » : une mauvaise gestion de la relation de vitesse entre le support de base et le centre de gravité. Pour simplifier je vais dire les pieds pour la base et le bassin pour le centre de gravité.
Ici on voit que la vitesse représentée par les flèches bleue est plus rapide au niveau des pieds (ou du ski, soit du support de base), qu’au niveau du bassin (bon j’ai pas mis au bassin pour éviter des blagues graveleuse). Le résultat c’est que le ski avançant plus vite que le bassin, la personne fini par être en arrière.
Donc :
• si mes pieds vont plus vite que mon bassin, je me retrouve vers l'arrière
• si mes pieds vont plus lentement que mon bassin je me retrouve vers l'avant
• s'ils vont à la même vitesse il m’est possible d’être centré
L'altitude joue la dedans aussi, car si mes pieds perdent de l'altitude plus vite que mon bassin je suis à cul, etc.
Finir un virage à cul signifie juste que mes skis ont parcouru plus de distance que mon bassin soit pour des questions de vitesse, soit d’altitudes. C’est souvent bon signe, car si je m'améliore en coupe, mes skis accélèrent et je finis plus souvent à cul. Si j'ai des skis avec plus de patates, je prend une accélération plus forte en fin de virage et je finis également à cul.
Autre facteurs qui joue énormément c'est le terrain, en bosse je vais avoir tendance à finir à cul, car le terrain va créer des décalages de vitesse bassin pieds.
Je n’ai pas de chiffre, mais selon moi, il existe un seuil de vitesse ou il est plus ou moins impossible de se positionner, car l’effort physique demandé pour me repositionner est trop élevé par rapport aux forces extérieures (vitesse, altitude, etc.). Bref, au plus on gagne en vitesse dans nos virage, au plus on se confronte à ce seuil et au plus on risque de finir à cul. C’est pourquoi de nombreux racer finissent leurs virages à cul, cela ne pose pas de problème dans la mesure ou ils sont capable de se repositionner en fin de virage.
Trois choses à bosser et à comprendre pour pas finir à cul :
La 1ere c'est l'anticipation :
Avant une accélération de mes skis, je dois positionner mon bassin à l'avance par rapport au mouvement de mes skis afin d'anticiper leur accélération et limiter la casse.
La 2e c'est la résistance :
Pendant l'accélération je dois être suffisamment gainé pour diminuer le décalage entre pieds et bassin.
Le 3e c'est le mouvement de repositionnement :
Dès que je suis à cul, je dois pouvoir me repositionner, c'est à dire soit accélérer mon bassin par rapport à mes skis, soit ralentir mes skis par rapport à mon bassin, soit les deux.
Ces 3 gestes vont correspondre à des phases de virage, pour simplifier la compréhension mettons nous d’accord.
J’utilise souvent des lettres pour symboliser nos virages, ça évite de toujours dessiner : deux virages ça dessine un S dans la neige (ou un Z si on est trop abrupte), un seul virage dessine un C et un demi virage dessine un J.
Dans un C je vais donc en théorie être relativement lent sur la partie horizontale du C, ensuite sur la partie verticale du C je vais prendre de la vitesse, et en fin de C ralentir un peu ma vitesse.
En soit, cela correspond aux phases du virages… bon les phases se décalent en fonction du type de virage, du niveau du skieur, de la réussite etc. au plus on évolue on plus on passe de gestes juxtaposé (l’un après l’autre par bloc de mouvements) à des gestes coordonnés (enchaîné de manière fluide comme un seul mouvement)… du coup la phase III est en même temps la phase I du virage suivant pour un skieur avancé. Quoi qu’il en soit, voilà les grande idées.
Sur le premier tiers je dois anticiper, sur le 2e je dois résister et sur le 3e repositionner. Je ne peux pas faire autrement car en 2e partie il est trop tard pour anticiper et il est quasi impossible de repositionner à cause du seuil de vitesse dont j’ai parlé plus haut. Bien entendu cela est possible sur un virage chasse-neige voir dérapé (car la vitesse est plus lente), mais au plus le virage est coupé au plus on risque d’atteindre ce fameux seuil de vitesse ou la force nécessaire pour se replacer à l'avant devient extraordinaire.
