Rocker Week : reportage

Quatre chanceux, vainqueurs du concours organisé par Salomon, ont passé une semaine bénie par les Dieux de la neige avec guide et pro riders, un road trip de Chamonix à La Grave

Dimanche 17 janvier 2010 : Day 1.

7h30 du mat à Chamonix…  journée pluvio-neigeuse annoncée et avérée dès le lever du jour. La Rocker Week est en route mais pas sous les meilleurs auspices. Tony Lamiche et Cédric Grand (nos deux guides) nous orientent vers Courmayeur pour une session forêt avec peuf et formation sécurité au programme.
De l’autre côté du tunnel c’est la même situation météo. Ce côté du mont Blanc a ramassé un peu plus de neige que le versant français et la journée s’annonce blanche. 
Avec les quatre skieurs gagnants du jeu concours (Thomas, Pierre, Damien et Renaud),  deux riders pro (Victor Galuchot et Fab Maierhofer) ainsi que les deux guides, nous attaquons la pente droit et il ne nous manque que des ballets essuie-masques pour améliorer notre champ de vision. La neige nous passe par dessus la tête, les grandes courbes s’enchaînent et les riders se suivent à l’oreile. On entend des iiiiihaaaa et ouaaaaouuuu…  à travers la montagne.
800 m de déniv s’enchaînent. Il n’y a que nous, on va pouvoir tracer toute la journée…  Et c’est au milieu de ce moment de bonheur que Jésus, Dame Nature ou les fées décident de nous ouvrir les nuages et le panorama grandiose du Glacier de Toule. On s’équipe pour passer en zone glaciaire avec des broches, des baudards, des longes… et on atteint le sommet quelques minutes plus tard au milieu de ces montagnes dont le seul souvenir me fait encore vibrer. 
Nous skions deux runs à partir du sommet. Nous étions bien loin des pistes damées et  aseptisées des stations de ski. La première journée de la Rocker week 2010 s’achève sur un run de 2000 m de descente au milieu de pentes immensément vierges. Trop de neige aurai-je entendu souvent aujourd’hui…

Lundi 18 janvier 2010 : Day 2.
 
Lundi matin :  Temps clair, ambiance glaciale, neige toute fraîche de la veille… La vallée de Chamonix est comme paralysée, arrêtée. Nous ne nous laissons pas engourdir et la décision du jour s’oriente vers les sommets mythiques de l’aiguille Verte et de l’aiguille du Midi déjà léchés par les rayons du soleil.
Les conditions ont attiré du monde sur les grands Montets et malgré quelques minutes d’attente en bas de la benne, nous sommes les premiers à engager les spatules dans les pentes du fameux Pas de Chèvre. Les adjectifs et autres qualificatifs ne manquent pas mais comment vous décrire en quelques mots le plaisir des grandes courbes, l’immensité des paysages,  la caresse de la neige. On aimerait que cela soit sans fin…
 Nous remontons en face vers l’aiguille du Midi pour descendre la vallée Blanche via le Grand Envers. Zone glacière par excellence, crevasses, séracs, ponts de neige… Pratiquement 2800 mètres de glisse jusque Cham.


Mardi 19 janvier : Day 3.

Wahouuuuu, énorme troisième jour encore. Que rêver de mieux que de faces vierges sur plus de 2000 m de dénivelé, une météo sans nuages, sans vent et 50 cm de poooow…  Bref le paradis de tout skieur qui aime la montagne et le freeride.
Nous sommes repartis ce mardi côté Italien sur la Palud à côté de Coumayeur pour emprunter la benne qui mène au pied de la Dent du Géant. La neige s’est stabilisée pendant deux jours. Un peu de crapahute pendant une quarantaine de minutes pour accéder au sommet de la face des Marbrés, que dis-je la : « FAAAAAAAAAACE des Marbrés …. » La pente était quasi vierge de toutes traces et la descente fut féerique.  Le sommet est vraiment « ambiance » avec une « no fall zone » : de la pente à 45°, des rochers, une longue descente  comme un gouffre qui donnerait le vertige.
Fin de matinée, nous sommes remontés au sommet pour une longue descente sur Chamonix en empruntant la Vallée Noire, sœur jumelle de la vallée Blanche, le voyage au milieu des crevasses est surréaliste. Autant de reliefs, de pics et autres trous béants, le tout mené au diapason des guides qui scrutent et identifient tous les risques de ce parcours semé de pièges.
Les photos parlent d’elles-mêmes à travers cette descente de plusieurs kilomètres. Nous étions comme happés par l’immensité, explosions de sensations pour finir nos trois journées fantastiques au pays du mont Blanc.


