eclaireur66 (10 avril) disait:
vonderberg ( 9 avril) disait:
eclaireur66 ( 9 avril) disait:
vonderberg ( 9 avril) disait:
Blacksite ( 9 avril) disait:
C'est un peu triste cette "campagne" pour l'organisation des JO d'Hiver 2026...
Disons que les médias n'en parlent pas trop, et que l'engouement des pays et du public n'est pas forcément au rendez-vous : abandons de candidatures à répétition (Autriche, Suisse, Canada), valse hésitation d'autres pays (la Suède abandonne puis représente sa candidature, le Japon reporte sa candidature à plus tard pour cause de séisme, les Etats-Unis songent à se présenter puis renoncent). Tandis qu'en Italie ça se bat en interne entre plusieurs villes candidates avec un Etat très en retrait avant, finalement, d'apporter sa caution financière aux jeux dans le cadre du dossier de candidature Milan-Cortina d'Ampezzo. Et puis il y a une candidature très volontaire (faut dire qu'on a pas vraiment demandé son avis à la population) mais retoquée (Turquie).
Donc, il y a du suspense, du rebondissement, mais qui semble presque plus répondre à la logique du mistigri qu'à celle de l'adhésion. C'est original tout de même !
Après, en terme de médiatisation de l'info, il faut tenir compte de la vive concurrence d'un feuilleton politique haletant, dépassant l'imagination des meilleurs auteurs de soap operas et émissions de télé-réalité : le Brexit. Par rapport à ce feuilleton, celui des J.O. d'hiver de 2016 ne fait clairement pas le poids !
Pourquoi devrait il y avoir engouement autour d'un évènement qui perd de sa substance. Comment peut-il y avoir unité de lieu quand dans un même périmètre des organisateurs doivent investir dans des infrastructures aussi disparates et dispendieuses que des grandes salles de 10 000 spectateurs pour le hockey et le patinage et des stations de ski avec un dénivelé de 800 mètres pour les descentes.
On vient bien déjà que pour les JO d'été, les épreuves de voile et bientôt de surf, sont le plus souvent délocalisées. Pour les voileux, le village olympique, centre de gravité des forces vives des compétitions, ça reste et restera un mythe. Sans compter que les cadors qui n'ont d'autres buts que la médaille d'or se fichent bien de l'opportunité de rencontrer d'autres athlètes à l'aide d'un plateau repas. Les associations Milan-Cortina, Stockholm-Are-Ostersund ne me choquent pas. Au contraire, si elles permettent des nouveaux investissements là où les besoins se font le plus sentir, et bien tant mieux.
Je prends un exemple des JO de Paris :
Les épreuves de canoë-kayak en eaux vives auront lieu à Vaires sur Marne où il est prévu de construire un nouveau bassin au sein de la base nautique existante. Il en existe déjà un à Cergy-Pontoise qu'il suffisait d'améliorer. Ou encore mieux, il y a celui de Pau, magnifique, et qui a déjà été éprouvé par des coupes du monde et un championnat du monde en 2017. Et on veut nous faire croire que les athlètes qui seront en compétition dès 9h à Vaires sur Marne passeront la nuit précédent les épreuves au village olympique de l'ile Saint Denis. Je n'y crois pas une seule seconde.
Il faut arrêter avec ce mythe que représente le village olympique, centre de gravité des échanges et des rencontres. Les grandes salles, c'est pour les villes, les épreuves de skis pour les sites naturellement enneigés. Et les athlètes logent là auront lieu leurs épreuves. Basta.
Je comprend bien le sens de tes remarques et les partage dans une certaine mesure. Cependant ce n'est pas sous ce message - qui ne fait pas référence à la multiplicité des lieux de compétition - qu'il aurait fallu les poster, mais sous le précédent.
Je rappelle quand même que c'est le CIO lui-même qui, à un moment donné, a fait pression sur les Etats candidats pour qu'ils regroupent le plus possible géographiquement les sites olympiques. Il suffit de se souvenir comment la candidature d'Annecy avait été modifiée pour la regrouper sur 3 sites (Annecy, les Aravis et Chamonix) alors qu'au départ elle arrosait davantage la Haute-Savoie, à l'instar de la solution retenue lors de la candidature d'Albertville en Savoie.