Si vous avez ce problème d'être à cul, je vous conseille de vérifier si les 3 causes sont en question ou seul l'une d'entre elles. Si vous avez identifié l’une d’entre elle, voici un peu plus de détails sur ce qu’implique chaque mouvement.
Anticipation :
Souvent l'erreur consiste à vouloir se mettre à l'avant de ses skis uniquement, alors qu'en fait il faut s'orienter en direction du prochain virage.
Sur le dessin, la flèche bleue montre que je donne de la force pour être à l’avant de mes skis et l’on constate que cette force finit par me tirer en arrière, car ayant tourné, je suis à 180° degré par rapport à ma position d’entrée de virage. Et surtout l'accélération principale se passe dans le moment vertical du virage, donc je gagne à projeter mon bassin vers l'intérieur du C, comme ça je subit moins cette accélération. Donc le geste principale c'est d’envoyer le bassin à l’intérieur de mon virage, donc vers la fin de mon C, ainsi pendant la phase II j’aurai de l’avance avec mon bassin par rapport à mes pieds et je ne finirai pas trop à cul. Je précise que dans un virage bien coupé, comme l’ensemble de mes gestes vont se convertir en vitesse, même la phase III va continuer à être rapide et il arrive souvent pour les skieurs de courses de se faire asseoir à ce moment là. (D’autres gestes sont en jeux également).
Exercice et images mentales :
Etre en traversée, c’est comme être sur un escalier de côté. En effet, mes skis coupent des plateformes dans la neige, et forment deux marches. Si vous vous mettez sur un escalier de côté, vous aller constater que vous faite une extension de la jambe du bas (jambe exté en ski) et une flexion de la jambe du haut (jambe intérieure). Si vous tendez la jambe du haut vous perdez en équilibre et diminuer votre appui exté. Donc pensez que votre traversée est dans cette position et qu’entre vos C (qui lorsqu'ils s'enchainent forment un S), vous devez échanger les positions, donc étendre la future jambes exté et fléchir la future jambe inté. Le ressenti du mouvement est assez proche de celui d’un pédalage. Ce pédalage va prendre appuis sur l’actuelle jambe inté, mais qui deviendra la prochaine exté… pendant cet appui, sur un escalier ce serait chercher à se jeter dans le vide et c’est une des raisons pour lesquelles ce mouvement est contre intuitif. Dans cette image la ligne noire représente la trajectoire de vos ski, alors que la ligne rouge représente la trajectoire de votre bassin. Lors du changement de virage il y a une croix qui se forme entre ligne rouge et ligne noire, c'est vers ce moment qu'il faut projeter le bassin dans le virage... c'est pour cela qu'en déclenchement on parle de cross under, cross over, virage mixte. Cela défini la technique utilisé à ce moment là.
Parmi les bons exercices que je conseille pour le sentir :
• Les pas tournant aval expert : mementoski.com
• Dérapage avec poussée de la jambe amont
• Feston avec poussée de la jambe amont : mementoski.com (cf dérapage)
• Carving sur un ski (en ayant qu’un seul ski chaussé, sinon c’est pas aussi efficace)
• Carving en prenant les battons à l’envers et en les laissant les deux trainer dans la neige dans toutes les phases du virages.
Ces exos, apprennent à changer de carre et transférer plus vite le poids du corps. Cela apprend à initier les virage avec la future jambe exté, à pédaler et à mieux orienter notre extension vers la fin de notre C, plutôt que juste vers l’avant.
Résistance :
La résistance c’est un peu plus simple…. Dès que j’ai dépassé mon fameux seuil de vitesse, je ne peux plus me repositionner, mais résister face aux forces qui m’affectent. Donc le principe c’est de ralentir ses skis et d’accélérer le bassin. Mais alors qu’il est assez simple de projeter le bassin vers un endroit lorsque l’on est ralentit (donc en phase III), il est assez compliqué de le faire en phase II lors de la ligne de pente. Donc, je conseille de plus chercher à ralentir ses skis, qu’à accélérer le bassin. En bref, apprendre à reculer les skis en gardant le haut du corps stable est souvent plus efficace.
