Toutes les activités en pleine nature me passionnent, du parapente à la pêche en lac, ou encore, du freeride à la balade en raquette. Loin d’être une élite dans tous les domaines, j’aime toucher à tout ce qui permet de s’évader en pleine air. J’ai toujours en tête plus d’idées que de temps pour les réaliser.
En cette fin janvier, le créneau semble se confirmer pour prendre un peu de hauteur …
L'idée : Un combo mixant remontés mécaniques, ski freerando et parapente.
Le terrain de jeu : un pti coin de paradis entouré de 4000, Le val d’Anniviers.
Pour l'action: Utilisation des remontés de Zinal et Grimentz (les puristes vont être horrifiés mais sans prendre les remontées mécanique mon plan ferais 5000d+), du matos de vol (super light) et une paire de skis (pas light du tout) avec peaux.
Après vérification des prévisions météo (BRA et aérologie) toutes les planètes sont alignées pour ce samedi: Le vent de nord faiblissant dans la couche de vol qui me concerne, il fera beau, le risque d'avalanche est 2.
Check du matos: Aile mono surface, sellette string, peaux, matos de sécu, tout est là et rentre pile poil dans mon sac 40L y compris le pique-nique. Poids total 4.8kg.
Sur le trajet, à hauteur de Martigny, horreur, le ciel est tout bâché en valais central et des nuages lenticulaires présagent du vent fort…Hésitation et doute laisse rapidement place à la détermination. Tant qu’on n’est pas sur place, tout n’est que suppositions inutiles.
Arrivée au parking de Zinal, le ciel est bien gris et toujours ces lenticulaires qui coiffent le Weisshorm, l’Ober gabelhorn et le Cervin. Ca pulse fort à 4000m.
En bon franc comtois bien têtu, je veux voir sur place. Me voilà dans le 3S direction la Corne de Sorebois (2900m). Le top serait déjà de pouvoir décoller et si possible du bon côté (sud-ouest) pour rejoindre le domaine de Grimentz.
Les deux pieds ou plutôt les deux skis sur le décollage, aucun souffle de vent du nord, la manche à air est 5-10km/h SO plein face. En fait, il s’avère que dans la couche sous 3500m le vent est faible. Comme je ne suis pas du genre à laisser passer ma chance, déballage du « chiffon » et "drop in" dans la pente en prenant soin de ne pas skier sur une suspente vu le trou de 1300m qui m’attend.
Je suis en l’air en quelques mètres, feu pour une balade au-dessus du barrage de Moiry. La masse d’air est calme. Avec le ciel bâché, c’est loupé pour la carte postale de la Dent Blanche. Je me sens petit dans cette immensité, tout petit, suspendu par 3 ficelles. Je reste plusieurs minutes, haut perché dans la contemplation.
Je profite de la transition pour repérer la « skiabilité » des faces que j'envisage de descendre au retour:
Option 1 Col de Marinda, c’est nickel.
Option 2, Torrent de Lona, très sec et dans le couloir final, une dalle de glace de 20m dans du très raide, c’est mort.
Le ciel vire au bleu au nord…cool. J’arrive assez haut sur Grimentz …mais pas assez pour poser «proprement » sur un bord de piste. Le but étant d’éviter un strike dans les skieurs et promeneurs, je pose raisonnablement dans la zone officielle en bas au parking.
Posé vivant, posé content (dicton parapentiste), hop, le chiffon dans le sac et go direction les Becs de Bosson via les remontées et une piste.
Au sommet du téléski, Je mets les peaux pour « un petit raidar » pas très long puis une traverse assez exposée qui débouche sur le Col des becs (3000m). Une formalité en temps normal sauf que la trace dans la dite « traverse » est complètement bouchée par le vent.
Avec les 108 d'1m90 aux pieds ce n’est pas top sur cette partie ou la chute est proscrite. En plus Je n’ai pas pris les couteaux pour ne pas abimer l’aile dans le sac (ca c'est mon coté idiot). Bref petite séance pas trop cool et engagée. Pas doué dans ces parties techniques, je prends le temps, j'assure les appuis rien ne presse, suis pas au boulot.
Arrivé au col, un panorama de fou se présente à moi :
Dessous, Le plateau de Lona (2600m) avec son lac recouvert de neige, une langue glacière qui tombe dedans. 500m à droite, la cabane de Bosson. Le ciel est tout bleu, pas froid, loin des gens. Je me pose pour profiter de l’instant présent, rien ne presse, bien conscient qu’il faut respecter le cadeau que la nature m’offre.
Il est midi, Le plan est de skier le plateau en direction du col de la Marinda que j’avais repéré en vol. Une jolie balade sur une neige juste décaillée à point, un vrai plaisir. Je remets les peaux pour atteindre le col.
Le col passé, je « cruise » sur une jolie moquette dans le vallon qui conduit jusqu’au barrage de Moiry. A mi-chemin, pause casse-croute à la cabane avec une vue plein axe sur la dent blanche et son glacier. Bien heureux de ma condition, mais avec une pointe de déception de ne pas partager cet instant avec des potes. Le reste de la descente est bien tracé mais la qualité de neige est bien plus correcte que je ne le pensais. Prudence sur le bas avec pas mal de rochers.
Je rejoins le barrage puis le chemin qui me ramène à Grimentz
Retour sur Zinal via le téléphérique. Il ne me reste plus qu’à ressortir mon aile. Le vent est arrière mais les skis m’autorisent la vitesse nécessaire au décollage pour revenir en vol au point de départ.
Comme disait un personnage connus des plus anciens: « J’adore qu’un plan se déroule sans accro ».
Plein de belle image dans la tête, je rêve déjà d’une extension à ce parcours en partant de St Luc voir Vercorin….mais cela c’est une autre histoire.
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