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Amateurs et spécialistes sont de plus en plus nombreux à s'essayer à la prévision saisonnière. Ce type de prévisions en est encore à ses balbutiements et la fiabilité, bien qu'en progrès, reste médiocre.
Je me suis lancé pour ma part en 1999 lors de la création de mon site perso (Lamétéo.org) en découvrant sur le net que des modèles saisonniers étaient à disposition. A l’époque, la fiabilité était de l’ordre d’une chance sur deux, mais malgré ces mauvais résultats, ces tendances ont rapidement attiré les curieux, et en dépit mes propres réticences à poursuivre les prévisions saisonnières suite à de mauvais résultats, j’ai du me résoudre à continuer de les publier tous les mois.
Mais une tendance saisonnière, comment ça marche? Divers organismes publient soit des modèles bruts (NOAA, IRI, Wolfgang Roeder, Met Office), soit des synthèses (Météo-France). Jusqu’à récemment, les organismes officiels comme Météo-France ne fournissaient pas le grand public, mais uniquement les professionnels tels que certaines grandes marques de supermarchés désirant prévoir les ventes des semaines et mois à venir en fonction des tendances saisonnières.
Chaque prévisionniste à ses propres méthodes de prévisions, mais elles se recoupent fréquemment : synthèse des différents modèles internationaux, un brin de climatologie (durées retour de certains phénomènes, retombées du réchauffement), possibles influences du Gulf Stream, de l’activité solaire, de la NAO (North Atlantic Oscillation)… Certains se penchent même sur le comportement des animaux, de la végétation, l’astronomie, l’astrologie… mais là, on s’égare réellement dans le n’importe quoi car au mieux certains signes de la nature peuvent annoncer un changement de temps quelques heures à l’avance, mais jamais plusieurs mois, ni même plusieurs semaines… et même pas quelques jours! Nous pouvons donner une grande tendance pour trois mois, voire mois par mois en raison d’anomalies climatiques parfois décelables longtemps à l’avance. En revanche, ne vous fiez pas aux charlatans qui annoncent le temps pour telle ou telle semaine : ce n’est que de la foutaise! Et personne ne peut donc dire si nous connaîtrons un Noël blanc ou non.
Il faut avouer que les tendances pour l’hiver 2006-2007 sont délicates à établir, bien plus que l’hiver dernier qui était vu froid par une majorité de modèles, ce qui s’est vérifié avec un froid certes modéré mais durable.
Pour les mois à venir, ça part dans tous les sens : du froid pour les allemands, du frais pour les américains, du doux côté français… et faire une synthèse, trancher pour tenter de déterminer une tendance est un exercice difficile. Il semblerait qu’une tendance à une certaine douceur se détache sur les trois mois d’hiver (ce que j’annonce d'ailleurs dans mes tendances). Le flux océanique étant aux abonnés absents depuis 2003, il est fort possible qu’il fasse en effet son retour cet hiver. Mais rien n’est sûr…
Frédéric Decker
inscrit le 30/11/06
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