Physiquement ça demande du gainage et en terme d’exos c’est quasi tout les exos de positions, mais ceux que je conseille en particulier sont :
• Sauter en soulevant uniquement l’arrière des skis
• La même chose mais sans batons et les bras croisé sur la poitrine
• La même chose en ayant les deux batons prit à l’envers et restant en contact avec la neige
• Faire des sauts (avec sa propre énergie, avec des bosses, sur des kicks, sur des ruptures de pente, en dropant en hors piste etc.)
C’est un peu plus court, mais les exercices pullulent, par ailleurs les exos d’anticipation et de repositionnement aident dans la résistance.
Repositionnement :
Bon en fin de virage notre vitesse ralenti légèrement donc c’est le meilleur moment pour se replacer, au plus le virage est coupé au moins c’est accessible et au plus faut de capacité physique pour le faire. Le planté de bâton participe grandement à se replacer vers l’avant des skis, tout en participant à anticiper le virage suivant. Mais le planté de bâton ça me prendrais 10 pages de plus pour l’expliquer, donc tanpis.
En bref lorsqu’on fini un virage, il faut tirer les des skis en arrière pour se repositionner, ce geste est direct enchaîné par les gestes d’anticipations du virage suivant, mais au début l’isoler permet de mieux le saisir. Je vous conseille de projeter le bassin vers l’intérieur du virage suivant pour anticiper, mais je vous conseille de chercher à tirer ses skis en arrière pour se repositionner. En effet, il est plus efficace de reculer ses skis que d’avancer le bassin.
Quelques exos :
• Faire avant arrière avec le ski intérieur pendant la traversée, faire pareil ensuite avec l’exté, ensuite faire les deux en opposition (c’est à dire un ski recule lorsque l’autre avance), ensuite avant arrière en association (c’est à dire les deux ski avancent et reculent ensemble)
• Faire le mime de la corde :
• Faire des border cross, skicross, champs de vagues, champs de bosses… essayez de pousser les skis vers l’avant pendant que vos skis montent sur la bosse et les reculer lorsqu’ils descendent. Ensuite faire pareil avec une absorption, donc il faut imaginer que l’on fait un rétropédalage des deux jambes pour passer une bosse.
Pendant la montée on fléchit les jambes (flèche verte) en avançant les pieds (flèche bleue), alors que pendant la descente on étend (flèche verte) les jambes en les reculant (flèche bleue). Bon c’est la technique d’absorption de bosse en soit… on cherche à rétropédaler ce qui permet de garder un contact constant ski/neige. Bon les bosses ça nécessiterait un sujet entier pour les comprendre, mais on comprend bien que le fait de monter et descendre sur le terrain créer des accélérations et ralentissement des skis ainsi que des changements d’altitudes, si aucun geste ne vient les compenser on fini forcément à cul…
• Faire des ollies sur des jumps
• Faire de virages ollies, ou dolphin turns
• Faire des doubles planté de bâton.
• Faire de la marche arrière et pleins de variations en marche arrière
Voilà, c’est ici que ce clôture ce long sujet, j’espère qu’il aidera certains d’entre vous à mieux comprendre le ski en général et cet aspect du ski en particulier.
Quelques autres pistes de réflexions :
• Lors d'une coupe cf pomme de terre et ce sujet : skipass.com en plus du geste de coupe, avancer le ski participe à la coupe de la même manière que lorsque l'on coupe on fait un mouvement du couteau vers la pomme de terre, mais aussi un mouvement avant arrière
• La vitesse de poussée du ski vers l'avant va avancer ou retarder le moment du rebond du ski
• Faire des virages en terme de rapport de vitesse c'est assez similaire à traverser un champs de bosse
• En poudreuse provoquer un mouvement avant arrière permet de sortir de la neige sur l'arrière de ses skis et se recentrer pour la virage suivant.
inscrit le 26/02/12
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