Le salaire des ambassadeurs dopé par leurs indemnités
Au sein de l’Etat, c’est au Quai d’Orsay et à Bercy que l’on trouve les plus belles rémunérations. Les diplomates en postes à l’étranger sont un cas particulier. Ainsi, nos 181 ambassadeurs (y compris auprès des organisations internationales) touchent, en plus de leur traitement indiciaire (de 3.800 à 7.000 euros brut par mois en fonction du grade) une indemnité de résidence, qui varie selon le degré de risque et d’insécurité du pays en question, l’éloignement, les conditions sanitaires, le coût de la vie sur place, etc. Le montant des IR, qui évolue chaque année, est tenu secret et n’a été rendu public qu’en 2002 dans un rapport parlementaire.
Mais, selon les informations obtenues par Challenges, le barème en vigueur au 1er octobre 2011 démarrait à environ 6.500 euros par mois en Tunisie pour culminer à 25.000 euros en Afghanistan. L’ex-coordinateur du renseignement nommé ambassadeur à Kaboul en février 2011, Bernard Bajolet, qui bénéficie du plus haut grade du Quai (ministre plénipotentiaire hors-classe), gagne ainsi plus de 32.000 euros brut par mois. Voici quelques autres exemples d’IR : 7.000 euros pour les Pays-Bas et la Belgique, 8.500 euros pour l’Allemagne, 10.000 euros pour le Togo, 12.000 euros pour les Etats-Unis, 20.000 euros pour l’Iran, 22.000 euros pour l’Irak. Les "numéro 2" des ambassades, les 92 consuls voire certains attachés militaires ou chefs de missions économiques peuvent également toucher des indemnités du même ordre.
Les ex-TPG toujours bien lotis
A Bercy, les responsables des grandes directions des ministères financiers toucheraient entre 15 000 et 17 000 euros net par mois pour les plus anciens d’entre eux, selon le livre Bercy au cœur du pouvoir, de Thomas Bronnec et Laurent Fargues (2011). Le directeur général des finances publiques, Philippe Parini, gagnerait même 20.000 euros. Certains administrateurs des finances publiques, qui remplacent les fameux trésoriers payeurs généraux depuis la fusion des Impôts et du Trésor en 2009, évoluent à des niveaux comparables. Le détail des rémunérations n’a pas été rendu public depuis, mais selon un rapport de la Cour des comptes de 2008, plus d’une cinquantaine de TPG (Hauts-de-Seine, Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille&hellip
gagnaient alors entre 15.000 et 20.000 euros net par mois.
Au Sénat, les deux secrétaires généraux gagnent plus de 20.000 euros
Les agents du Parlement, dont les rémunérations échappent à la grille de la fonction publique et sont directement fixées par les Bureaux de l’Assemblée et du Sénat, ne sont pas en reste. Au Sénat, les deux secrétaires généraux de la Présidence et de la Questure gagnent environ 20.000 euros net par mois (contre 15.000 euros pour leurs homologues à l’Assemblée Nationale) tandis que les 14 directeurs de services tournent autour de 15. 000 euros.
Les Autorités administratives indépendantes recèlent également quelques postes en or, comme l’a révélé un rapport des députés Christian Vanneste et René Dosière (octobre 2010) ; bizarrement l’annexe recensant les rémunérations n’a toutefois pas été mise en ligne sur le site de l’Assemblée ! Le mieux payé est le président de l’Autorité des Marchés Financiers, actuellement Jean-Pierre Jouyet, qui touchait, en 2010, 25.248 euros brut par mois. A partir de 2011, il a toutefois décidé de baisser le niveau de sa rémunération à 19.658 euros. Suivent, dans l’ordre du palmarès, le président de la Haute Autorité de Santé, avec 17.178 euros, celui de la Commission de régulation de l’énergie (16.017 euros), du Conseil Supérieur de l’audiovisuel (15.413 euros y compris les avantages en nature), de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (15.358 euros) et de l’Autorité de la concurrence (15.290 euros).
inscrit le 13/01/04
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