Test DPS Spoon 2016

3 tests DPS Spoon.

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Note moyenne : 9,7/10
tonido

La Poudreuse à la louche

DPS Spoon
Avis sélectionné
Profil du testeur : 30 ans | 1,87m | 85kg | Confirmé / expert | Marseille
Taille testée : 190
Acheté : en magasin


Ski de profonde, large, rare et spécialisé s’il en est, ce Spoon « est énorme » me direz vous, comment vous contredire ?Avec 150 au patin (148mm exactement) voilà un ski qui attire l’oeil autant que les interrogations.

Déjà équipé largement car largement équipé, mes deux skis "poudre" remplissent pleinement leurs fonctions. Ce nouvel arrivant est donc un gros caprice, difficilement justifiable dans un quiver… plaisir de nouvelle géométrie...de formes généreuses ou hypothétiques conditions dantesques. Pourquoi un Spoon ?… Et pourquoi pas !

Après un raid autoroutier d’un millier de km, je rafle surement l’un des derniers représentant de son espèce. Heureux mais curieux, j’équipe ce beau bébé de JesterDemo afin de varier les possibilités de centrage. La qualité de fabrication est dans le haut du panier, avec de très belles finitions. En main on se demande ce que l’on va pouvoir faire de cette grosse barre de graisse (big Fat stick comme on l'appelle outre atlantique) aux rockers infinis et à la spatule biseautée, qui plus est raide pour la gamme. L’histoire commence quelques jours plus tard avec l’une des plus grosse chute de la saison 17/18. Comptez 1 mètre, à la louche.

Le décor est féérique, les cumuls sont insensés et l’excitation est palpable. Enfin en haut ! ski dans la pente ! La neige est trop fraiche pour être skier dessus,mais aussi trop dense pour avancer une fois dessous tant la quantité est impressionnante… Pour le commun des skis de poudre c’est le calvaire. Tout le monde rame mais fini par couler. Nocta; JJ; ARG et autres Renegade n’y pourront rien et devront se contenter de skier dans les traces jusqu’à la fin de la première journée. « Du plâtre » se plaindront t’ils. Powderman38 et moi même, armés de Spoon 138 et 150 allons profiter pleinement du buffet à volonté.

Déja je comprend l’interêt de l’engin. Un boulimique insatiable capable d’avancer dans la chantilly au beurre. Ce n’est pas un ski véloce, mais dans ces conditions il est impérial. Loin, très loin devant ce qui se fait de mieux. Plutôt glisseur et instinctif, je suis d’accord avec l’idée de mon ami Merlinm : c’est un ski qui se conduit avec la pensée. L’effet spatule est absent. Tout se passe sous la chaussure, en pivot. Souvent à la limite entre accroche et dérive incohérente, il permet des mouvements magiques jusqu’alors interdits par la Police de la FIS. La sensation d’impunité qu’il procure est frénétique. La fôret devient littéralement le souffre-douleur de votre Sumo, qui se charge d'ingurgiter chaque pillow et de soulever dans le ciel des gerbes de neiges grosses comme des autocars.

Dès le lendemain la poudre s’est tassée, skiable pour n’importe quel gros ski, Obélix est invité. Son comportement diffère a peine. Le ski régule plus, parait moins accélérant que la veille. Dans ce cas je lui préfère mon Ghost Train, cambre inverse progressif. Ce dernier plus classique se montrerait plus fluide et coupleux.

En traffole c'est un jeu d’équilibre, mais le fait qu’il reste en surface facilite grandement la tâche. N’attendez pas une arme à labourer le terrain, au contraire. C’est un Swissball qui dévale la pente, rebondissant sans encombres ni précision. Sur piste il faut s'imaginer skier deux boules de curling. Handicapant... Ereintant même, si vous avez surestimé le potentiel de la journée. On se surprend à chercher du regard les tas de neige oubliés pour y demander asile l’espace d’une seconde. D’ailleurs si vous ambitionnez de le skier sur dur, attendez vous a perdre une belle épaisseur de cartilage.

Plus tard, j’aurais la chance de le skier dans la vraie poudre froide, celle qu’on recherche tous. Volatile, sans fond et éphémère. Je sais que vous allez être déçu mais… Je l’ai noyé. Si si.

J’ai noyé le Spoon. http://www.zapiks.fr/spoon.html

Dos au mur, je l’ai senti se débattre, presque vexé.. Il refusait avec véhémence son rôle de sous-marin naissant, mais rien n’y a fait. Très franchement dans ces poudres là… Le choix du ski ne fait pas le bonheur, mais coller un gros prétentieux au fond de la cuvette pour y tirer la chasse ne fait pas de mal.

En toute logique et vous l’aurez compris mon test parle quasi exclusivement de poudreuse. J’en distingue 3 grandes familles. Celle dense, rapide qui se skie en surface. Celle froide, volatile et abyssale qui se skie au fond (oui même avec des skis large). C’est dans la dernière catégorie, au milieu des deux autres, que né l’interêt du Spoon. On trouve ces neiges lors de chutes soudaines et abondantes par des températures proche de zéro, souvent iodées par la proximité de la mer ou de l’océan. C’est là, dans un moment privilégié du temps, qu'on tire quintessence d’un ski sur-spécialisé qui juxtapose audace démesure et sorcellerie.

Pour qui ?

chasseurs de poudre déjà équipés lourdement
9/10
Accessibilité & confort
Performance grandes courbes
Performance petites courbes
Performance trafole
Aptitudes piste
Aptitudes freestyle

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Commentaires

7 Commentaires

east bear Belle plume!
Je ne sais pas pour le 150, mais le 138 sur neige damée douce il est pas si pire (bon faut pas vouloir carver non plus).
Bast03 Le test est excellent, la vidéo.... Indécente.
le fab C'est pas l'hivers 18/19 la grosse chute inskiable, même avec des gros skis, dans un décors féerique ? Si oui j'y étais et je confirme ;)
tonido Fab non non c’était bien 17/18 par contre la photo du test avec les deux spoon date bien de cette fameuse journée 2019.
jamrek Plus qu'un test produit, une féérie.
Rider de Terre C'est beau, j'en ai la larme à l'œil. Belle prise que ce ski exceptionnel qui est une pièce de collection !
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