Si vous étiez à l'IF3 Europe, peut être avez-vous vu en avant première le film "If You Want to Fly" programmé le vendredi après-midi. Vital films nous présente "If You Want To Fly" comme le premier film de freeski réalisé sans la moindre aide de sponsor. Nous avons donc interviewé le fondateur de Vital Films Matt Hobbs afin qu'il nous explique le message qu'il a voulu faire passer à travers un fim sans sponsor uniquement tourné avec des riders originaires d'Aspen. On vous laisse apprécier les 22 minutes du film complet ci-dessous et nous donner votre avis sur cette initiative...
Si vous étiez à l'IF3 Europe, peut être avez-vous vu en avant première le film "If You Want to Fly" programmé le vendredi après-midi. Vital films nous présente "If You Want To Fly" comme le premier film de freeski réalisé sans la moindre aide de sponsor. Nous avons donc interviewé le fondateur de Vital Films Matt Hobbs afin qu'il nous explique le message qu'il a voulu faire passer à travers un fim sans sponsor, uniquement tourné avec des riders originaires d'Aspen. On vous laisse apprécier les 22 minutes du film complet ci-dessous et nous donner votre avis sur cette initiative...
- Peux-tu nous présenter Vital Films ? Quels projets avez-vous réalisé par le passé ?
Je m'appelle Matt Hobbs et j'ai lancé Vital Films lors de ma dernière année de lycée en 2006. A l'origine c'était plus pour avoir un nom pour notre crew et un moyen de rendre nos vidéos de ski plus officielles. C'était vraiment pour le fun à la base mais nous avons commencé à publier pas mal de contenu et à avoir des bons retours sur nos projets. Nous nous sommes rendus compte qu'il y avait un fort potentiel et qu'il fallait l'exploiter !
5 années ont passées depuis… Nous avons l'impression de donner un coup de jeune à l'industrie moderne des média. Notre premier film était intitulé "Everyday Is A saturday", nous l'avons shooté en 2007 (ndlr :attention à ne pas confondre avec le film de Poor Boys). Voilà c'était notre tout premier film avec la première apparition de Torin Yater-Wallace qui avait 14 ans à l'époque. Depuis, nous continuons à produire des édits web et tous les ans une série appelée "The expansion".
Mais notre véritable magie n'est pas nécessairement dans l'industrie du ski, nous avons produit plus de 50 clips musicaux les trois dernières années. La plupart d'entre eux ont été diffusés sur les différents sites d'MTV, VH1, iTunes, Video Of the week, et bien d'autres média… Parmi les artistes avec lesquels nous travaillons, on compte The Grouch, Zion I, Atmosphere, Cunninlynguists, Too Short, Gift Of Gab, Pigeon John, People Under The Stairs etc… J'ai également produit des contenus pour le DC's Street League Tour, j'ai été directeur technique sur les Winter X Games, et j'ai aussi aidé à produire le nouveau MTV Extreme Cribs. Nous avons une véritable entreprise jeune et éclectique, notre vision du future de Vital Films est constamment renouvelée.
- Peux-tu nous en dire un peu plus sur "If You Want To Fly" ? Lorsque vous dites être "le premier film sans sponsor", qu'est-ce-que cela signifie concrètement ?
Notre film "If You Want To Fly" n'était pas prévu d'être produit. Après avoir beaucoup shooté cette année à Aspen pour notre série "The Expansion", nous avons pensé qu'il serait sympa d'avoir un film tourné à Aspen avec tous les meilleurs athlètes du coin. En fait, le film a vraiment pris forme une fois la saison terminée.
En ce qui concerne le "non sponsoring" : je sais qu'il y a pleins de productions d'amateurs qui réalisent des films sans sponsors. De notre côté, ce que nous avons voulu c'est présenter un film de qualité professionnelle, pouvant être produit sans l'aide de sponsors. Je suis conscient que nous ne sommes pas la plus grosses de boite de production dans l'industrie du film.
Cependant, mon seul job est de faire tourner Vital Films alors je pense que nous pouvons dire que nous faisons partie des boites de production professionnelles. Je veux donc que ce film soit un moyen de montrer qu'en tant que professionnels, nous sommes les premiers à faire un film sans sponsors. Peut-être que je trompe car en ce moment je n'ai pas trop le temps de regarder beaucoup de films de ski mais aussi loin que je me souvienne, j'assure que nous sommes les premiers à réaliser un film sans sponsor ou budget.
- Quel message souhaites-tu diffuser à la communauté du freeski avec un film sans sponsor ?
Mon objectif en produisant un film sans sponsor est de montrer aux gens que c'était 100% possible. Les dernières années, j'ai été fatigué de voir les marques devenir plus importantes que le ski lui-même. Avec ce film, j'ai senti qu'il était nécessaire de s'éloigner de toutes les marques pour qu'il soit concentré uniquement sur le ski.
