Et du côté de l'AFP... Enfin je vais pas faire tout les articles
Mont-Blanc: une vallée menacée par une vaste poche d'eau, travaux en cours
De Estelle EMONET (AFP) – Il y a 20 heures
SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (Haute-Savoie) — D'importants travaux de sécurisation d'un glacier du massif du Mont-Blanc viennent de commencer afin d'éviter qu'une importante poche d'eau n'inonde la vallée de Saint-Gervais, frappée en 1892 par une catastrophe de même nature qui avait fait 175 morts.
"Le risque de rupture existe, ne serait-ce qu'en référence avec 1892, mais son imminence nous reste inconnue", a dit mercredi le préfet de Haute-Savoie, Jean-Luc Videlaine.
Des études récemment menées par des glaciologues du CNRS ont permis d'établir avec certitude l'existence d'une poche d'eau de 65.000 mètres cubes sous le glacier de Tête-rousse, situé sur la voie normale d'ascension du Mont-Blanc et fréquenté par de nombreux touristes.
A la différence de la plupart des glaciers, cette poche située à 75 mètres de profondeur "ne possède pas de purge naturelle" et ne peut donc se vider sans intervention humaine, a expliqué à la presse le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex.
"Les poches d'eau situées à l'intérieur d'un glacier sont assez rares, et l'origine (de la poche du glacier du Mont-Blanc) reste encore inexpliquée", a affirmé de son côté Christian Vincent, chercheur au CNRS. Il a expliqué qu'une "anomalie" avait été détectée en 2007 avant d'être identifiée à l'aide de mesures par résonnance magnétique.
"Le réchauffement climatique qui a diminué l'épaisseur du manteau neigeux situé sur le glacier" pourrait expliquer le phénomène, selon le glaciologue. "Moins protégé du froid l'hiver, le fond de la cavité se refroidit et ne permet pas à l'eau accumulée de s'évacuer naturellement", avance-t-il.
En cas de rupture, la poche d'eau pourrait s'écouler en 15 à 30 minutes dans la vallée et "près de 900 familles pourraient être concernées", s'inquiète Jean-Marc Peillex, jugeant nécessaire "d'informer la population de ce risque".
En 1892, l'explosion d'une poche d'eau similaire à l'intérieur du glacier avait provoqué ce que les géologues nomment une "lave torrentielle", mélange d'eau, de graviers, de rocs, de terre et d'arbres, qui s'était répandue dans la vallée et avait tué 175 personnes.
"Il ne faut pas se voiler la face, l'urbanisation et la fréquentation touristique du glacier rendent le risque bien plus important qu'en 1892", dit le maire de Saint-Gervais. Depuis une dizaine de jours, l'Etat a donc entrepris de périlleux travaux de sécurisation consistant à mettre en place des câbles reliés à un système d'alerte, pour prévenir la population en cas d'explosion de la poche d'eau, avant d'entreprendre le pompage de l'eau.
Équipés de casques et baudriers, travaillant à 3.200 mètres d'altitude, des ouvriers ont commencé à tendre les câbles acheminés par hélicoptère, entre l'extrémité de la langue glaciaire et les sirènes situées dans la vallées de Saint-Gervais.
Dans un deuxième temps, à partir du 20 août et jusqu'en octobre, "des travaux de pompage vont commencer afin de prévenir tout risque de rupture", a annoncé le maire de Saint-Gervais.
Une fois les travaux de sécurisation achevés, des pompes vont être immergées afin de vidanger les 25.000 m3 d'eau situés dans l'unique cavité localisée avec précision. Les 40.000 m3 restant n'ont pu être précisément repérés.
Rendus particulièrement dangereux en raison de l'altitude, les travaux devraient coûter plus de 2 millions d'euros, subventionnés à 80% par l'Europe et l'Etat.
Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés.
inscrit le 08/06/07
5900 messages