Mercredi 20 janvier : Day 4.

Tous bien fatigués par trois jours de ski intense, les cuisseaux ayant tourné à plein régime, puis par quelques heures de route pour rejoindre la Grave, nous décidons de profiter de cette journée de mauvaise météo pour recharger les batteries. On gagne une heure de sommeil en se levant à 8h30 puis toute l’équipe se met en route avec l’intention d’en découdre avec la verticalité. 
Apprentissage du mouflage, de l’amarrage sur corps mort, comment se servir d’une broche à glace… Bref, tout ce qui peut servir à sortir quelqu’un d’une crevasse. Nos quatre riders ont appris à se sortir de situations difficiles, à l’abri des bourrasques dans les trous au sommet du domaine et ils ont su tirer les bénéfices de cette journée ventée et neigeuse.


Jeudi 21 janvier 2010 : Day 5.

Nous sommes dotés en France de quelques-uns des plus beaux domaines de ski au monde. Nous avons rayonné autour de Chamonix et nous voilà dans un autre épicentre du freeride : La Grave. Cet endroit est tout bonnement démesuré. Ce lieu est vertigineux, surplombé de séracs, de couloirs, de falaises, de glaciers… Impossible de ne pas être sensible à cette atmosphère montagneuse gigantesque.
Nous tenions à venir ici pour faire découvrir une petite partie de ce domaine immense aux vainqueurs de la Rocker Week. Conditions plutôt très bonnes pour un mois de janvier, neige fraîchement tombée, froide et possibilité de descendre au bas des grands itinéraires sans marcher. 
Nous partons pour l’itinéraire de la Voûte. Un long couloir de mille mètres qui nous aspire vers le bas. Attention la chute est interdite avec rappel de 30 m environ pour passer une barre rocheuse. Une corde, des baudriers, des descendeurs et en quelques minutes, nous sommes sur la neige, dure mais douce à la fois et agréable à skier. Quelques phases de poudreuse sur les côtés épargnés par les avalanches qui dévalent ces longues pentes dont la gravité est sans fin. Environnement fabuleux, nature et sauvage, presque hostile mais tellement bon de slalomer autour des rochers.


Vendredi 22 janvier 2010 : Day 6.

Hôtel de La Chaumine 2 h 00 du mat, la salle est encore bondée et les décibels du concert lâchés à travers la montagne doivent réveiller quelques chamois là haut sur les hauteurs. Tout le monde est encore à fond devant le concert du groupe local avec à la batterie Bruno Florit (rider émérite qui est fondateur du magasin et de la marque Ski Extrême). La Rocker Week fête sa dernière soirée en compagnie des guides, des riders, des « ski bums », de tous les locaux qui sont venus célébrer la neige, la pente, la saison. L’endormissement vient dans la seconde où nous nous couchons et le réveil sonne quelques heures plus tard sur nos visages marqués par l’effort de la semaine et la courte nuit.
Les guides nous planifient encore une belle journée. Nous partons pour l’Alpe d’Huez à une heure de voiture de la Grave. Un seul itinéraire mais quel voyage à travers les montagnes encore une fois. La descente depuis la pointe du lac Blanc en empruntant le Vallon du grand Sablat nous laisse un panorama magique. Le massif de la Meije et les Aiguilles d’Arve sortent sous nos yeux alors que nous descendons ces grands couloirs variés et les petites combes parsemées de rochers et de lips en tout genre.
Pour finir en beauté, l’hélico nous attend en bas pour une navette de quelques minutes et un retour magique sur l’Alpe plutôt qu’une navette en voiture interminable. Une dernière bière, les souvenirs du jour et de la semaine ressortent à tout va.
Fin d’une Rocker Week magique avec des conditions extraordinaires. Nous avons skié des pentes mythiques  à travers les Alpes dans des lieux de choix. La neige et la météo auront été au rendez vous tout comme les acteurs de cette semaine splendide. Merci aux participants, merci aux guides et merci aux riders pour toute l’énergie déployée et la bonne humeur tout au long des six jours de ski.

L’inscription pour la deuxième session prévue fin mars est d’ores et déjà ouverte sur alors ne vous gênez pas, inscrivez-vous afin d’avoir la chance de pouvoir vivre une belle tranche de glisse.