Il faut bien qu’il y ait une explication. Personne n’accuse de racisme les chercheurs qui constatent que certains gènes prédisposent à certaines maladies. Pourquoi, demande Entine, serait-il raciste d’expliquer la supériorité des Noirs dans certains sports par certaines prédispositions génétiques ? Qui n’impliquent pas forcément qu’ils sont par ailleurs idiots…
Sans remonter à Lucy et à l’Homo sapiens et dénoncer l’eugénisme, comme le fait Entine, on peut citer le résumé de ses conclusions, qui tiennent compte des nombreuses études réalisées depuis 1928 :
« Les Noirs d’origine ouest-africaine ont généralement :
- relativement moins de graisse sous-cutanée sur les bras et sur les jambes, et un corps et une masse musculaire proportionnellement plus fins, des épaules plus larges, des quadriceps plus étoffés et, en général, une musculature plus développée ;
- une cavité pulmonaire plus petite ;
- un centre de gravité plus élevé, une position assise plus tassée, des hanches plus étroites et des mollets plus légers ;
- une envergure et une élongation maximale des segments plus grande : la main est relativement plus longue que l’avant-bras, qui à son tour est relativement plus long que le bras ; le pied est relativement plus long que le tibia, qui est relativement plus long que la cuisse ;
- un réflexe du tendon rotulaire plus rapide ;
- une densité corporelle plus forte, qui est probablement due à une densité minérale plus élevée des os et à une masse osseuse plus lourde à tous les stades de la vie, y
compris pendant la petite enfance (malgré une absorption de calcium plus faible et une prévalence plus élevée d’intolérance au lactose, qui interdit la consommation quotidienne de produits laitiers) ;
- des niveaux de testostérone (de 3 % à 19 %), qui favorisent l’anabolisme et contribue théoriquement à augmenter la masse musculaire, à réduire la présence de graisse et à renforcer l’aptitude à accomplir un effort plus intense avec une récupération plus rapide ;
- un pourcentage plus élevé de fibres musculaires à contraction rapide et d’enzymes pures anaérobiques, qui peuvent se traduire en une énergie plus explosive. »
Autant d’atouts pour les athlètes qui pratiquent des
sports anaérobiques tels que le football (américain), le basket et le sprint. Mais autant de désavantages pour ceux qui veulent faire de la natation (squelette plus lourd et cavité pulmonaire plus faible sont parfaitement contre-indiqués) ou des sports d’endurance.
À l’inverse, les Africains de l’Est (et les Maghrébins : le nouveau recordman du monde du marathon est le Marocain naturalisé américain Khalid Khannouchi) sont biophysiologi-
quement doués pour les efforts prolongés : ils sont plus légers, fabriquent plus d’enzymes productrices d’énergie, assimilent plus facilement l’oxygène (et donc se fatiguent moins vite) et possèdent une plus grande capacité pulmonaire.
L’examen clinique confirme donc ce que l’amateur peut constater à l’oeil nu. Mais Entine a raison de citer dans la foulée les remarques d’un chercheur de l’université d’Indiana, Gary Sailes : « Ces avantages restent insignifiants s’ils ne sont pas pleinement développés par un entraînement intensif et par une insertion dans un environnement porteur et compétitif qui ouvre la voie du succès sportif. »
Ce qu’oublie Jon Entine, en revanche, c’est qu’il ne suffit pas d’avoir des ancêtres ouest-africains pour bénéficier de cet « entraînement intensif ». Aucun des athlètes cités dans les deux tableaux, même pas le Namibien Frankie Fredericks, ne s’entraîne en Afrique. Les conditions n’existent simplement pas. Pour atteindre le niveau de performance d’un Maurice Greene ou se forger le palmarès d’un Carl Lewis, il faut être formé à l’américaine et, mieux encore, aux États-Unis, et pas n’importe où. Aucun des Africains de l’Ouest qui ont participé (et brillé
aux championnats de France (sans concourir pour le titre) parce qu’ils s’entraînent dans les clubs français n’a une chance de succès à Sydney. C’est mathématique : il suffit de regarder leurs temps. Ce n’est pas un hasard si l’adversaire le plus dangereux de Greene au 100 m est l’Antillais Ato Boldon, qui s’entraîne avec lui au groupe Hudson Smith International, avec John Smith – ce John Smith chez qui Marie-José Pérec est allée travailler, avant de retrouver dans l’ex-Allemagne de l’Est Wolfgang Meier, l’homme qui forma (et épousa) la toujours recordwoman du monde du 400 m, Marita Koch. (De même, quelles que soient ses qualités physiques, Hicham el-Gerrouj ne serait pas ce qu’il est s’il n’y avait pas l’Institut national d’athlétisme de Rabat.)
Pour réussir dans le sprint comme réussissent les sprinters noirs américains, il faut aussi avoir une mentalité américaine, c’est-à-dire :
- s’inscrire dans une tradition qui donne l’espoir et la détermination de « s’en sortir », socialement et financièrement ;
- être un gagneur forcené, prêt à lancer et à relever tous les défis.
Ce dernier point est capital. L’esprit de compétition d’un Maurice Greene ou d’un Michael Johnson est tel qu’avant le 200 m des sélections américaines pour les J.O., fin juillet, ils se lançaient publiquement des provocations aux limites de l’injure. Et que dans ce 200 m, ils se sont donnés tellement qu’ils se sont blessés – et ne sont pas qualifiés.
De même, la sprinteuse Marion Jones. À 24 ans, même après sa blessure aux 200 m des championnats du monde de Séville, elle affiche rien de moins que son ambition de remporter à Sydney cinq médailles d’or et de « marquer l’Histoire ». « Toute ma vie, j’ai gagné », dit-elle à L’Équipe Magazine, et, pour France 2, elle lit son cahier d’écolière où, à 9 ans, elle écrivait qu’elle serait la plus grande.
je remets un extrait du lien parce que vraiment ça paraît plein de bon sens !
avec une introduction qui précise que ce n'est pas parce qu'on a ou qu'on a pas tel ou tel avantage physique que l'on est un génie ou un abruti et que quel que soit l'avantage au départ il n'est rien sans travail et volonté
par ailleurs ce n'est pas non plus une recherche d'une "race supérieure" etc etc
inscrit le 10/05/07
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