Je veux que ce film donne envie à une multitude de skieurs d'aller rider et de profiter de l'hiver après l'avoir vu. Si cela se produit, je suis serais content et j'aurais atteint mon but ! Néanmoins, je ne veux pas discréditer l'importance du sponsoring dans un sport. Sans le soutien des marques, il est impossible pour un sport de se développer et de devenir grand public. Mais avec Vital Films, nous avons l'impression que nous nous pouvons faire mieux si nous avons 100% du contrôle.
- Où as-tu trouvé le budget pour financer le film ? As-tu gagné au loto pour réaliser ce projet ?
(rire) J'aurais aimé gagner au loto ! Tout l'argent pour ce projet provient de Vital Films, généré par des bénéfices dans différentes industries. Nous étions en position d'auto-financer ce projet. Une des raisons pour laquelle nous avons exclusivement shooté à Aspen est aussi une question de budget.
Nous vivons tous à Aspen, nous n'avons pas eu besoin de payer pour voyager. Les voyages sont toujours la partie la plus onéreuse d'une vidéo de ski. Le plus gros investissement était le temps, pas l'argent. Le temps c'est de l'argent…donc ce projet nous a couté cher ! Néanmoins, j'ai apprécié tous les moments, ça en valait vraiment la peine.
- De quelle manière avez-vous travaillé sur le film ? Combien d'heures avez-vous passé à shooter et en post-production ?
Cette année, nous avons passé une bonne partie de l'hiver à shooter… Je pense qu'au final, cela représente environ 30 jours de tournage. Cependant dans le film, nous avons coupé pas mal d'images pour ne garder que les meilleurs moments de la saison. Nous voulions présenter tous les aspects du freeski : Park, Backcountry, street et compétitions… Ainsi, nous avons un aperçu de chaque facette du sport. Nous avons shooté majoritairement dans le park de Snowmass mais également à Buttermilk, aux X-Games, dans les rues d'Aspen et dans une multitude de spots backcountry.
Le problème avec Aspen : nous avons beaucoup de zones protégés. Les déposes en hélicoptère au sommet des montagnes étaient impossibles. Ce film est donc autour du véritable esprit du ski. Nous avons marché jusqu'aux spots, nous les avons ridés. Aucune technologie moderne ne nous a aidé, mise à part nos caméras. Nous avons shooté avec une Sony XDCAM's mais l'année prochaine ça sera une Sony F3. Le montage a pris environ 2 semaines pleines soit environ 100-200 heures de travail.
- Quels sont les riders de If You Want To Fly ?
Les riders font ce qu'est Vital Films aujourd'hui. Nous avons vraiment construit un crew ces dernières années avec lequel nous avons toujours shooté. Et cela n'a pas beaucoup changé depuis 2007… Ces athlètes sont Matt Walker, Torin Yater-Wallace, Charlie Lasser, Sam Ferguson, Nate Berkel, Aidan Sheahan, Colter Hinch et Owen Leaper. Par contre, ce fut la première année de tournage avec Nick Devore qui a été une grosse inspiration pour moi. C'était un honneur de travailler avec lui !
Nous n'avons pas choisi les athlètes, nous sommes naturellement ensemble car nous venons tous d'Aspen. Je ne pense pas que l'élément du non-sponsoring leur a posé problème car cela nous a autorisé à travaillé quand nous voulions et de la façon que nous souhaitions. Pour avoir bossé avec des marques dans le passé, je sais que leur plus grande préoccupation est "avec quel rider tu vas shooté". Donc sans sponsor, nous ridons avec tous les athlètes du crew.
- Voudrais-tu que ton fim soit un film exemple pour d'autres productions vidéo ?
Oui et non. Je pense qu'avec le développement des nouvelles technologies ces dernières années, faire une vidéo devient plus facile. Le besoin de sponsors va donc diminuer tandis que le nombre de productions va augmenter. Cependant, j'aimerais bien que le message de ce film deviennent un exemple car toutes vidéos devrait être concentrées sur le sport pas sur l'image !
- Quelles sont tes inspirations ?
Je pense que ma plus grande inspiration est la musique et elle dirige tout ce que je fais. C'est pourquoi nous lui portons énormément d'importance dans toutes nos productions. Après la musique, c'est l'endroit où je vis et la beauté du ski qui m'inspirent. C'est un des seuls sports où l'on peut s'échapper du monde urbain et retrouver la nature. Le ski m'a permis d'apprécier les plus beaux paysages dans le monde, c'est une véritable inspiration. Dans l'industrie de ski, ce qui m'a marqué au lycée ce sont les films "Focused" d'MSP et "X" de PBP. Ces films sont des exemples de vraies films de ski.
- Que penses-tu de l'IF3 Montréal et de l'IF3 Europe ?
C'est la première année que je connais vraiment l'IF3. Je pense que c'est une opportunité incroyable pour l'industrie du ski dont nous avions besoin depuis des années. Notre film sera uniquement projeté à l'IF3 Europe cette année mais j'espère que nous aurons un avenir prometteur à travers ce festival. j'aimerais bien qu'il s'implante aux US également. Si l'IF3 était aux US, il exploserait et serait l'un des plus gros festival pour la diffusion en avant première des films de ski et de musique à Automne.
3 Commentaires
Un producteur magique aussi !
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