Quand il s’agit de plans farfelus, je suis toujours la première. On ne peut pas être dernière en permanence.
« - Eh, si on allait manger des gnocchis en Italie ?
- Ben ouais si tu veux, mais elle est pas très éco-friendly ton idée !
- C’est pas un problème ça, prépare tes skis ! »
Alors que la guerre vient d'éclater en Europe, nous voilà partis en direction de la frontière italienne.
25 février, 11h. Alors que la guerre vient d’éclater à la frontière de l’Europe, nous voilà partis en direction de la frontière italienne. Sacs sur le dos. Skis aux pieds. Cucina italiana en tête.
Le BERA et les conditions du jour ne nous laissent guère le choix. C’est par les pistes de La Rosière que nous rejoindrons le sommet du versant français : le Mont Belvédère (Alt. 2641m). L’occasion de découvrir l'Espace San Bernardo, seul domaine franco-italien, au fond de la vallée de la Tarentaise.
16h. Nous passons la frontière franco-italienne, interloqués par un paysage bien différent du côté français. Les pentes sont sèches, rocailleuses, le printemps a déjà posé ses premiers bagages. Dépaysement.
En altitude, les glaciers du Ruitor et de l'Invernet sont encore bien visibles, heureusement.
S’en suit une longue descente jusqu’au village de La Thuile (alt. 1441m), station reine de la Valle d’Aosta. Une station-village hyper mignonne, construite autour d’un clocher et d’une rivière, le Torrente Dora di Verney.
Il fait encore chaud, le soleil a refait surface après une journée caché derrière les nuages, mais bientôt, il se couchera, illuminant le Grand Assaly d’une couleur rose orangée.
Et maintenant ? Il ne nous reste plus qu’à profiter de la douceur de vivre à l’italienne. Siroter un verre de Chianti, déguster un plat de gnocchis à la valdôtaine et une pana cotta dans un restaurant inondé d’effluves de fromage fondu (La Grotte, en bas du village), puis s’écrouler sur le lit de l’hôtel Cœur du Village réservé quelques heures auparavant, bercé par la mélodie de la rivière. Buona Notte.
26 février, 9h. Le soleil s’est levé bien avant nous. Il a pris de l’avance, espérant réchauffer la neige dure comme du béton. Il n’y en a pas plus que la veille, il faudra prendre un forfait pour rejoindre l’endroit où nous chausserons les skis.
Un espresso e une brioche alla crema, et nous voilà repartis.
Une cabine et 1000 D+ plus tard, nous atteignons le Monte Chaz Dura (Alt. 2579m), le départ de notre chemin vers la France. Il nous faudra descendre 400m plus bas, puis passer le Colle Piccolo San Bernardo (Alt. 2180m) avec les peaux pour rentrer au pays.
La traversée, longue mais somptueuse, est comparable à un désert blanc. À ne pas confondre avec les pentes recouvertes par le sable du désert quinze jours plus tard.
Le paysage est sauvage. Difficile d’imaginer que ce col, qui fait office de frontière, est l’un des plus fréquentés l’été. L’immense Ospizio Gran San Bernardo affiche volets et portes fermés, surveillé par les chapelles qui l'entourent. Monsieur météo n’a pas été avare sur la neige par ici, laissant disparaître la route, qu’on peine à deviner sur notre trajet.
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