Il faut croire que la difficulté de plus en plus grande à trouver des candidats a conduit le CIO à faire preuve de plus de souplesse (et peut-être aussi de réalisme économique) car, à ne prendre que le cas de la candidature italienne pour 2026, il semble évident que Cortina d'Ampezzo (retenue en raison de ses infrastructures spécifiques) pouvait être associée à une autre ville italienne plus proche que Milan (ex.: Bolzano, Trente, Udine) et appartenant de surcroît, le cas échéant, à la même province de la Vénétie (ex.: Venise, Trévise, Padoue, Vérone). Et si les pistes de Cortina d'Ampezzo n'étaient pas suffisantes pour accueillir toutes les épreuves de ski et de snowboard, il existe à proximité (dans les Dolomites) un tas de stations autrement plus proches que celles de la Lombardie, elles-même pas forcément à côté de Milan.
Ce faisant, je n'entend pas critiquer la candidature italienne, pas plus que celle de Stockholm d'ailleurs, mais mettre l'accent sur les contradictions du CIO dans son approche, tout au moins au fil du temps, de l'organisation des J.O.
Et je ne suis pas certain que les J.O. d'hiver perdent de leur substance ou génèrent un moindre intérêt du public (il faudrait vérifier les chiffres d'audience télévisée d'une olympiade à l'autre). Il apparaît par contre évident qu'ils effraient nombre de contribuables !
Quand je parle de perte de substances, je veux signifier qu'il y a des sports ou des épreuves qui n'ont rien à faire dans l'Olympisme. Et qui polluent ces autres sports qui attendent la lumière une fois tous les 4 ans.
Des sports comme le football masculin, le tennis, le basket-ball masculin ou le cyclisme n'ont rien à faire dans les JO d'été. Tout comme le hockey sur glace masculin dans les JO d'hiver. Et pour aller au bout du propos, j'ajouterai même le ski Alpin. Et ceci pour une raison simple. Ce sont des sports mûrs, professionnels qui ont leurs propres calendriers et hiérarchies et qui n'ont pas besoin des JO pour exister.
Dans le tennis, un titre olympique ne remplacera jamais un grand chelem.
En football masculin de sélections, le tournoi olympique ne fera jamais le poids par rapport à une coupe du monde. Même en ski Alpin, tout le monde sait que le graal absolu, c'est le gros globe ou au mieux un globe de spécialité. Si ce globe est confirmé par un titre de champion du monde ou un titre olympique, tant mieux. Mais l'essence même du ski Alpin, c'est la coupe du monde. Et c'est en cela que j'accorde plus de crédits aux 86 victoires de Stenmark en coupe du monde qu'à la victoire d'Ester Ledecka au SG des JO de 2018.
Après que les TV, notamment Américaines, qui payent des droits astronomiques, poussent à la diffusion des sports phares aux heures les plus intéressantes pour le passage des pubs, elles sont dans leur logique de principal bailleur du CIO. Et là, je dis stop. Parce qu'une finale USA-Espagne en basket masculin ou une finale Canada-Suéde en hockey sur glace en prime-time, ça prend toute la lumière a un Pierre Vaultier double champion olympique ou à une Perrine Lafont qui n'ont finalement rien retiré de leur titre olympique, si ce n'est un accomplissement personnel.
Le boulot du CIO, c'est de mettre en lumière des sports qui peuvent être télégéniques mais qui souffrent d'un déficit de notoriété. Et pas de se faciliter la tâche en mettant au programme des sports omnivores qui en plus nécessitent des plus grandes salles, des plus beaux hôtels, en gros de l'or qui brille et donc des investissements importants au détriment des vrais sports olympiques. Et là, je boucle la boucle. Qui dit réorientation des investissements rend possible des candidatures à taille plus humaine, mais pas moins spectaculaire. Même si le chantier des pistes de bobsleigh restera parfois un handicap en cas d'absence dans un pays.
