Haute Maurienne Vanoise : Raid en HMV (vidéo)

meremicheleprod Après avoir étudié de multiples plans pour une petite virée à ski de 4-5 jours, nous annulons les dolomites, le grand paradis (quoiqu’on l'ai gardé sous le coude même après le départ) pour une météo trop incertaine ou une caisse insuffisante.

Jour 1, Val Misère – refuge du Carro : nous décidons finalement de décoller de Val d'Isère dimanche en milieu d’après midi après avoir laissé passer la pluie qui s’abat « grâce » à ce nouveau petit retour d’est. En bons fainéants, nous prenons un forfait randonneur (36€ pour 3 remontées) pour accéder au sommet du Pissaillas et basculer par le col du Montet.

Nous profitons d’une bonne descente dans une neige plutôt agréable avant de remettre les peaux pour rejoindre le refuge du Carro en toute fin d’après-midi, tout juste à l’heure pour la soupe.

Jour 2, Refuge du Carro – refuge des Evettes : Après des discussions sans fin sans réellement savoir quoi faire, nous tranchons au pim pam poum pour prendre la direction des Evettes. Nous skierons une magnifique neige poudreuse sur fond dur en face nord au-dessus de 2500m avant de faire toute la traversée par les glaciers dans un cadre Idyllique. Nous descendons toujours en cherchant les pentes exposées nord qui sont restées poudreuses toute la journée grâce à une température correcte. Passage par le désormais très réputé lac du grand Méant et ses séracs qui se jettent dans le lac. Repeautage sur 100m pour atteindre le refuge des Evettes.

Jour 3, Refuge des Evettes – Refuge d’Avérole : nous en sommes désormais au plan F de notre périple, nous optons pour l’Albaron en espérant pouvoir accéder au sommet puis redescendre en face Sud. C’est un grand succès tant les conditions sont parfaites pour cette ascension, la majorité des pentes nord sont purgées, une petite couche de 15cm qui accroche très bien et une quantité de neige impressionnante. La balade est magnifique de bas en haut !

Nous descendons comme espéré en pente sud depuis le sommet dans une moquette 5* jusqu’à 2600m environ. La neige sera beaucoup plus lourde en dessous et même très limite sous 2400m. nous repeautons sur 100m jusqu’au refuge d’Avérole après une journée de rêve au milieu des splendides sommets franco-italiens.

Jour 4, Refuge d’Avérole – Val Misère par le fond des fours : départ en descente pour rejoindre le fond de la vallée. L’enneigement est faible car il avait totalement disparu avant le retour d’Est mais suffisant pour ne pas déchausser. Le regel est excellent donc ça avance fort sur la piste de ski de fond. Petit mission stop pour rejoindre Bonneval-sur-Arc, un grand merci à la personne qui a accepté de prendre dans son van 3 hurluberlus qui ne ressemblent plus à grand-chose avec 3 énormes sacs et 3 paires de ski.

Le plus dur semble fait, c’était sans compter sur la montée du col de l’Iseran. Commençant par 300m de marche à pied car la neige a de nouveau disparue. Nous cuirons, thermostat 8, jusqu’au pont des neiges, heureusement que le cadre est idéal.

Ici les galères commencent et le matériel rend l’âme à petit feu. Un ski cassé en deux qui tient grâce aux cars et une chaussure bloquée en mode descente et plus d’axe de malléole pour deux compères. Direction donc les remontées du col de l’iseran pour le plus abimé tandis que nous nous dirigeons à 2 vers le col du Fond des Fours pour faire la plus grande boucle possible. Après avoir perdu 8l de transpiration (il porte bien son nom le coin !!) nous arrivons au col et basculons coté Haute Tarentaise dans une neige poudreuse sur les 300 premiers mètres puis une neige revenue bonne à skier jusqu’au refuge du Fond des Fours. La suite n’est que souffrance dans une neige qui enfonce jusqu’aux genoux et une piste de ski de fond interminable.

Retrouvailles au cœur de Val Misère pour les 3 compères de la Mère Michèle histoire de fêter cette très jolie boucle réalisée.

Nous avons passé 4 jours de rêves au milieu des glaciers, des plateaux, des hauts sommets, des entendues de neige sans fin, des chamois, marmottes, renards, lagopèdes. Le tout dans des conditions idéales, un beau temps quasiment constant alors que la météo nous a fait peur tous les jours pour rien. Une neige excellente à skier sur une très grande partie du parcours. En choisissant bien ses orientations, on pouvait opter pour de la poudreuse ou de la moquette. Nous avons parfois eu l’impression d’être seuls au monde dans ces immensités de neige entre France et Italie.

Je remercie chaleureusement les gardiens des refuges que nous avons fréquenté (Carro, Evettes et Avérole) pour leur accueil, leur gentillesse, leurs conseils et les supers échanges. Je recommande fortement ces refuges qui sont des petits coins de paradis hors du temps et de l’espace.