Au CIO, je pense que les candidatures Suédoises et Italiennes, ça ne doit pas les faire rêver. Ce n'est pas du minimalisme qu'ils veulent, c'est du clinquant. Après du disney Russe à Sochi, du samsung hyper-connecté en Corée du sud et le délire Chinois à venir, revenir dans le sud tyrol ou dans l'axe Stockholm-Are, ça va sentir la dépression à plein nez. C'est peut-être pour cela que les Italiens vont s'appuyer sur Milan. Un peu de clinquant quand même avec des belles boutiques de fringues pour ces dames.
Je comprend la logique consistant à ne mettre en valeur, via les J.O., que des sports peu médiatisés autrement, mais je crains hélas, d'une part, que cela ne corresponde pas à la charte de l'olympisme et, d'autre part, que l'appréciation de la médiatisation d'un sport soit très relative selon les pays et le public concernés.
Si on prend l'exemple du ski alpin, il est clair qu'il est très médiatisé et touche une bonne partie de la population dans un pays comme l'Autriche qui, dès lors, attachera probablement (et à juste titre) plus d'importance à un globe de cristal qu'à un titre olympique. Inversement, dans un pays comme la France, la médiatisation de ce sport auprès du grand public se fera essentiellement à l'occasion des jeux olympiques. Chez nous, tout le monde se souvient des 3 médailles d'or gagnées par Jean-Claude Killy aux J.O. de Grenoble en 1968, mais qui peut dire combien de globes de cristal (ou titres équivalents) il a obtenu ? Idem pour les champions plus récents qui sont connus essentiellement pour leurs exploits aux J.O., beaucoup moins pour leurs résultats en coupe du monde.
De plus, la forte médiatisation d'un sport, même à l'échelle planétaire, n'a pas nécessairement pour effet de réduire son attrait dans le cadre des J.O. Cela se vérifie tout particulièrement en matière d'athlétisme où les grands meetings sont régulièrement retransmis à la télévision, où les nouveaux records établis par les athlètes ne passent pas au travers des mailles de l'information, et où, pourtant, les J.O. restent les rendez-vous majeurs pour cette discipline (qui aurait l'idée d'organiser des J.O. d'été sans épreuves d'athlétisme ?).
Les J.O. restent avant tout un spectacle pour le grand public (celui qui se découvre une fibre sportive tous les 4 ans pourrait-on dire de manière caricaturale) et une opération de communication majeure pour nombre de sports, qu'ils soient ou non déjà médiatisés par ailleurs. Au final, on s'aperçoit que ce sont surtout les disciplines ne bénéficiant pas de la participation des meilleurs de leurs athlètes ou de leurs équipes au plan mondial, comme le football, ou lorsque la compétition est trop déséquilibrée entre les athlètes ou équipes en présence, qui ne tirent pas profit de leur participation aux J.O.
On peut le regretter d'un point de vue purement sportif, mais c'est ainsi. D'ailleurs, quel serait l'attrait, la légitimité des J.O. en dehors de cette médiatisation du sport, sous ses diverses formes, vis-à-vis du grand public tous les 4 ans, à part peut-être l'utopie affichée de promouvoir la paix via le sport ? Dans la grande majorité des sports il existe des compétitions annuelles, voire également mondiales se tenant à intervalle régulier (ex. : championnats du monde de ski alpin tous les 2 ans ; coupe du monde de football ou de rugby tous les 4 ans), qui permettent déjà de mesurer les mérites respectifs des sportifs.
On pourrait en conclure l'inutilité et la vacuité des J.O. et se prononcer pour leur suppression. Sauf que si l'on interroge les athlètes, premiers intéressés, ils seront probablement d'un autre avis dans leur grande majorité car les J.O. restent pour eux, sauf exception, un instrument de médiatisation inégalé pour se faire connaître et tenter de valoriser leur parcours sportif.
Enfin, à supposer même que les candidatures italienne et suédoise pour 2026 ne fassent pas trop rêver les membres du CIO, elles présentent tout au moins un intérêt : les prochaines candidatures françaises pour associer Nice à Val d'Isère ou encore Lyon au Grand Tourmalet !
inscrit le 09/01/17
860 messages